Résolution du Comité central du Pôle de Renaissance communiste en France – 31 janvier 2025
Travailleuses et travailleurs, citoyennes et citoyens, ami(e)s et camarades,
La nouvelle année 2025 pourrait marquer des changements profonds dans la situation politique, sociale et géopolitique en France et dans le monde. Les anti-« vœux » d’Emmanuel Macron en sont un puissant révélateur : cherchant à susciter la peur, le despote totalement discrédité de l’Elysée a lancé un appel à une énième « union sacrée » alors qu’il ne cesse de produire le chaos en permanence depuis sa première élection déjà largement illégitime en mai 2017.
De ce point de vue, l’année 2024 a accéléré la déliquescence du pouvoir macronien, triplement désavoué par le scrutin européiste – que le PRCF avait appelé à boycotter le plus massivement possible, notamment sous peine de faire le jeu du Rassemblement lepéniste – du 9 juin 2024, par les élections législatives consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale (la première depuis 1997 !) et par la récente censure du gouvernement Barnier.
Un bilan désastreux pour une Macronie aux abois
S’accrochant désespérément au pouvoir et cherchant à tout prix à éviter une démission – que même les médias aux ordres envisagent de plus en plus fréquemment –, Macron a décidé de nommer un des derniers représentants de l’Ancien Régime de la Ve République. Ministre dans le gouvernement Balladur il y a plus de 30 ans, François Bayrou, héritier de Giscard d’Estaing (comme Macron) et chantre de ladite « construction européenne », a reçu la mission de poursuivre, comme si de rien n’était, la même politique mise en œuvre depuis plus de 40ansparles différents euro-gouvernements successifs : celle de l’austérité à perpétuitéordonnée par le MEDEF, par l’UE du Capital et sa monnaie dictatoriale l’euro, et par les institutions de la mondialisation capitaliste comme le FMI.
La composition même du gouvernement Bayrou est symptomatique de l’impasse dans laquelle se trouve celui qui affirmait vouloir rompre avec « l’Ancien Monde » en 2017. En effet, en recyclant le fossoyeur du Code du travail Manuel Valls – « républicain » en France, royaliste allié à l’extrême droite en Espagne – et la fossoyeuse des retraites par répartition Elisabeth Borne, mais aussi le sinistre duo Darmanin-Retailleau pour amplifier la répression fascisante, le gouvernement Bayrou parachève le projet « libéral, centriste et européen » – ainsi défini par Giscard d’Estaing en 1974 ! – en révélant encore plus sa véritable nature réactionnaire, antipopulaire, antisociale et antinationale.
Ce gouvernement ne tiendra pas et s’est déjà totalement discrédité par sa calamiteuse gestion de la dramatique situation que vivent les habitants de Mayotte. Entre un Bayrou privilégiant le conseil municipal de Pau 48 heures après le sinistre, une incapacité à aider les populations sinistrées, les déclarations de Macron et Retailleau estimant que le problème central serait l’immigration clandestine – notamment d’origine comorienne –, ou encore un Macron osant proclamer que les habitants seraient « dix mille fois plus dans la merde » si Mayotte n’était pas française, la coupe de l’exaspération est pleine. La même coupe déborde déjà en Martinique où le combat contre la vie chère se poursuit des semaines. Cette même coupe débordera davantage dans les prochaines semaines lorsque le gouvernement Bayrou devra élaborer un budget que son prédécesseur Michel Barnier a été incapable de faire adopter.
Et pour cause : sommé de réduire le déficit budgétaire conformément aux « critères de stabilité et de convergence » de Maastricht auxquels se plient tous les gouvernements successifs – y compris dits de « gauche » – depuis 1992, le gouvernement Bayrou ne peut qu’exacerber la colère populaire dans le pays. Il n’est cependant pas totalement exclu que Macron – politiquement au bout du rouleau et progressivement lâché par ses propres alliés bourgeois en quête à la recherche d’une solution de remplacement en urgence « au cas où » – tente un tournant dictatorial semblable à celui de son équivalent sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a tenté, en vain du reste, de décréter la loi martiale début décembre dernier à la suite d’une paralysie du pouvoir liée à la… non-adoption du budget national ! Et comment ne pas voir dans la démission de Justin Trudeau au Canada ou de celle d’Olaf Scholz en Allemagne un signe prémonitoire de ce qui pourrait advenir pour Macron, toujours plus impopulaire et isolé.
