Aux palmarès déshonorant de la destruction de la langue française et de la diversité linguistique de l’Humanité au profit du tout anglais, ce sont la Conférence des évêques de France, la dirigeante d’un concours de l’enseignement supérieur et le magazine France Football qui ont été distingués pour l’édition 2024 du prix de la carpette anglaise (lire ici). Ils succèdent à Rémy RIoux, président de l’AFD, et au ministre belge Sven Gatz.
Réunie chez Lipp, le 18 décembre, sous la présidence de Philippe de Saint Robert, l’académie de la Carpette anglaise1 a décerné son prix d’indignité civique à Mme Astrid Woitellier, déléguée générale du concours Puissance Alpha, préparatoire aux écoles d’ingénieur, pour avoir supprimé l’épreuve de français qu’elle juge « anxiogène », alors que l’épreuve d’anglais, elle, est obligatoire ; ex aequo avec la Conférence des évêques de France, pour avoir mis en œuvre à l’occasion des Jeux olympiques 2024 le projet « Holy Games » !
À titre étranger, la Carpette anglaise 2024 est revenue au magazine France Football, pour l’organisation à Paris de la cérémonie dite du « Ballon d’or », le 28 octobre 2024, uniquement en anglais.
1. Paul-Marie Coûteaux, Philippe Deniard, Marc Favre d’Échallens, Guillemette Mouren-Verret, Marie-Josée de Saint Robert, Philippe de Saint Robert, Albert Salon, Marie Treps et Ilyes Zouari sont membres de l’académie de la Carpette anglaise.
Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
2021 : Gérald Darmanin ministre de l’Intérieur, pour avoir promu la nouvelle carte nationale d’identité bilingue.
2019 : La Banque postale pour son offre de banque mobile dénommée « Ma French Bank », accompagnée d’une campagne publicitaire de sabotage linguistique.
2018 : M. Olivier Schrameck , président du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), pour avoir refusé d’exercer les pouvoirs qui lui incombent en matière de respect de la langue française dans les chaînes de radio et de télévision.
2017 : Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, pour l’utilisation prioritaire de l’anglais comme langue de communication de la Ville de Paris.
2014 : M. Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne pour avoir adressé à M. Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, une lettre entièrement en anglais.
2013 : Guillaume PÉPY, président de la SNCF, distingué pour ses éminents mérites en dévotion anglophone a reçu le prix 2013 de la Carpette anglaise. Après les Smiles, les TGV Family, et autres médiocrités linguistiques.
2013 (prix exceptionnel) : Mme Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour avoir, dans la lignée de Mme Valérie Pécresse
(« carpettée » en 2008) et malgré de nombreuses mises en garde, légalisé en maintenant l’article 2 de son projet de loi l’enseignement en anglais
2012 : M. Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, pour avoir déclaré, selon Le Parisien, que, dans le domaine du transport, « l’anglais devrait être la langue de rédaction des documents officiels harmonisés ».
2011 : M. Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, pour promouvoir avec vigueur l’usage de la langue anglaise de la maternelle aux grandes écoles et pour faire de la télévision publique en anglais aux heures de grande écoute (sous-titré en français)
2010 : Mme Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, et à ses conseillers en communication, pour leur recours systématique à des slogans anglo-saxons.
2009 : M. Richard DESCOINGS, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris, pour imposer des enseignements uniquement en langue anglaise dans certaines filières proposées et pour correspondre en anglais avec le lycée français de Madrid.
2008 : Mme Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour avoir déclaré que le français était une langue en déclin et qu’il fallait briser le tabou de l’anglais dans les institutions européennes.
2007 : Mme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances, qui communique avec ses services en langue anglaise, par huit voix contre quatre à M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d’État à la Francophonie, qui a publiquement célébré les futurs bienfaits du protocole de Londres.
2006 : Le Conseil constitutionnel pour « ses nombreux manquements à l’article 2 de la constitution qui dispose que la langue de la République est le français » et pour avoir « déclaré conforme à la constitution le protocole de Londres sur les brevets, permettant ainsi à un texte en langue anglaise ou allemande d’avoir un effet juridique en France ».
2005 : France Télécom, opérateur de téléphonie présidé par Didier Lombard, pour la mise en place de services et produits aux dénominations anglaises (« Business Talk, Live-Zoom, Family Talk… »), désigné par huit voix contre quatre pour Yves Daudigny, président du conseil général de l’Aisne pour sa campagne publicitaire en anglais « L’Aisne, it’s Open ! ».
2004 : Claude Thélot, président de la Commission du débat national sur l’avenir de l’école, pour avoir considéré « l’anglais de communication internationale » comme un enseignement fondamental, à l’égal de la langue française, et avoir préconisé son apprentissage par la diffusion de feuilletons américains en VO sur les chaînes de la télévision française.
2003 : le Groupe HEC, dont le directeur général, Bernard Ramanantsoa, a déclaré en décembre 2002 : « Dire que le français est une langue internationale de communication comme l’anglais prête à sourire aujourd’hui ».
