Ce sont des dizaines de partis et organisations communistes des 5 continents qui ont contribué par des messages et par des délégations participants à Paris à la table ronde internationale à l’invitation des 20 ans du PRCF le 20 octobre 2024. Vingt ans d’engagements et de solidarité pour porter dans l’action les enjeux de la la renaissance communiste et du retour du mouvement communiste international. À l’image de l’engagement indéfectible pour se défendre avec Cuba socialiste. L’appel à la mobilisation face aux agressions de l’Axe impérialiste euro atlantique USA UE OTAN, pour la levée du blocus de Cuba et pour soutenir Cuba socialiste, l’appel à l’action pour la paix pour la Palestine, le Liban et le Proche Orient ont été des moments particulièrement forts de cette table ronde organisée et présidée par la commission internationale du PRCF Cette commission entretient des relations et développe des actions avec plus de 80 organisations et partis communistes dans le monde, et est une des chevilles militantes de la plateforme anti impérialiste mondiale.
Suisse, Allemagne, Espagne, Grande Bretagne, République du Congo, Salvador, Brésil, Philippines, Corée, Russie et Etats-Unis
ndlr : pour des raisons de sécurité, l’intervention des camarades coréens, en butte à la répression politique féroce portée par le régime de Séoul ne peut être diffusée via nos réseaux sociaux.
Cuba socialiste
Liban
Suisse
Allemagne
République Démocratique du Congo, Salvador, Philippines, Brésil
Espagne, Grande-Bretagne
Russie
Etats Unis, Allemagne, et Bruno Drewski (ANC)
Le discours de clôture par Léon Landini et Baptiste (JRCF)
Les interventions et messages des partis et organisations communistes intervenant pour la table ronde internationale des 20 ans du PRCF
Europe
le discours introductif de la commission internationale du PRCF
Espagne – PCPE
Italie Nouveau PCI
Allemagne – DKP – KPD
Hongrie – Parti des Travailleurs de Hongrie
Yougoslavie – NKPJ
Asie
Palestine – DLFP
République Populaire Démocratique de Corée
Parti Communiste des Philippines
Amériques
Brésil – PCB
l – Parti Communiste du Salvador
Québec – Action socialiste de libération nationale, nouveau nom du Parti communiste
du Québec
États-Unis – Parti communiste américain – PC USA
République démocratique du Congo – UDS
Discours introductif (international) à l’occasion du 20° anniversaire de la fondation du PRCF
Boris Differ
Secrétaire chargé des
Relations Internationales du PRCF
Chers camarades et invités, au nom du Secrétariat National et de la Commission Internationale du PRCF, nous souhaitons vous transmettre nos remerciements pour votre présence aujourd’hui, ici, avec nous. Nous tenons à saluer et remercier tout particulièrement les délégués internationaux, représentants des partis communistes du monde entier, et des ambassades de pays socialistes pour leur présence qui nous honore et nous oblige.
Historique du travail internationaliste du PRCF (2004-2024)
Tout au long des vingt années qui constituent la trajectoire du PRCF, le travail internationaliste a toujours été au cœur de notre engagement politique en tant que militants franchement communistes. Le travail international du PRCF a grandement été facilité par le fait que les fondateurs du PRCF ont aussi beaucoup travaillé à la création d’un réseau international du Comité Honecker de Solidarité Internationaliste dans les années 1991/2000. Margot Honecker, Marcelino Camacho, Irma Thälmann, Leocadia Prestes (fille du Brésilien Carlos), Egon Krenz dernier président de la RDA, et bien entendu, Henri Alleg, furent membres du comité d’honneur de ce CHSI qui tint bon lors de la chute de l’URSS et de la RDA et qui avait des correspondants tchèques, hongrois, baltes, russes, et bien entendu, cubains.
La commission internationale voudrait rendre un hommage particulier au camarade Daniel Antonini, qui ne peut pas être présent parmi nous. Un camarade qui a été de 1966 à 1971 secrétaire inter du mouvement de la JC et de ce fait responsable de la FMJD dont la France détenait le secrétariat et dont le travail extraordinaire, en tant que premier responsable international du PRCF, a permis de jeter les bases d’une grande partie de toutes les relations internationales que nous avons aujourd’hui. Nous aspirons à poursuivre et à élargir ce travail en honorant les principes avec lesquels il a travaillé toutes ces années pour faire connaître le Pôle auprès du MCI et du monde entier.