Mener le combat face à la fuite en avant annoncée vers le chaos, la misère, l’euro-dissolution du pays et la guerre continentale
Très révélateurs de cette funeste dynamique sont les trois thèmes évoqués par Macron à l’occasion de ses anti-« vœux » pour la nouvelle année 2025 – que le PRCF a aussitôt condamnés :
1) Tout d’abord, bien que responsable du chaos politique actuel, Macron en appelle à la « sérénité » et à la « stabilité » politiques. Un appel pathétique visant notamment à empêcher l’affirmation de projets alternatifs et à combattre les appels légitimes à sa démission, notamment lancés par la « France insoumise » toujours plus vilipendée, voire criminalisée. De ce point de vue, la déclaration commune associant les organisations patronales – à commencer par le MEDEF – et la majorité des directions syndicales euro-confédérales – et particulièrement par la CFDT et FO – est proprement inacceptable pour les travailleurs. Près de six ans après la déclaration commune – qu’avait alors signée Philippe Martinez pour la CGT – associant les mêmes protagonistes pour la sortie de la crise du Covid, les directions euro-confédérales jaunes récidivent, en faveur d’un impossible et mensonger « dialogue social » qui apporte chaque jour un peu plus les preuves de son pitoyable échec.
En effet, comment les travailleurs peuvent-ils approuver une telle déclaration alors que, pour l’année 2024, la France a connu la faillite de 66.000 entreprises (!) et que, depuis plusieurs semaines, les plans de licenciement se succèdent dans nombre de groupes dégageant pourtant des bénéfices. Auchan, Michelin, Sanofi, Arcelormittal, Saupiquet, Thalès (où 2000 travailleurs se sont mis en grève !), etc. ? Rien de surprenant, dès lors, à constater la victoire de la CGT lors des élections professionnelles au sein des très petites entreprises (TPE)… mais avec un taux de participation historiquement bas et une abstention approchant 96% ! Cette élection résume à elle seule le discrédit croissant frappant les directions euro-confédérales optant pour la collaboration des classes alors qu’à l’inverse, les forces capitalistes poursuivent de leur côté, leur dynamique d’accumulation du profit coûte que coûte. Il est frappant de constater que dans le même temps, les travailleurs de Cargill et de l’automobile, ou les dockers nord-américains utilisant les méthodes éprouvées du combat de classe ont remporté plusieurs victoires en menant la lutte des classes, en obtenant notamment à travers d’importantes hausses de salaires.
Au lieu de signer une déclaration commune avec le MEDEF, et au lieu de palabrer à l’infini à l’Elysée comme l’ont récemment fait les directions des partis « sociaux-démocrates » et « euroconstructifs » du PS, d’EELV et du P« C »F, il est indispensable d’appeler les travailleurs à porter dans leurs lutte l’exigence d’une destitution urgente du despote de l’Elysée ET, parallèlement, de porter une alternative politique en faveur d’une rupture claire, cohérente et radicale au service des travailleurs, de la nation et de la paix. Alternative impossible à envisager, et plus encore à appliquer, tant que la nécessité de sortir de l’euro, de l’UE du Capital et de l’OTAN ne sera pas clairement énoncée et proposée au pays par le mouvement ouvrier et populaire.
Les paysans de France et d’Europe – mais aussi ceux d’Amérique du Sud – en font l’amère expérience du fait de la signature du traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, sous l’impulsion de la Commission européenne. Une décision ayant provoqué, fait rarissime, un rejet politique (quasi) unanime en France, les forces européistes en réalité favorables depuis des années aux « accords de libre-échange » géants ayant dénoncé ledit traité – à commencer par Michel Barnier qui, lorsqu’il devint commissaire européen, prête serment auprès de la Commission européenne de ne pas défendre l’intérêt national. Il en est jusqu’à Xavier Bertrand d’avoir déclaré dès le 18 novembre dernier : « Si la Commission européenne et l’Union européenne valident cet accord avec le Mercosur, c’est un coup de poignard dans le dos de la France et de l’agriculture. Et ce serait la première fois que l’UE envisage son avenir sans la France et contre la France. » Ce n’est en réalité pas la première, mais tout simplement l’amplification d’une politique pilotée depuis Bruxelles, Berlin et Francfort et qui s’impose à l’ensemble des pays membres de l’UE, au détriment des services publics, des conquêtes sociales et même des libertés démocratiques. Que l’on se rappelle les paroles de feu Wolfgang Schäuble, ancien ministre des Finances allemand qui soutint Emmanuel Macron dès 2015 et déclara alors : « Si vous en parlez avec mes amis français, que ce soit Michel Sapin ou Emmanuel Macron, ils ont de longues histoires à raconter sur la difficulté à convaincre l’opinion publique et le Parlement de la nécessité de réformes du marché du travail. » ; « La France serait contente que quelqu’un force le Parlement, mais c’est difficile, c’est la démocratie ».