2002 : Jean-Marie Colombani, directeur de la publication du Monde qui publie sans la moindre réciprocité, et à l’exclusion de toute autre langue, un supplément hebdomadaire en anglo-américain tiré du New York Times.
2001 : Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi Universal, pour avoir systématiquement favorisé l’anglais comme langue de communication dans ses entreprises.
2000 : Alain Richard, ministre de la Défense, pour avoir obligé les militaires français à parler anglais au sein du Corps européen alors qu’aucune nation anglophone n’en fait partie.
1999 : Louis Schweitzer, PDG de Renault, pour avoir imposé l’usage de l’anglo-américain dans les comptes rendus des réunions de direction de son entreprise (juste devant Claude Allègre, sélectionné pour avoir déclaré à La Rochelle, le 30 août 1997, « Les Français doivent cesser de considérer l’anglais comme une langue étrangère »).
Lauréats du prix spécial du jury à titre étranger (prix créé en 2001) :
2021 : Mme Ursula von der Leyen, pour la 2e fois, à Ursula von der Leyen, qui, depuis son arrivée à la Commission européenne qu’elle préside, a décidé toute seule de promouvoir l’anglais au rang de langue unique de travail de la Commission.
2019 : Mme Ursula von der Leyen, pour tenter d’imposer la seule langue anglaise dans les textes officiels émanant de la Commission européenne.
2018 : M. Doug Ford , Premier ministre de la province canadienne de l’Ontario, pour avoir annoncé l’abandon du projet de l’université francophone de l’Ontario français à Toronto, province bilingue.
2017 : M. Donald TUSK, président du Conseil européen, pour s’exprimer en priorité en anglais excluant notamment le français, qu’il se refuse à apprendre.
2014 : Mme Paula Ovaska-Romano , directrice du Département des langues et directrice par intérim de la Direction générale de la traduction de la Commission européenne, pour avoir violemment tancé en anglais une responsable associative qui la sollicitait en italien et avoir qualifié, à cette occasion, l’italien de « langue exotique ».
2013 : M. Tom ENDERS, président exécutif d’EADS et grand organisateur de la politique linguistique du tout en anglais dans son groupe, qui a trouvé (dis)grâce aux yeux du jury. L’Académie a tenu à lui décerner son prix spécial à titre étranger pour avoir annoncé, en anglais seulement, à tous les salariés allemands, espagnols et français de la branche « défense et espace », un vaste plan de licenciements par une vidéo…
2012 : l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) pour la campagne publicitaire « Say oui to France – Say oui to innovation », qui promeut la France à l’étranger en utilisant un anglais de pacotille comme seul vecteur de communication, au lieu de s’adresser dans la langue des pays intéressés par cette campagne.
2011 : compagnie Ryanair, présidée par M. Michael O’Leary, pour avoir imposé, en Espagne, aux femmes enceintes de plus de vingt-huit semaines un certificat médical exclusivement rédigé en anglais, y compris pour les vols intérieurs (menaçant de ne plus desservir les aéroports ne se pliant pas à cette exigence). (AFP, Madrid, 13 septembre 2011.).
2010 : M. Paul Kagamé, président de la République du Rwanda, pour avoir imposé dans son pays le passage du français à l’anglais comme langue officielle et comme langue de l’enseignement, et pour avoir quitté l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) pour adhérer au Commonwealth.
2009 : M. Jean-Louis BORLOO, ministre d’État, ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, pour avoir signé, le traité de l’IRENA (International Renewable Energy Agency) dont la seule langue de travail est l’anglais.
2008 : Eurostat, service des statistiques de la Commission européenne, qui diffuse depuis avril 2008 sa publication « Statistiques en bref » uniquement en anglais, renonçant aux langues allemande et française.
2007 : la police de Genève, pour avoir diffusé une publicité intitulée « United Police of Geneva ».
2006 : Ernest-Antoine Seillière, président de l’Union des industries de la communauté européenne, pour avoir prononcé un discours en anglais au Conseil européen à Bruxelles en mars 2006.
2005 : Josep Borrell, président du Parlement européen, pour avoir avantagé l’anglais lors d’une session de l’assemblée parlementaire Euro-Méditerranée qu’il venait de présider à Rabat au Maroc sans prévoir la traduction des documents de travail.
2004 : Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, élu pour avoir présenté en anglais la politique de l’établissement devant le Parlement européen de Strasbourg et avoir déclaré lors de sa prise de fonction « I am not a Frenchman ».
2003 : Pascal Lamy, élu pour son utilisation systématique de l’anglais dans ses fonctions de commissaire européen, au mépris des règles communautaires.
2002 : Romano Prodi, président de la Commission européenne, qui n’a jamais manqué une occasion de promouvoir la langue anglaise comme langue unique au mépris des règles communautaires, comme l’ont montré l’affaire de l’étiquetage en anglais des produits alimentaires, et l’imposition de l’anglais comme langue unique de négociation pour l’élargissement européen.
2001 : La société Lego, fabricant danois de jouets pour enfants, qui présente ses produits en France et dans le monde uniquement en anglais sous les expressions « explore being me », « explore together », « explore logic » et « explore imagination ».