200 000 manifestants dans la rue dans toute la France dans les cortèges des manifestations très fournies de la CGT et de la FSU, des taux de grévistes souvent majoritaires battant des records : la journée de mobilisation du 5 décembre 2024 a été très puissante, avec pour revendication principale le refus de la baisse des salaires et donc la revalorisation du point d’indice, la protection des emplois et des budgets des services publics. Tonnant avec force dans un pays où le régime Macron et son programme de coupes budgétaires massives pour les salaires, les retraites et les services publics et de dépenses à milliards d’euros pour les milliardaires et pour les guerres de l’OTAN, budget impulsé sous les directives de l’Union européenne, vient de subir la censure. Il avait déjà été condamné de facto dans l’élan populaire antifasciste exprimé dans les urnes le 7 juillet dernier. Ceux qui font l’État, ceux qui sont la chair, les os et le sang de la République, les fonctionnaires de l’État, des collectivités territoriales et de l’hôpital. Ces forces vitales des services publics qui enseignent à nos enfants, soignent nos parents, développent nos infrastructures, protègent notre environnement, donnent accès à la culture et au sport, font notre sécurité et assurent le fonctionnement financier de l’ensemble des composantes du pays. En un mots ceux qui méritent la reconnaissance réelle du pays sont dans une immense colère, à la mesure du profond mépris et de l’exploitation de plus en plus dure qui les ciblent dans les diktats des ministres et des médias des milliardaires. Un mépris de classe qui trouve sa racine dans le projet euro austéritaire sanglant qui est celui structurellement imposé par l’Union européenne.
Car le régime Macron, pour répondre aux ordres de la Commission européenne et de l’OTAN, qui impose une augmentation de 2% des budgets de guerre et une escalade dans les livraisons d’armes en Ukraine, ont décidé de faire payer aux services publics et à leur travailleurs les crédits de guerre. C’est que sous la contrainte des traités européens, que ce soit l’encadrement du déficit, l’obligation de se financer de façon coûteuse sur les marchés financiers, ou encore sous la pression du dumping antisocial et anti environnemental du marché commun européen, l’UE impose aussi que l’essentiel du budget de la France serve directement à financer les multinationales et les milliardaires. La seule variable d’ajustement de l’explosion des dépenses accompagnant l’escalade dangereuse de la guerre en Ukraine, c’est dans les conditions des traités européens en matière de salaires et emplois des fonctionnaires, leur sécurité sociale, et les budgets des services publics. Alors que les hôpitaux s’effondrent, que la crise est sans précédent dans l’Éducation nationale, la colère est à la mesure du désastre. Alors que ce sont les dividendes des actionnaires qui devraient être frappés de 365 jours de carence par an, c’est les fonctionnaires qui sont stigmatisés par 3 jours de carence. Une colère puissante à la mesure aussi d’un programme de destruction ordonnée à la fois du statut des fonctionnaires (loi Guerini puis Kasbarian) mais aussi de leur sécurité sociale via la mise en place d’une obligation de souscrire une complémentaires santé, bien évidemment privée. Un programme qui en s’attaquant à ces droits sociaux des fonctionnaires vise in fine à permettre de renforcer l’exploitation et la précarisation de l’ensemble du monde du travail. C’est donc avec force que les fonctionnaires forces vives de l’État et de la République ont réagi. Une réaction qui, alors que les causes structurelles de la grave situation actuelle ne sont pas effacées par le départ contraint de Barnier, appelle une suite. À construire d’urgence en ciblant les causes, et en réunissant le front unis et large de tous les travailleurs, du public comme du privé. Face aux délocalisations comme aux privatisations. Face aux fermetures d’usines comme aux plans de suppression d’emplois de fonctionnaires, face à la pression sur les salaires. Les mêmes effets des mêmes causes.
À Marseille, Olivier Mateu, secrétaire de la puissante UD CGT 13 et l’une des figures combatives du syndicalisme de défense des travailleurs, pose en ces termes l’enjeu de la journée de grève du 5 décembre dans la manifestation – déjà très interprofessionnelle de Marseille puisque comportant le secteur de l’Énergie – en descendant la Canebière pour rejoindre la préfecture de région :
« La journée s’annonce comme une réussite tant par la qualité de la manifestation que par le nombre de grévistes. Maintenant, il s’agit d’organiser les suites. Il y a les cheminots la semaine prochaine qui partent en grève reconductible, d’autres corporations qui partent à la bagarre. Le 12, on fait un temps de tous ensemble. Maintenant la responsabilité de la CGT et des autres organisations syndicales, c’est d’offrir un cadre commun pour que l’on ait pas à regretter après de ne pas y avoir été tous ensemble. Il y a trop d’emplois en jeu, il y a trop de conditions qui font nos vies qui sont remises en cause. Le fait qu’il n’y ait pas de gouvernement c’est le problème du gouvernement et de l’Union européenne, ce n’est pas le problème des travailleurs et des usagers de la fonction publique. Donc on va aller chercher tout ce qui nous revient.«
La mobilisation a atteint des sommets dans l’Éducation nationale, avec par exemple dans les collèges et lycées une grève majoritaire, avec 54% d’enseignants en grève dans les collèges et lycées publics, 65% des enseignants en grève dans les écoles publiques
Il est significatif de souligner que les enjeux très politiques de cette journée du 5 décembre, suivant la censure du gouvernement Barnier, sont en réalité – pour peu que l’on s’éloigne des états-majors euroformatés de la Confédération européenne des syndicats ou du parti socialiste européen et des Verts surtout préoccupés de soutenir d’un même mouvement l’économie de guerre de l’OTAN et la sauvegarde du second quinquennat Macron – très bien comprise par la classe des travailleurs.
En témoigne par exemple ce tweet du rappeur marseillais d’IAM, bien ancré dans les quartiers populaires.
Une réalité qui fait écho de façon bien plus large au niveau européen, tel cet appel en Belgique à s’inspirer de la mobilisation des travailleurs français pour secouer le joug de l’Union Européenne du Capital.
Cela alors que les chiffres confirment que la politique de Macron, c’est à dire de l’Union européenne du grand patronat, c’est le gavage le plus scandaleux des milliardaires. Oui, de l’argent il y en a à foison. Il doit être pour nos salaires, pas pour les milliardaires ni pour leurs guerres. Comme le programme de façon simple et évidente le slogan porté dans les manifestations de ce 5 décembre par les militants communistes du PRCF et des JRCF.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Le PRCF en action partout en France
Marseille
Lyon
Saint Etienne
Les images de la manifestation parisienne montre une foule massive. Et surtout qui sont les bases actives syndicales du pays : la CGT et la FSU, au regard de la maigreur des cortèges de la CFDT et consorts, plus préoccupé d’accompagner Macron, dans ses projets de contre réforme des retraites (souvenez vous de 2019) comme dans l’interdiction d’un calendrier et de modalités de luttes permettant le tous ensemble et la construction d’un rapport des forces gagnant