2) Par ailleurs, Emmanuel Macron a, à l’occasion de ses anti-« vœux », a implicitement appelé à accélérer le « saut fédéral européen », notamment à travers le réarmement massif du continent, mais aussi à travers la nécessité de « prendre nos décisions plus rapidement, plus fortement, en Européens ». Macron emboîte ainsi le pas de la tout autant illégitime présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en faveur de la construction de « l’Etat fédéral européen » en lieu et place des nations souveraines. Ce tour de vis fédéraliste auquel ont contribué, directement ou non, l’ensemble des forces politiques ayant participé au scrutin européiste de juin 2024, dont le seul véritable enjeu pour les défenseurs les plus acharnés de la prétendue « construction européenne » était la participation la plus élevée possible afin de disposer d’une légitimité pour amplifier la fuite en avant fédéraliste.
Cette dynamique mortifère pour les droits sociaux et démocratiques des travailleurs de l’ensemble des pays membres de l’UE s’accompagne d’une déliquescence accélérée du peu de « démocratie » qu’il reste au sein des institutions des pays membres. Ce n’est pas un hasard si, en France, le gouvernement Barnier avait encore dégainé l’article 49-3 pour faire passer en force un budget calamiteux pour les travailleurs. Ce n’est pas plus un hasard si François Bayrou a fait appel à Manuel Valls et Elisabeth Borne, qui ont battu des records d’utilisation de l’article 49-3 quand ils étaient premiers ministres tout en versant dans la féroce répression envers les syndicalistes de combat et les travailleurs en lutte. Pas un hasard non plus si les institutions roumaines sous influence de l’UE-OTAN ont… annulé in extremis le premier tour des élections présidentielles qui allaient à l’encontre de la sacro-sainte « intégration européenne » et de la présence en Roumanie des troupes françaises mandatées par l’OTAN.
Conscient d’avoir contribué au chaos – mais minimisant au maximum son immense responsabilité –, Emmanuel macron veut tenter de faire croire, comme après l’imposition en force de la destruction des retraites, qu’il « entendra la voix des Français » et qu’il « écoutera » en annonçant qu’il consultera les citoyens sur « certains sujets déterminants ». En organisant un référendum ? Cela semble peu vraisemblable quand on se souvient que le résultat du dernier référendum, le 29 mai 2005, a été scandaleusement violé par les forces euro-atlantiques – y compris le Parti dit « socialiste » – trois ans plus tard, alors que les Français avait massivement rejeté le « Traité établissant une constitution pour l’Europe ». Surtout, voilà un moyen pour lui de tenter de reprendre la main une énième fois et de faire face au seul objectif démocratique que doivent se fixer les travailleurs : le commissionnement la destitution du despote de l’Elysée par l’intervention du monde du travail guidant le peuple souverain.