(Applaudissements)
La situation internationale actuelle :
La menace d’une Troisième Guerre mondiale incluant potentiellement l’usage de l’arme nucléaire, ne cesse de se renforcer. Soutenu par les médias d’État et une presse largement alignée sur les intérêts du complexe militaro-industriel, Emmanuel Macron se positionne en leader d’une trajectoire qui pourrait bien s’avérer suicidaire pour la France, pour l’Europe, et pour l’humanité entière. Cette course effrénée vers cette guerre impérialiste se fait à un rythme inquiétant.
En deçà d’un certain seuil, que Macron semble déterminé à dépasser sous les acclamations intéressées du complexe militaro-industriel, la dissuasion nucléaire française joue un rôle protecteur, du moins à première vue (elle ne l’était déjà pas à un second niveau, car en cas de guerre nucléaire mondiale, personne ne serait épargné par l’embrasement). Mais une fois ce seuil franchi, l’arme atomique française cesse d’agir comme un bouclier et se transforme en un paratonnerre qui attirera la foudre sur la France si la Crimée, Odessa ou l’Ukraine s’embrasent, avec des soldats français en première ligne, combattant à des milliers de kilomètres de leur patrie pour défendre un régime pronazi, celui de Kiev, et au service des intérêts étasuniens (la domination mondiale). Il s’agit alors non plus d’un objectif national, mais impérial : la création d’un État fédéral européen belliciste, doté d’une armée euro-atlantique et soumis à un impérium financier allemand, sur fond de guerre sociale en France contre les acquis sociaux de 1945. Ce surarmement destructeur, ce sont les travailleurs français qui devront en payer le prix, à travers la baisse des salaires, la suppression de la protection sociale, la disparition des retraites par répartition, des allocations chômage et des services publics. Les annonces conjointes de la Commission européenne, de la Cour des Comptes et de Bruno Le Maire en sont la preuve flagrante.
L’impérialisme français affaibli et expulsé de nombreux pays africains dans une nouvelle vague de rébellions nationales-populaires (Mali, Burkina, Niger, Sénégal) semble se réorienter sur l’Axe Europe du Sud-Est Roumanie-Moldavie, Transcaucasie avec la Géorgie et l’Arménie et l’Asie Centrale, toujours supplétif des intérêts du bloc impérialiste dirigé d’une main de fer par l’Empire US. Ce redéploiement impérialiste n’est dans l’intérêt d’aucun peuple et, redisons-le, il peut s’avérer suicidaire pour la population française alors que, ne serait-ce qu’au regard de ce que notre peuple doit à l’URSS victorieuse de Hitler, il faudrait développer l’amitié avec tous les peuples, y compris les peuples russe et biélorusse dont le général de Gaulle rappelait en 1944 qu’ils ont “joué le rôle principal dans notre libération”.
En Ukraine, la perspective d’un possible effondrement politique et militaire du régime néonazi de Kiev a galvanisé les partisans de la guerre au sein de l’UE et de l’OTAN, avec en première ligne l’administration Macron qui n’a aucun mandat démocratique du peuple français, majoritairement opposé et de loin à l’envoi de troupes françaises en Ukraine.
À Gaza, les alliés étasuniens de Netanyahou poursuivent sans relâche l’armement des forces militaires israéliennes engagées dans un génocide du peuple palestinien, sans oublier le Liban bombardé et menacé d’invasion par le boucher de Tel-Aviv. Le risque d’une guerre régionale, puis mondiale, si Israël frappe lourdement l’Iran et entraîne les USA dans un conflit ouvert, se transformerait alors en déclencheur direct d’une guerre mondiale exterminatrice.
Il ne faut pas non plus oublier les provocations tout aussi menaçantes, à Taïwan ou sur la péninsule coréenne : les États-Unis et leurs vassaux européens, anglo-saxons (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni) et asiatiques (Japon, Corée du Sud), harcèlent la Chine silencieusement tout en menaçant ouvertement de détruire la Corée Populaire. Si Trump revenait au pouvoir, le front asiatique pourrait bien prendre une dimension plus dangereuse encore que celui qui s’étend de la Finlande militarisée par l’OTAN au Proche-Orient martyrisé. Avec Harris ça sera l’Ukraine qui explosera.
