Sans surprise, le réactionnaire Barnier, l’un des principaux VRP du « traité établissant une Constitution pour l’Europe » massivement rejeté par le référendum le 29 mai 2005, a été poussé à la démission après la censure de son gouvernement mercredi 4 décembre 2024. Il ne pouvait en être autrement au regard du désaveu cinglant du Tartuffe Macron à l’occasion des législatives de l’été 2024, d’autant plus que celui qui prêta « serment de ne pas défendre l’intérêt national » (condition expresse pour devenir commissaire européiste) avait reçu pour mandat de poursuivre une politique – pourtant désavouée – favorable au MEDEF, à l’UE du Capital et au FMI.
Totalement déboussolé et toujours aussi illégitime depuis son premier « coup d’État (pseudo) démocratique » en 2017, Macron, définitivement discrédité par la dissolution de l’été 2024, persiste à appliquer ce qu’il estime être l’unique politique possible : l’austérité perpétuelle pour les travailleurs, la marche vers le « saut fédéral européen », la fascisation et la course à la conflagration nucléaire avec la Russie et la Chine populaire.
Cela n’a pas empêché Macron de fustiger, jeudi 5 décembre 2024, la décision d’une majorité de députés de sanctionner DÉMOCRATIQUEMENT le gouvernement Barnier. Aux abois, méprisant le respect dû au Parlement dans le cadre de la séparation des pouvoirs, Macron a ainsi dénoncé un « front antirépublicain » associant l’extrême droite à une soi-disant « extrême-gauche » pourtant composée de forces – surtout le Parti « socialiste » et les « Verts » de gris – Macron-compatibles. Des forces qui n’ont cessé, depuis 2017, d’appeler à un « barrage antifasciste » quand le carburant de la fascisation qu’est la Macronie se trouvait face à la fascisante Le Pen à chaque second tour.
Ne sachant plus comment défendre l’indéfendable, Macron s’est contenté de verser dans ce qu’il pratique de mieux : l’insulte et la dramatisation théâtrale pour sauver sa tête – que réclame légitimement une majorité de Français et de politiques, jusqu’à Jean-François Copé (!) – et poursuivre la politique exigée par le MEDEF, l’UE du Capital et le FMI.
De ce point de vue, Michel Barnier a raison de rappeler que, lui tombé (et tant mieux !), les problèmes financiers fondamentaux ne disparaîtront pas. À commencer par « l’urgence de répondre à notre (ou plutôt à LEUR) dette budgétaire », fixée par les dogmatiques « critères de stabilité et de convergence » de Maastricht. Et comment pourrait-il en être autrement quand les forces politiques, des états-majors du PCF et de LFI au RN, refusent d’envisager l’indispensable sortie de l’euro et de l’UE du Capital (sans même parler de l’OTAN) sans laquelle toute politique ne serait-ce que de relance keynésienne classique est IMPOSSIBLE ?!
Jouant cette carte dramatique, Macron annonce déjà qu’il défendra un « gouvernement d’union nationale » qui irait du PS (où, déjà, nombre de caciques ont ouvert la voie à une telle option) aux LR Wauquiez-Copé, prêt à appliquer les exigences du MEDEF, de Francfort et de Bruxelles. Et tout cela, en poursuivant le combat pour la prétendue « souveraineté européenne » et pour le soutien militaire et financier à l’Ukraine pronazie.
Stop aux demi-mesures, à la « prudence » ou à l’« attente de voir ce qui va se passer » ! Les travailleurs crèvent littéralement d’une politique continue depuis près de 45 ans, celle de la destruction des services publics (avec trois jours de carence programmés pour l’ensemble des fonctionnaires), des salaires, des retraites, jusqu’aux libertés. Face à cela, alors que le « Nouveau Front populaire » poursuit sa lente dislocation et que les directions confédérales des syndicats ne portent aucune stratégie offensive et fédératrice, il est nécessaire d’affirmer la seule voie possible pour les travailleurs : pousser Macron à la démission et exiger une alternative politique cohérente et radicale, à savoir le Frexit progressiste !
Cette alternative est d’ailleurs la plus conforme à la très juste condamnation de la construction européenne par Pierre Mendès France – auquel Barnier a rendu un hommage poignant – le 18 janvier 1957, dénonçant « l’abdication de la démocratie ». Une démocratie que Macron ne cesse de détruire depuis son premier mandat, confirmant le souhait formulé en 2015 par l’ancien ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble, selon qui « La France serait contente que quelqu’un force le Parlement, mais c’est difficile, c’est la démocratie ». Et à l’approche des 20 ans de la victoire du NON au référendum en 2005, il est temps pour les travailleurs de réaffirmer la souveraineté populaire face au despote Macron, avant que celui-ci laisse définitivement l’extrême droite arriver au pouvoir. Et pour cela, une seule voie est possible : en finir avec la Macronie carbonisée et rompre avec l’Axe UE-OTAN meurtrier !
5 décembre 2024 – 21h00 – communiqué du PRCF
Revue de presse des réactions
Le très populaire chef de file du groupe de rap marseillais IAM pose les termes sur l’un des contenus les plus inquiétants de l’allocution de Macron :
« Le budget (dans l’ordre de l’allocution) pour les armées, la justice et les forces de l’ordre, et bien ça promet!! L’Éducation, la santé, stopper l’évasion fiscale pas la peine?? Sinon agir pour la paix on peut peut-être commencer par Gaza et le Liban? Et puis essayer de rapprocher l’Ukraine et la Russie de la table des négociations, au lieu d’envoyer des armes non? »
C’est aussi du parlement de Belgique que le leader du PTB, Raoul Hedebouw démontre que Macron n’est que le factotum d’une superstructure plus large qui frappe partout les peuples en Europe : l’Union européenne du Capital. Superstructure d’un système antidémocratique, antipopulaire, et au ressort profondément fascisant, le capitalisme.
L’effroi saisit aussi le pays, comme en témoigne les réseaux sociaux, de voir cette classe capitaliste prête littéralement à détruire le pays pour son profit
Sans surprise d’ailleurs, certaines figures du personnel politique se réclamant de la gauche, mais qui en réalité, pour qui ose avoir quelques années de mémoire, sont les piliers de la politique du régime Hollande, dont Macron n’est que le continuateur naturel, tentent d’écarter le vote souverain du peuple pour revenir au service de la stabilité du pouvoir macroniste. Cet appendice d’une politique qui n’est pas forgée à l’Élysée, mais dictée depuis la Commission européenne. Cette commission européenne qui voit l’alliance effective dans un bloc bourgeois unifié du centre à l ‘extrême droite.
Au sein du NFP, LFI rappelle les engagements minimaux pris devant les électeurs
Et LFI de rappeler une évidence, la base de la démocratie c’est la souveraineté populaire. Ce n’est effectivement pas aux « marchés », c’est à dire à la classe capitaliste, de décider, et à fortiori à leur Union européenne, mais bien au peuple souverain