3) Enfin, et surtout, Emmanuel Macron veut accélérer la fuite en avant vers la guerre. C’est d’ailleurs la seule et véritable perspective majeure qu’il a annoncée à l’occasion de ses anti-« vœux », en annonçant clairement que « la France devra continuer d’investir pour son réarmement militaire ». Une fuite en avant qu’il a amorcée spectaculairement au lendemain de la première grande manifestation contre la destruction des retraites, le 20 janvier 2023, en annonçant un plan de 413 milliards d’euros (!) pour la période 2024-2030 afin de « moderniser les armées » et de pousser la France à mener des « guerres de haute intensité », notamment dans le cadre de la guerre russo-ukrainienne. A ce sujet, rappelons que ledit « Parlement européen » a voté, en septembre dernier, une résolution autorisant le tir de missiles français de la part du régime pronazi de Kiev sur le sol russe, ce qui mettrait donc la France en première ligne d’une potentielle et suicidaire guerre nucléaire contre la Russie. ET en l’occurrence, la force de frappe atomique française ne servirait pas de parapluie à la population française, tout au contraire, elle ferait de l’Hexagone une cible de choix pour d’éventuelles frappes de représailles, comme l’a clairement annoncé la porte-parole du Kremlin…
Plus généralement, Macron et nombre de forces euro-atlantiques – y compris le prétendu « Rassemblement national » – tiennent à réaffirmer leur ancrage dans l’ordre euro-atlantique et, ainsi, de se soumettre (voire d’appliquer avec zèle) aux desiderata de l’OTAN et de l’UE. De ce point de vue, bien loin d’être une « bonne nouvelle » pour la paix mondiale, l’élection de Donald Trump favorisera la dynamique de guerre. Déjà, le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, a déclaré juste avant le changement d’année : « Nous ne sommes certainement pas satisfaits des propositions formulées au nom des représentants de l’équipe du président élu [américain Donald Trump] visant à reporter de 20 ans l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, ainsi qu’à introduire un contingent de maintien de la paix composé de « forces britanniques et européennes » en Ukraine. » Donald Trump qui, au-delà :
- soutient inconditionnellement la théocratie fasciste israélienne qui poursuit la destruction des Palestiniens à Gaza et la colonisation de toute la Cisjordanie ;
- a salué l’arrivée au pouvoir des forces islamistes en Syrie, où un nouveau régime hostile aux forces laïques et progressistes et cherchant à « normaliser » ses relations avec Israël colonialiste (qui a pourtant annexé le Golan !) se met en place ;
- s’apprête à asphyxier Cuba socialiste en aggravant le blocus contre lequel ont manifesté de 500.000 personnes – dont l’ancien président Raul Castro – devant l’ambassade des Etats-Unis à La Havane vendredi 20 décembre 2024 ;
- relance une guerre commerciale agressive contre la Chine populaire tout en soutenant les forces dites « démocratiques » à Taïwan et à Hong Kong et en véhiculant les mensonges les plus grossiers sur le prétendu « génocide » des Ouïgours ;
- annonce froidement qu’il veut désormais annexer le Groenland, récupérer le Canal du Panama et pourquoi pas… annexer également le Canada ! Qui ne voit l’erreur énorme que commettent ceux qui voient en Trump un « pacificateur » au lieu de comprendre que, plus que jamais, il faut mettre au premier plan la devise de Marx selon laquelle « l’émancipation des travailleurs (et la paix !) seront l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. »
Or, Macron est prêt à satisfaire à l’appel des dirigeants de l’OTAN – à la tête de laquelle se trouve désormais Donald Tusk, le « Macron polonais » farouchement russophobe et anticommuniste – et des Etats-Unis exigeant que ses pays membres portent leurs dépenses d’armements à au moins 2%, voire 3%, de la richesse nationale. C’est pourquoi Macron a insisté sur ce point central dans ses anti-« vœux », au même titre que sur le projet d’une « Europe de la Défense » qu’il porte depuis son arrivée au pouvoir. Preuve s’il en était que le « saut fédéral européen » qu’il défend avec le chancelier allemand Olaf Scholz – contraint à la démission après l’éclatement de sa coalition gouvernementale – est consubstantiellement lié à la marche à la guerre. Tout sauf une surprise quand on sait que ladite « construction européenne » repose dès ses origines sur la volonté de constituer un bloc occidental militarisé, anticommuniste et visant à sauvegarder l’hégémonisme euro-atlantique dans le monde.
C’est pourquoi le choix inévitable et totalement logique de politique chez les chantres de l’Axe UE-OTAN ne peut être que le suivant : « l’argent pour la guerre et les marchands de canon, pas pour les salaires ni pour les pensions ! ». A cela, un projet réellement alternatif doit affirmer clairement, comme le fait le PRCF depuis l’automne 2022 : « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ! » ; « l’argent pour les pensions, pas pour les marchands de canon ! » ; « l’argent pour l’hôpital, pas pour le Capital ! » ; « l’argent pour les paysans, pas pour l’OTAN ! ».
2025, année symbolique au service de la paix, du progrès social et d’une France démocratique et indépendante
A l’occasion de ses anti-« vœux » pour l’année 2024, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il s’agirait d’une année de « fiertés françaises ». Ses déboires électoralistes l’ont affaibli profondément, tandis que les onéreux Jeux olympiques de Paris se sont déroulés au dépend de milliers étudiants et de dizaines de milliers de travailleurs réduits de plus en plus à la misère sociale, et notamment à Paris d’où, de surcroît, ont été évacués les sans-abris pour « faire place » à la « fête olympique ».
