
20 milliards d’euros d’impôts supplémentaires sur les Français, c’est ce que le régime Macron Bayrou veut faire payer en 2025. Cela pour satisfaire aux ordres de l’Union Européenne, qui a placé notre pays, la France, sous la contrainte de la procédure de déficit excessif. Mais l’Union européenne est-elle la mieux placée pour exiger des Français quoi que ce soit sur le budget de la Nation ?
Car, si on peut entendre, à longueur d’émissions de télé, ou de radio, les éditorialistes et autres « journalistes », payés par les milliardaires, ou par le gouvernement, expliquer que la France n’aurait plus d’argent et vivrait à crédit, au dessus de ces moyens, faisant face à « un himalaya budgétaire », il y a bien un sujet dont il n’est jamais question, le lourd impact du budget de l’Union européenne sur les finances du pays. De fait, l’Union européenne compte pour plus de 6% des recettes fiscales de la France. L’UE est l’une des causes principales du déficit du budget de la France.
Il est aussi utile d’observer qu’au sein de l’ensemble des partis politiques du parti maastrichien unique, à savoir tout ceux qui du RN à EELV en passant par les LR, les macronistes, le Modem ou le PS sont des partisans de la construction européenne et du refus du Frexit, aucun ne met jamais en cause ces dépenses. La Le Pen par exemple préfère dégoiser de façon xénophobe sur le prétendu coût trop élevé de la prise en charge des soins de santé élémentaires et urgents pour les étrangers se trouvant sur le sol national. Quand les LR, les macronistes, avec l’assentiment du PS, préfèrent éructer sur le nombre de fonctionnaires et leurs salaires, où encore sur les aides minimales aidant les familles exploitées, dans la pauvreté, à survivre et nourrir leurs enfants… En revanche, les communistes, avec le PRCF, eux parlent vrai aux travailleurs de France et osent briser le tabou en abordant franchement le cout direct délirant de l’Union européenne pour les Français. Un tabou à briser d’urgence alors que le prétendu déficit public est prétexte pour ruiner l’Éducation nationale, les hôpitaux publics, la Sécu, écraser les retraites et réduire partout les services publics.
Près de 30 milliards par an : chaque Français paye 405 € pour l’Union européenne
La France est l’un des principaux contributeurs au budget de l’Union Européenne. En 2023, la contribution brute de la France au budget européen était estimée à environ 27,2 milliards d’euros, ce qui représente 18,5% des contributions totales des États membres.
La France est le pays qu paye le plus après l’Allemagne (23,6%), loin devant l’Italie. Notre pays contribue à bien plus forte hauteur que la place qu’il occupe dans l’Union européenne. Jugez des faits :
- avec ses 68 millions de citoyens, la France représente 15,1% des 449 sujets de l’Union Européenne, et 3 031 milliards de dollars de PIB soit 11,1% des 27 360 milliards de dollars de PIB de l’UE mais.
- n’a que 1 commissaire européen parmi les 27 soit 3,7%
- ne dispose que de 81 députés au parlement européens sur 720 soit 11,25% (il est vrai que ces députés n’ont aucun pouvoir si ce n’est de faire passer l’UE pour une institution démocratique car organisant une élection… certes fantoche)
La contribution budgétaire de la France est donc 23% plus élevée que son poids démographique, et 66% plus élevée que son poids économique.
C’est près de 30 milliards d’euros payés par la France, pris sur le budget de l’État, à l’Union européenne proviennent d’une contribution calculée sur la base du revenu national brut (18,5 milliards d’euros), de 3,8 milliards de TVA, de droits de douane et agricoles (2,2, milliards d’euros), d’un impôts sur les matières plastiques non recyclées (1,3 milliards d’euros) et enfin de la prise en charge par la France des rabais sur contribution nationale obtenue par les Pays-Bas (un des principaux centres du dumping fiscal en Europe pourtant), de la Suède, du Danemark, de l’Autriche et… de l’Allemagne : soit 1,4 milliards d’euros.
Et ce n’est là que les charges directes et officielles.
Car à ces énormes charges, il faut ajouter les pertes faramineuses pour les recettes fiscales de la France en raison de l’évasion fiscale organisée par l’Union européenne, en vertu de sa « libre circulation des capitaux ». L’évasion fiscale en France (y compris vers des pays de l’UE et des paradis fiscaux hors UE) est généralement estimée entre 60 et 100 milliards d’euros par an. Dont une grande partie va vers des pays de l’UE qui offrent des régimes fiscaux avantageux, comme les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Irlande ou Malte, souvent qualifiés de « paradis fiscaux intra-européens ». Les Pays-Bas, par exemple, sont souvent cités comme une destination majeure pour les flux financiers liés à l’optimisation fiscale. Selon des études, comme celles de l’économiste Gabriel Zucman ou de l’Observatoire européen de la fiscalité, une part significative des bénéfices des multinationales françaises est transférée vers ces pays pour réduire leur charge fiscale. Par exemple, l’Observatoire européen de la fiscalité a estimé que les grandes entreprises transfèrent environ 33 milliards de dollars (environ 30 milliards d’euros) de bénéfices par an depuis la France vers des paradis fiscaux, dont une partie reste dans l’UE
En 40 ans, la part de l’Union européenne dans les impôts des Français à plus que doublé
Les rapports budgétaires de l’Assemblée nationale permettent par ailleurs de mesurer l’ampleur du poids et de la croissance des dépenses pour l’Union européenne dans le budget de la France. Par exemple le rapport annexe au projet de loi de finances 2024 « Relations financières avec l’Union européenne » précise les informations très factuelles suivantes :

Le rapport épingle : « le montant de la contribution française au profit de l’Union européenne (…) a été multiplié en part des recettes fiscales français par plus de deux en 40 ans, passant de 3,7% en 1982 à 6,9% en 2024 à périmètre constant »
Des recettes qui n’en sont pas : privatisation des services publics, agro-industrie détruisant nos paysans et l’environnement…
Alors bien sûr les propagandistes de l’Union européenne, des politiciens Macronistes coalisés à ceux du PS, des ultra libéraux du LR et terriblement aux confus qui officient encore comme porte-parole du PCF, autoproclamant à l’inverse d’un siècle de militantisme communiste en France que « l’Euro nous protège », mettent en avant que l’Union européenne profite à la France.