Enfin, bien que paraissant plus périphériques, l’étau resserré autour du Niger par l’intermédiaire de la CEDEAO, à la demande de Macron, ou encore le renforcement du blocus contre Cuba socialiste, orchestré par les administrations Trump et Biden, montrent que l’hégémonie euro-atlantique cherche à éliminer tout ce qui pourrait gêner ses ambitions avant un éventuel conflit mondial contre la Russie et la Chine. En Europe, cela se manifeste déjà par une répression silencieuse contre tous les véritables patriotes qui, conscients du risque de destruction totale en cas de guerre nucléaire entre l’Est et l’Ouest, auraient la lucidité de refuser l’union sacrée contre la Russie ou la Chine.
En conclusion, la marche vers une guerre impérialiste à l’échelle continentale (comme point de départ), la fascisation croissante de l’Union européenne et de ses États membres, la dissolution des États-nations dans la mécanique d’un empire euro-atlantique renouvelant les croisades antibolchéviques du passé, ainsi que l’offensive généralisée contre les droits sociaux conquis par la classe ouvrière au sein de ces mêmes États-nations libérés de Hitler, ne forment qu’un seul et même processus. Ceux qui tenteraient de séparer les luttes populaires pour la paix, les libertés, les droits sociaux et la dignité nationale, risqueraient une défaite totale, car un front divisé est voué à l’échec.
C’est pour cela que le PRCF ratifie et confirme son engagement persistent au sein de la plateforme anti impérialiste mondiale en vue de la constitution d’un large front anti impérialiste pour stopper la marche à la guerre voulue par les impérialistes sur le court-termes et désespérés par leur effondrement inéluctable sur le moyen-long terme.
Assumer nos responsabilités politiques au niveau international
Face aux défis colossaux auxquels nous sommes confrontés, le PRCF, bien que modeste en taille, n’en porte pas moins une lourde responsabilité idéologique et politique à l’international. Tout en refusant d’idéaliser Poutine et son régime anticommuniste, il est nécessaire de rejeter le « ni-nisme », cette posture qui, par lâcheté, met sur un pied d’égalité l’UE-OTAN, principal adversaire des peuples — en particulier du nôtre — et les forces qui lui résistent, parvenant parfois à retarder ou à contrer son hégémonie. La victoire militaire russe entraînerait une défaite majeure pour l’OTAN. Il est également crucial de ne pas diaboliser, au nom d’un purisme idéologique déplacé, des États comme la République populaire de Chine ou la République démocratique populaire de Corée, qui sont dans le viseur de l’impérialisme des E-U. Ce dernier n’a rien à faire avec ses porte-avions nucléaires en Extrême-Orient, au large de Gaza, près de Cuba ou dans le détroit de Taïwan. Il est un devoir des militants franchement communistes de soutenir les Etats socialistes qui résistent à l’impérialisme et continuent chacun à leur manière de porter l’espoir de l’horizon communiste dont nous nous revendiquons.
Nous devons aussi soutenir activement le peuple cubain, soumis à un blocus cruel imposé par les États-Unis, et appuyer, même pour notre propre défense, le Parti communiste cubain et la direction de l’État socialiste, qui continuent de tenir tête à la contre-révolution mondiale depuis la chute de l’URSS et de la RDA. Et malgré les tentatives du gouvernement français, par des mesures répressives, de faire taire ceux qui défendent le peuple palestinien, nous devons dire les choses telles qu’elles sont : l’État d’Israël est un régime d’apartheid, de colonialisme cynique, de purges ethniques à peine dissimulées, de terrorisme d’État et de violations répétées des résolutions de l’ONU. En somme un Etat voyou au banc des nations. De même nous porterons notre solidarité avec le peuple kanak en lutte pour son droit à l’autodétermination face à un régime macroniste incendiaire qui ne sait répondre que par la répression digne d’un autre âge.
Pour une nouvelle internationale communiste
De manière plus constructive, il est essentiel d’œuvrer fraternellement à la reconstitution d’un mouvement communiste international réel, avec pour objectif à terme la création d’une Internationale communiste et ouvrière. Cette initiative, fondée sur un marxisme-léninisme renouvelé et sur une réintégration dans le mouvement prolétarien international, est le seul moyen de surmonter les échecs récents subis par certains partis communistes dans diverses régions du monde. Il est également nécessaire de contribuer à la relance d’un syndicalisme de classe, massif et international, notamment représenté par la FSM, et de renforcer le Front anti-impérialiste mondial. Ce noyau rouge internationaliste sera en mesure de raviver l’idéal d’un socialisme-communisme de nouvelle génération, de réunir le mouvement ouvrier, de relancer la bataille des Lumières, et d’offrir aux peuples en lutte, comme ceux de l’Afrique francophone en pleine rébellion légitime (Mali, Burkina Faso, Niger…), des perspectives d’unification, d’offensive et de reconstruction. Faute de quoi, c’est une situation de chaos généralisé, à l’image de Gaza ou d’Haïti, qui nous attend à l’échelle mondiale.