Point de telle déclaration pour 2025 qui, pourtant, est l’occasion d’amplifier le combat pour la Libération et la Reconstruction de la France des travailleurs, comme il y a 80 ans. Car l’année 2025 est l’occasion d’une triple célébration à visée politique :
1) Celle, d’abord, de la victoire sur le nazisme-fascisme sous l’impulsion majeure de l’Union soviétique – dont le général de Gaulle reconnut le « rôle majeur » joué par cette dernière dans la libération de la France – et de la Résistance à la tête de laquelle se trouvaient les militants communistes, français ET étrangers. C’est ainsi l’occasion de rendre un nouvel hommage à notre camarade et président du PRCF Léon Landini, dernier combattant Francs-Tireurs et Partisans – Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI) toujours vivant, médaillé de la Résistance par l’Union soviétique, qui prit les armes pour participer à la libération de la France. Ce rappel est d’autant plus nécessaire que l’obscurantisme porté par l’extrême droite ET par les agents de la fascisation comme la Macronie débouche sur un oubli du rôle central de l’URSS dans la victoire finale. Rappelons qu’à l’occasion du 75e anniversaire de la victoire en mai 2020, Geneviève Darrieusecq, alors secrétaire d’Etat aux armées, publia un message honteux sur X où n’apparaissait pas le drapeau de l’Union soviétique parmi les armées victorieuses du nazisme. Et ne croyons surtout pas qu’il s’agirait d’un malencontreux « oubli » : l’oligarchie euro-atlantique veut effacer le souvenir de la Résistance essentiellement communiste et de Stalingrad, à l’image de cette scandaleuse pétition lancée par un notable bordelais qui réclamait, fin novembre, de renommer la place Stalingrad de Bordeaux en… place de l’Ukraine ! Une initiative tuée dans l’œuf grâce à la contre-pétition initiée par le PRCF de Gironde, mais qui démontre combien les nostalgiques de Stepan Bandera et de Vichy sont encore légion.
Aussi, 2025 permettra de rappeler, à l’occasion de la panthéonisation de Marc Bloch annoncée par Emmanuel Macron, contre qui se battaient les résistants, au-delà du nazisme. Comme le déclara l’historien résistant Marc Bloch avant d’être exécuté par la Milice : « Le jour viendra […] et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l’Europe en détruisant de nos propres mains tout l’édifice de nos alliances et de nos amitiés. Les responsabilités des militaires français ne peuvent se séparer sur ce point de celles des politiciens comme Laval, des journalistes comme Brinon, des hommes d’affaires comme ceux du Creusot, des hommes de main comme les agitateurs du 6 février, mais si elles ne sont pas les seules elles n’en apparaissent que comme plus dangereuses et plus coupables pour s’être laissé entraîner dans ce vaste ensemble. » Propos ô combien d’actualité quand on sait comment l’oligarchie euro-atlantique de France détruit l’œuvre du Conseil national de la Résistance (CNR).
2) Justement, 2025 offre l’occasion de réaffirmer le combat pour le progrès social que portait le programme du CNR, appliqué en 1945 à travers la création de la Sécurité sociale sous l’impulsion d’Ambroise Croizat, les comités d’entreprises au service des travailleurs, les retraites par répartition et le retour des congés payés – avant, l’année suivante, la nationalisation d’EDF-GDF par Marcel Paul et la mise en place du statut de la fonction publique par Maurice Thorez. Soit tout ce que le patronat revanchard et nostalgique de Vichy cherche à démanteler, comme l’affirma explicitement l’ancien numéro 2 du MEDEF Denis Kessler à l’automne 2007, saluant « l’œuvre » du tandem Sarkozy-Fillon : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »
Or, comment ne pas voir l’urgence de mener ce combat drastiquement au moment où le gouvernement Bayrou, dans la continuité de tous les euro-gouvernements successifs depuis plus de 40 ans, s’apprête à démanteler drastiquement la Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, le « produire en France » agricole, artisanal et industriel, l’ensemble des services publics (et déjà la Santé ou l’Education nationale, où le recrutement et le niveau de vie s’écroulent et à la tête de laquelle a été nommée… Elisabeth Borne !) ? Et surtout, comme ne pas voir que ce combat est hautement lié à l’UE du Capital qui somme de « réduire les dépenses de santé », de (contre-)« réformer les retraites » ou encore de « réduire le déficit budgétaire » en tapant dans les conquêtes sociales et démocratiques ?