Là aussi, il faut regarder bien en face les chiffres et les faits. À commencer par remarquer et souligner que ces budgets ne sont pas librement employés par le gouvernement français, mais sont soumis à la mise en place de directives, de normes, d’objectifs fixées par la Commission européennes. Privatisation des transports (SNCF, RATP…) de l’Énergie (EDF, GDF…) de la Poste, privatisation et marchandisation de l’éducation avec les objectifs de Barcelone, normes anti- environnementales, traités de libre échange. etc.
La principale et seule recette tangible versée par l’Union européenne à la France, ce sont les 9,5 milliards d’euros d’aides principalement versées aux très gros agriculteurs au titre de la politique agricole commune (PAC). Une PAC qui ne profite en réalité pas à la plupart des paysans français. Les faits sont implacables, leurs revenus directement liés aux prix payés se sont effondrés. Avec à la clé un nombre croissant de petites exploitations et de leurs agriculteurs au bord du gouffre. Qui plus est, ce système où la rémunération vient du devoir de solliciter des aides obscures et bien loin des réalités du bien produire agricole participe directement à la dépression de ces agriculteurs paysans, avec comme tragique conséquence la terrible vague de suicide des paysans. Mais 9.5 milliards d’euros qui profitent évidemment aux très grands propriétaires du foncier agricole et à l’agro-industrie. Favorisant l’agriculture d’exploitation, d’exportation et de spéculation.
Bien sûr il faut ajouter quelques 6 milliards annuels au titre du plan de relance européens. Mais ces 6 milliards – pas totalement versés d’ailleurs – ne sont pas une recette directe. Ils sont en effet conditionnés à la mise en œuvre de « réformes structurelles » et d’utilisation pour les besoins essentiels du pays. En particulier l’interdiction d’usage pour financer la réindustrialisation du pays en soutenant ou créant un grand pôle public de l’Industrie, l’interdiction du soutien pourtant urgent et nécessaire à Électricité de France pour entretenir et développer les capacités productives de la France…
Comptablement, cela ne fait d’ailleurs guère qu’un total de 15,5 milliards d’euros. Du coté des moins, 30 milliards de taxes directes sur la France, 30 milliards d’évasion fiscale intra Union européenne. Du côté des plus, 15,5 milliards d’euros. Cela fait donc un poids de 44.5 milliards d’euros pesant sur le budget annuel de la France.
RN, PS, ces hypocrites et complices du bloc Macron LR-MODEM-LREM : un silence assourdissant.
Ce 4 février 2025, minoritaire, illégitime et autoritaire le Premier ministre de Macron, Bayrou, a donc imposé sans vote de l’Assemblée nationale le budget 2025 à coup d’article 49.3 de la Constitution. Un budget d’euro-austérité conçu exclusivement pour répondre aux directives fixées à Bruxelles par la Commission européenne, et à Francfort par la Banque centrale. À savoir, redescendre le déficit budgétaire en-deça de 5,5% du PIB en coupant violemment les budgets de nos services publics essentiels, de l’Éducation nationale à l’Écologie et à l’Équipement en passant par l’hôpital public. En revanche sont sanctuarisé et même augmenté dans ce budget les dépenses militaires pour l’OTAN, les dépenses de répression pour le ministère de l’Intérieur, et bien sûr… les dépenses pour l’Union européenne.
Un autre budget était facilement possible, équilibré, en faisant le choix courageux de refuser de payer pour cette Union européenne qui n’apporte pour la France des travailleurs que la misère et la guerre. Au moins 20 milliards d’euros d’économie, de quoi financer les besoins urgents et vitaux pour l’hôpital public et l’avenir pour l’Éducation nationale.
Ce budget, les Le Pen et Oliver Faure, du RN et du PS, ils ont choisi de le soutenir en refusant de voter la motion de censure déposée par les parlementaires de la France Insoumise. C’est que ceux là, les Le Pen et Hollande, n’ont rien à faire de la France et des Français. Leur priorité c’est de toujours servir en premier les milliardaires et de prêter allégeance à l’Union européenne du Capital. Union européenne des milliardaires, ou France des travailleurs, il faut choisir et leur choix est fait.
Alors que la France est en voie d’effondrement, que la colère populaire bouillonne légitimement, l’heure est à imposer l’alternative. À prendre acte de la volonté du peuple souverain déjà exprimée depuis 2005 dans les urnes : les intérêts de la France des travailleurs, ses décisions souveraines priment sur les oukases, les directives européennes de cette UE et de cette BCE conçues pour faire les poches des travailleurs afin de remplir les coffres des milliardaires. Oui, on peut sortir de ces budgets misérables et injustes, violents, d’euro-austérité : pour s’en sortir, il faut refuser de payer pour l’UE.
C’est bien pourquoi, dans la continuité des combats menés par le camp des travailleurs avec le Parti communiste et la CGT de combat, il est plus que temps de rassembler la majorité populaire de la Nation autour de la voie de progrès, de démocratie, de justice, d’égalité et solidarité internationale, ce Frexit progressiste, qui tourne le dos à l’Europe du fric, ses guerres, son dumping antisocial et environnemental.
JBC pour www.initiative-communiste.fr