Ce vendredi 20 décembre 2024 marque la fermeture définitive de la dernière usine Saupiquet en France, à Quimper dans le Finistère. Spécialisée dans la production de conserves de maquereaux et de sardines, cette usine était un fleuron local tout autant qu’un employeur important. La concurrence des marques de distributeurs, conjuguée à des politiques favorisant la délocalisation, a conduit à la suppression de 155 emplois, auxquels s’ajoutent les 70 intérimaires remerciés les premiers.
Derrière les fermetures, un modèle capitaliste supranational encouragé par l’Union européenne
La fermeture de Saupiquet, comme les suppressions d’emplois à Auchan, les fermetures des sites Michelin, ou encore les privatisations en cours dans le transport de voyageurs, ne peut être dissociée des logiques économiques promues par l’Union européenne (UE). Intrinsèquement capitalistes et supranationales, dictées par la « libre » concurrence (en réalité par l’hégémonie des monopoles capitalistes les plus puissants et par leurs intérêts) et par la « libre circulation des capitaux, des biens et des personnes » (en réalité de leur force de travail), les directives européennes favorisent la division des travailleurs et permettent au grand-patronat de délocaliser là où les salaires sont les plus bas et les conditions de travail les plus « souples ».
La délocalisation des lignes de production de Quimper vers le Maroc et l’Espagne illustre parfaitement ce phénomène. Ces pays bénéficient d’une main-d’œuvre à moindre coût et de réglementations sociales et fiscales plus flexibles, dans un cadre soutenu par les accords de libre-échange pilotés par l’UE qui, aux pays membres de plus en plus désindustrialisés et asservis économiquement, leurs soumets ses plans d’austérité, sa déréglementation du marché du travail et la destruction de toutes les protections efficaces contre les délocalisations.
Un processus de désindustrialisation à marche forcée
Depuis des décennies, l’industrie française est effectivement victime d’une saignée : fermetures d’usines, suppressions d’emplois et transfert des savoir-faire vers des pays à bas coûts. La désindustrialisation, encouragée par l’euro-mondialisation capitaliste, a vidé des territoires entiers de leur tissu économique. Le cas de Quimper, déjà durement touché par d’autres fermetures dans le passé, s’inscrit dans cette tendance.
Le groupe italien Bolton Food, propriétaire de Saupiquet, s’était justifié en juin dernier en invoquant « la baisse du marché des conserves en Europe et des résultats financiers négatifs ». Mais derrière ces explications économiques, c’est une stratégie de dumping social et fiscal qui se dessine, rendue possible par la libre circulation des capitaux et des marchandises au sein de l’UE.
Pour une réindustrialisation et une souveraineté économique
Le cas Saupiquet illustre l’urgence de rompre avec les logiques de l’Union européenne, qui privilégie les intérêts des grandes multinationales au détriment des travailleurs. Le PRCF appelle à une réindustrialisation de la France fondée sur la souveraineté économique, la relocalisation des activités industrielles et la protection des emplois par des mesures sociales rigoureuses qui feront face à l’Union européenne et à ses vassaux comme Macron.
L’abandon des travailleurs de Quimper est le résultat direct des politiques promues par une Union européenne au service du capital. Ce n’est qu’en rompant avec ce modèle, et notamment en assumant d’œuvrer à un véritable FREXIT progressiste et patriotique, que la France pourra retrouver sa souveraineté industrielle, protéger ses travailleurs et réinvestir dans ses services publics en souffrance.