Autant de raison de faire de cette année 2025 celle de la jonction des luttes ouvrières, quotidiennes dans notre pays, à celles des paysans, des fonctionnaires et des citoyens qui émaillent régulièrement notre pays, pour le progrès social, les salaires et la défense des conquis sociaux contre cette même UE qui les sape avec tout autant de régularité. Et, parallèlement, de se préparer aux échéances électorales qui pourraient précipitamment survenir, tout en ayant en tête le combat pour les municipales qui se tiendront en mars 2026.
3) Enfin, l’année 2025 est l’occasion de mener le combat fondamental pour l’indépendance et la souveraineté nationales, violemment bafouées après la victoire du NON au référendum du 29 mai 2005. C’est la raison pour laquelle le PRCF, dans la continuité de la campagne menée pour le boycott de l’illégitime scrutin européiste de juin 2024, mènera de nouveau campagne pour exiger la tenue d’un référendum sur l’appartenance de la France à l’UE. Cette campagne, en cours de préparation avec les partenaires du boycott et qui sera élargie à l’ensemble des forces politiques, syndicales et associatives progressistes et patriotiques refusent de transiger avec la droite réactionnaire et fasciste, trouvera son débouché à l’occasion d’un grand rassemblement samedi 31 mai 2025 à Paris. Car ne doutons pas que le silence le plus absolu règnera pour l’occasion, y compris certainement dans une partie de ladite « gauche » contre le coup d’Etat démocratique ayant fait annuler le résultat du 29 mai 2005.
Mener ce combat sera ainsi l’occasion de réaffirmer à la fois l’attachement des travailleurs de France à la démocratie en voie de décomposition accélérée, à l’indépendance nationale dissoute dans l’UE du Capital, mais aussi à la paix mondiale gravement menacée par l’Axe UE-OTAN. Autrement dit, de poursuivre le combat des Résistants comme Léon Landini, Pierre Pranchère, Mimi Pulvermacher, Simone Nicolo-Vachon, Jeanne Collette, Marcel Germini, Henriette Dubois, René Gilli, Eugène Kerbaul, tous membres (ou membres décédés) du comité d’honneur du PRCF, et ses camarades en faveur de la Libération nationale, c’est-à-dire pour une « France libre, forte, indépendante, démocratique et souveraine ».
Et pour que ce combat soit victorieux, il est indispensable de placer à sa tête un VRAI Parti communiste, fidèle aux principes marxistes-léninistes, associant les drapeaux rouge de l’Internationalisme prolétarien ET tricolore de la Révolution des Jacobins et des sans-culottes et qui mène activement le combat de classes à toutes les échelles. Soit tout le contraire de la ligne du P« C »F-PGE ayant fait le choix de la funeste « construction européenne », de l’abandon de tous les principes du marxisme-léninisme et dont l’actuel secrétaire national, Fabien Roussel, lamentablement battu aux législatives de l’été 2024, ne ferme pas la porte à un « gouvernement d’union nationale » (comme si Macron 2024 était de Gaulle 1945 !) et préfère s’afficher à l’Elysée et auprès du MEDEF où il se fait acclamer.
C’est pourquoi le PRCF et la JRCF continueront leur travail en faveur de la reconstruction d’un VRAI Parti communiste en France, en tendant la main à tous les communistes membres du PCF désireux d’un changement radical, mais aussi aux communistes membres d’autres formations ou indépendants et, au-delà, à tous les travailleurs désireux d’en finir avec l’Axe UE-OTAN et le capitalisme mortifère semant chaos, misère et guerre partout. Un Parti en mesure de poursuivre la ligne adoptée par le VIIe congrès du Komintern en juillet 1935, à savoir un Front réellement populaire, antifasciste, patriotique, pacifique et écologique. Une ligne ne pouvant triompher qu’avec une rupture complète et définitive avec l’euro, l’UE et l’OTAN afin de construire un socialisme-communisme de nouvelle génération ; mais aussi avec la reconstruction d’un puissant Mouvement communiste international (MCI), voire d’une nouvelle Internationale Communiste et Ouvrière dont le PRCF rappellera le bien-fondé à l’occasion du 90e anniversaire du 7e congrès du Komintern.
Face à l’illégitimité de Macron et à la dangerosité de l’Axe UE-OTAN pour tous les peuples,
Agissons en 2025 pour la paix mondiale, le progrès social et l’émancipation nationale !