Ce soir la justice américaine va donner son verdict contre la BNP, condamnée pour avoir fait son travail de banque avec des pays sous embargo américain (dont Cuba) en dollars.
Il ne s’agit pas de défendre les banques qui dans le système capitaliste sont à la pointe du vol et de l’exploitation, mais de voir la signification de cette affaire.
Les crétins ou les filous (« experts » en novlangue capitaliste) qui défilent à la télé ou les radios approuvent les USA ou, pour les plus audacieux, désapprouvent le montant de la « sanction » jugé trop élevée…D’ailleurs HOLLANDE, qui se prétend président de la République français, a campé sur cette position et a prié Obama de faire un rabais. L’autre l’a envoyé paître, comme John Wayne avec les Indiens, en se parant des plumes du défenseur de l’indépendance de la justice, qui plus est. L’homme de Guantánamo, des drones et de l’embargo contre Cuba condamné par tous les pays du monde à l’ONU (sauf les États-Unis et Israël) donne des leçons aux carpettes qui veulent bien en recevoir. Quant à utiliser le dollar comme monnaie internationale, depuis quand ce qui est un privilège inouï de l’impérialisme américain doit-il retomber sur les autres pays?!
Bref, ce soir nous saurons le montant que NOUS allons payer aux Américains. Parce que, inutile de se voiler la face, ce sont les citoyens français qui vont payer la note : on connait les banques, elles font toujours payer les errements par les déposants. On l’a bien vu au moment de la crise bancaire de 2008. Et l’UE veille au grain qui prête aux banques à 0% qui, elles, prêtent aux Etats avec des taux usuraires.
Accepter cette « sanction » américaine est une capitulation de plus de ce gouvernement et de notre classe dirigeante, habituée du fait… n’est ce pas mânes de M. Renault et de ses semblables qui « préférant Hitler au Front populaire », comme disait le Medef de l’époque, se sont vautrés dans la kollaboration. Les mêmes patrons qui exigent, tapent du poing sur la table, menacent, se livrent au chantage et insultent les cheminots en lutte pour sauver le service public du transport.
Les Français devraient se rappeler que, pendant que la bourgeoisie et le patronat « faisaient des affaires » avec les Allemands, les cheminots patriotes, avec les communistes et la CGT à leur tête, menaient la « Bataille du rail », pendant que les patrons arrosaient les contrats avec l’organisation Todt avec champagne et caviar, les cheminots sabotaient, faisaient grève, luttaient pour la libération de la France, contre le fascisme et les collabos de Vichy, pour leurs revendications. Dès le 26 août 1941, le Directeur Général de la SNCF donnait aux autorités allemandes un premier bilan de “l’élimination en zone occupée de tous les agents exerçant une mauvaise influence sur leurs camarades “ indiquant, notamment, que 60 cheminots avaient été arrêtés en zone occupée, que 230 communistes avaient été envoyés dans des camps…. Pierre Sémard, syndicaliste, secrétaire général de la Fédération CGT des
cheminots et dirigeant du parti communiste, est fusillé par les Allemands le 7 mars 1942 à la prison d’Évreux et avec lui des centaines de cheminots seront fusillés, déportés.
La France pourrait dire NON … si le monde du travail était au centre de la vie politique du pays et non le capital. Pour que ce « si » devienne réalité, rejoignez-nous, les communistes ont besoin de vous et, vous, vous avez besoin des communistes.
Pierre SÉMARD
A. Manessis, 30 juin 2014