Contre le Saut fédéral européen
À l’échelle européenne, il est impératif de cesser de ménager les institutions supranationales, à commencer par le « parlement » européen, ces obstacles aux véritables émancipations des peuples. Il faut en finir avec le mensonge gigantesque et grotesque de la gauche pro-européenne, qui promet depuis 40 ans (et continue encore aujourd’hui, malgré l’avancée de l’impérialisme européen !) de « réformer l’UE de l’intérieur pour l’orienter vers un progrès social ». Pourquoi ne pas imaginer, pendant qu’on y est, une réorientation de la BCE en faveur de l’écologie ou encore de l’OTAN pour la paix, comme le prônait déjà le révisionniste Enrico Berlinguer, chef de l’eurocommunisme, à la fin des années 1980 ? On a bien vu à quoi cela a mené.
Ajoutons que l’Europe supranationale et atlantiste est désormais la Plateforme continentale d’un double processus réactionnaire qui comporte à la fois la criminalisation du communisme historique et la banalisation et la réhabilitation, même plus rampante, du fascisme comme le montre l’odieuse résolution adoptée au Parlement européen en septembre 2019 qui ose renvoyer dos à dos le Troisième Reich nazi et son principal vainqueur militaire et politique, l’Union Soviétique !
À l’inverse, il est crucial de mener une lutte idéologique internationale contre l’UE et l’OTAN, afin de lier la défense de la paix aux combats antifascistes, à la reconstruction des souverainetés nationales (qu’il serait dangereux de laisser aux fascistes qui les manipulent pour promouvoir le racisme comme c’est le cas de la mussolinienne Meloni en Italie ou de Marine le Pen en France), et aux luttes pour de meilleurs salaires, la protection sociale, les services publics, l’emploi productif (industriel et agricole), ainsi que pour le logement social. Le mot d’ordre simple et unificateur « L’argent pour les salaires, pas pour la guerre, ni pour les actionnaires ! », que le PRCF et la JRCF ont été les premiers à lancer en France et qui trouve désormais un écho chez les syndicalistes de lutte, ne devrait-il pas être diffusé à l’échelle européenne, à l’heure où un saut fédéral est imminent… et où l’UE, soutenue par Le Maire et la Cour des comptes, se prépare à imposer, pas seulement en France, une purge antisociale massive, similaire à ce qu’ont vécu la Grèce sous la Troïka ou la Grande-Bretagne sous Thatcher.
En résumé, nous sommes face à la menace d’un saut impérialiste, antinational, antisocial, belliciste et antidémocratique de grande ampleur, et ce serait une grave erreur pour notre peuple d’accepter cette étape fédéraliste qui entraînerait la disparition progressive ou rapide de la République française et des acquis populaires et démocratiques issus des luttes passées qu’elle porte encore, en participant docilement au scrutin européen. La véritable radicalité populaire, patriotique et internationaliste consiste, au contraire à nos yeux, à dé-légitimer ces institutions euro-impériales, guerrières, fascisantes et supranationales en formation.
Conclusion
Camarades, les risques sont grands et les tâches nombreuses, mais si le pessimisme de la raison peut apparaître inévitable il ne saurait empêcher un optimisme de l’action militante que nous porterons partout pour ouvrir la perspective d’une alternative franchement progressiste à l’international conduisant à la possibilité nouvelle d’un horizon socialiste-communiste de nouvelle génération. Les militants franchement communistes du PRCF, qui entendent prolonger les combats passés de Robespierre, de la Commune de Paris et du grand Parti communiste français de Maurice Thorez et Jacques Duclos continueront d’agir à côté de tous les anti-impérialistes et de tous les antifascistes pour défendre la paix mondiale et pour reléguer au musée des horreurs le capitalisme-impérialisme moribond !
Vive l’internationalisme prolétarien !
Vive le front anti-impérialiste mondial !
Vive l’internationale communiste nouvelle !
Merci camarades.