Guy Roy est l’une des figures du mouvement communiste au Quebec. Au nom du parti communiste du Québec, l’ASLN, il réagit aux allusions réaffirmées par Donald Trump quant au fait qu’il voudrait annexer le Canada, en surplus du fait qu’il pourrait également envahir le Panama, de façon à s’assurer d’un contrôle complet sur le fameux canal qui traverse celui, tout en relançant aussi l&39;idée déjà avancée de forcer le Danemark, censé être toujours un de ses alliés proches, à lui céder le Groenland.
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Les communistes québécois dénoncent, non seulement de la mollesse des autorités fédérales, ce qui ne devrait être une surprise pour personne, mais aussi du manque de réaction, plus du côté des principaux partis indépendantistes, au Québec, ce qui n’en surprendra sans doute pas plusieurs non plus, sauf que là, rien ne saurait justifier pareil silence
Concernant le manque de réactions fermes de la part de la plupart de nos politiciens face aux plus récentes déclarations de Trump sur l’annexion du Canada aux États-Unis
Les déclarations de Trump sur l’annexion pure et simple du Canada par les États-Unis ne suscitent pas, c’est le moins qu’on puisse dire, d’opposition très vive de la part de la classe politique canadienne. En tous les cas, cela ne se reflète pas beaucoup dans les médias.
C’est comme si c’était dans l’état normal des choses qu’on envisage sereinement chez nos voisins du Sud de tout simplement faire du Canada un État des États-Unis comme si rien ne devait contrecarrer la volonté hégémonique de ce pays.
Il veut imposer sa volonté pour défendre ce qu’il appelle ses « intérêts nationaux » même si cela devait porter atteinte à la souveraineté d’un allié.
De toute manière, l’économie canadienne est si intégré aux États-Unis qu’il y aurait si peu de différence à faire partie des États-Unis, comme si la politique canadienne sur les services en santé, par exemple, ne nous démarquaient pas de ce que les américains considèrent comme une manière de voir leur État intervenir pour favoriser tant soit peu un moins grand écart entre les riches et les moins nantis, comme s’il nous était indifférent d’avoir un pays (encore que ce ne soit pas tout à fait le nôtre au Québec), où deux partis font la pluie et le beau, sans que les citoyens n’aient leur mot à dire dans la gestion des affaires publiques, comme si, somme toute, l’anglais uniformisait une super nation à laquelle nous appartenions …
Le peu de colonne vertébrale des politiciens canadiens pour défendre le Canada me stupéfait. Un peu comme si le Canada ne devait se contenter que d’être un appendice de la grande puissance.
Au lieu d’affirmer haut et fort notre souveraineté, les politiques se sont unanimement entendus pour aller négocier avec Trump comme s’il n’avait pas préparé lui-même une réplique vigoureuse à ses prétentions de faire du Canada la cinquante-et-unième État de son pays.
Le Mexique a été beaucoup plus clair que nous en expliquant notamment que le problème du fentanyl aux États-Unis, mentionné par Trump, venait d’abord d’une demande intérieure que les grandes pharmaceutiques américaines avaient littéralement créée elles-mêmes, plutôt que d’une offre qui dépendrait de cette demande. La Présidente du Mexique n’a pas hésité à renvoyer les États-Unis à leurs propres problèmes internes, plutôt que de plier l’échine et accepter ainsi une accusation démagogique contre sa souveraineté et le contrôle de ses frontières.
Le Honduras a tout simplement riposté à la menace de déportation de ses citoyens en expliquant qu’il fermerait les bases américaines sur son territoire si cela devait se produire.
Ce sont des affirmations nationales vigoureuses qui tranchent avec la position de retrait pusillanime du Canada sur d’éventuelle négociation sur sa souveraineté. On repousse d’avance une « guerre commerciale » qui serait à notre désavantage, soi-disant, parce que nous n’aurions pas de rapport de force avec la puissance américaine alors que nous pourrions très bien rejoindre des alliés éventuels qui remettent en question son hégémonie bien plus efficacement que nous. Encore là, il faudrait un minimum d’affirmation nationale.
Un ami me dit encore récemment que cette attitude de Trump pourrait favoriser l’indépendance du Québec. Pierre Dubuc, de L’aut’journal, va dans le même sens. Encore faudrait-il que les indépendantistes finissent effectivement par plus se démarquer de cette volonté hégémonique d’un Trump et affirment que, si nous nous trouvions dans la position du Canada, nous ne laisserions pas ainsi remise en question notre souveraineté.
Il faudrait au minimum que soit levé l’ambiguïté qui voudrait que les États-Unis soient un allié pour faire l’indépendance et jamais nous ne permettrions une telle ingérence dans nos affaires comme la prétention d’imposer des sanctions au commerce entre les deux pays.
Est-ce que les indépendantistes ne sont pas de plus fervents défenseurs des intérêts du Québec ? Est-ce que la leçon qui nouos fit servi des suites de l’opposition systématique des États-Unis à notre projet d’indépendance ne devrait pas nous inciter à plus de vigueur pour secouer le joug national que l’impérialisme nous impose ? Est-ce que l’hégémonie américaine n’est pas, en soi, une atteinte à notre souveraineté comme à celle de tous les peuples de la terre ?
Est-ce que ce sera la Québec qui, par son affirmation à l’indépendance nationale, secouera le Canada dans la sienne propre ?Serons-nous les avant-gardistes du Canada dans la réplique à opposer à un Trump et son libertarisme qui ne fait aucunement l’affaire des Québécois ?
Legault, sur ce terrain, ne semble que suivre un Trudeau, déjà exclu du pourvoir, ainsi que les autres provinces, sans que les « valeurs » de la société québécoise ne semble plus le motiver outre mesure.
L’opposition à Trump devrait d’abord être politique pour affirmer contre lui notre souhait d’avoir notre propre pays indépendant du Canada. Ce dont Legault ne se préoccupe pas du tout, trop attentif qu’il est à sauver ce qui reste du Canada déglingué par un Trudeau capitulard.
Si l’indépendance a un sens, elle devrait s’affirmer d’ores et déjà contre les ingérences de Trump dans nos affaires et ce ne devait pas être vu comme un problème simplement canadien puisqu’une annexion du Canada signifierait une plus grande intégration de nos économies avec celle des États-Unis et une domination encore plus marquée de l’anglais.
Il ne serait même plus question de bilinguisme, mais d’unilinguisme anglophone. L’autosuffisance de notre économie serait un vain mot. L’anglosphère nous menacerait davantage et les transnationales américaines qui auraient accès à notre marché balaieraient tout sur leur passage plus encore que les traités de libre-échange.
C’est pour le moins inconcevable pour qui a le sens d’une nation indépendante qui s’autosuffit.