Une association d’étudiants en Sciences politiques avait invité Pascal Boniface. Une conférence était prévue à l’Université de Villetaneuse. La présidente de celle-ci a interdit sa tenue le 21 janvier dernier.
Celui qui dénonce « la pente de moins en moins douce vers laquelle on tend vers un étouffement des libertés en France » n’est ni un complotiste, ni un « antivax » et encore moins un communiste. Directeur d’une association d’utilité publique, auteur de nombreux ouvrages, « expert médiatique » bien connu, peu suspect de sympathies djihadistes, Pascal Boniface, écrivait en 2014 que « Cuba n’est toujours pas une démocratie » que « les droits de l’homme n’y sont pas totalement respectés », sans un mot pour condamner le blocus. Il ajoutait en 2017 que « Kim Jong-un est particulièrement inquiétant. » qualifiant la Corée Démocratique et Populaire de « dernier régime stalinien et totalitaire à la surface de la planète »…
La réalité l’appelle sans doute à relativiser la distinction « démocratie versus totalitarisme » en matière politique et sociale. Une conférence qu’il devait tenir au sujet du Moyen-Orient a tout simplement été interdite, la semaine dernière par l’Université de Villetaneuse (pompeusement rebaptisée Sorbonne Nord). Son point de vue sur la Palestine tranche en effet sur le discours pro-israëlien dominant.
On pourrait discuter de la capacité du capitalisme déclinant à maintenir les libertés publiques et d’une tendance à la fascisation qui dépasse largement l’extrême-droite. Mais l’urgence est ailleurs. Le PRCF se joint aux protestations contre cette atteinte à la liberté d’expression et appelle, conjointement avec d’autres, la présidente de l’Université à revenir sur sa décision.
Israël-Palestine : La Sorbonne Paris-Nord annule Pascal Boniface
Blast rapporte : Une entorse – une de plus – à la liberté académique ? L’annulation de la conférence de Pascal Boniface sur le Proche-Orient hier mardi 21 janvier inquiète les étudiants de l’université Sorbonne Paris-Nord. Initialement, l’autorisation avait été accordée sans difficulté et la jauge des 300 participants « rapidement atteinte », selon les organisateurs. L’événement était présenté par l’IRDEF, une association d’étudiants en science politique.
« J’étais heureux de retourner dans ce décor qui a été le mien pendant longtemps et qui a accompagné ma formation », se réjouissait le géopolitologue, sur sa chaîne Youtube. Ce n’est que quelques heures avant le début de sa conférence, programmée en fin d’après-midi et intitulée « Israël-Palestine : une guerre sans limite », que Pascal Boniface a appris son annulation. La nouvelle présidente de l’université Nathalie Charnaux, élue le 9 janvier dernier, aurait pris cette décision pour « des motifs de sécurité ».
La nouvelle connue, le chercheur a réagi, dénonçant un « acte de censure ». Dans un communiqué, les étudiants estiment que « cette annulation s’inscrit dans un contexte global de répression des voix qui dénoncent les massacres à Gaza et la politique d’apartheid de l’État d’Israël ». Ce mercredi après-midi, un rassemblement s’est tenu devant l’université, pour demander le report de l’événement annulé.