Comme le PRCF (cf le texte de Georges Gastaud intitulé « Sombres nuées et rouges lueurs« ) et à la différence de certains PC euro-alignes d’Europe occidentale, le PC biélorusse réfléchit au socialisme du futur sur des bases marxistes-leninistes…
Qu’on en juge !
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2030, faire de la Biélorussie l’un des États socialistes les plus avancés et les plus développés du monde
Le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Biélorussie, Sergueï Syrankov revient sur les résultats du Parti communiste lors des élections présidentielles.
Pour le KPB, la société biélorusse est prête pour un approfondissement réel et significatif du socialisme et des idées socialistes. C’est le cap que fixe le Parti communiste pour 2030, faire de la Biélorussie l’un des États socialistes les plus avancés et les plus développés du monde.
Dans une interview dans la presse italienne, Sergueï Syrankov revient sur la situation du Parti communiste de Biélorussie, qui pour la première fois depuis 30 ans, participait aux élections présidentielles du 26 janvier 2025.
Alexandre Loukachenko a remporté les élections présidentielles en Biélorussie avec 5.136.293 voix (86,82 %), selon les résultats officiels transmis par le président de la Commission électorale centrale, le communiste Igor Karpenko.
Le candidat communiste, Sergueï Syrankov, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Biélorussie, avait pris la seconde place avec 189.740 voix (3,21 %).
« Pour la première fois depuis 2001, la deuxième place n’est pas occupée par un libéral, un nationaliste ou une autre marionnette étrangère, mais par un partisan de l’approfondissement des réformes socialistes. Cela indique que la société biélorusse a reçu après 2020 la vaccination nécessaire contre ces virus. Le libéralisme et le nationalisme ne trouvent plus de partisans parmi les citoyens biélorusses. Ces maux sociaux seront complètement rayés et éradiqués de la vie de notre société ».
Le socialisme du XXIᵉ siècle et les défis de la révolution technologique et numérique
Pour Sergueï Syrankov, le KPB voulait avant tout « mobiliser le parti, lui insuffler un nouveau souffle, car les partis ne vivent et ne se développent que lorsqu’ils participent activement aux élections à tous les niveaux », explique-t-il. Ce travail a permis de parler des idées pendant la campagne, et de rendre reconnaissable les positions du Parti communiste. Il estime que les objectifs ont été atteints, et que cette participation électorale offre au KPB un afflux de nouveaux membres.
Le Parti communiste porte le renforcement et l’approfondissement des transformations sociales qu’Alexandre Loukachenko a préservées et développées depuis l’époque soviétique. La différence repose sur le fait qu’elles doivent avoir un caractère non seulement social, mais socialiste.
Au cours des trente dernières années, la Biélorussie a conservé son modèle socio-économique, même s’il y a eu aussi des influences libérales. Par exemple, l’introduction d’un système de contrat pour les travailleurs est, selon les communistes, une limite considérable pour les droits de ces derniers. Le KPB prône l’abolition du système de contrat d’embauche et son remplacement par des contrats de travail permanents. Il s’agit d’une forme plus progressiste de relations de travail.
Au niveau de l’héritage soviétique, la préservation de la mémoire historique est importante dans le pays. Il n’y a pas de « dé-soviétisation » ou de « décommunisation » de la mémoire historique, les symboles, les héros et les dates soviétiques sont sacralisées, car elles sont l’incarnation de l’engagement d’un peuple. Ainsi, à la différence de l’Ukraine, de la Russie et d’autres ex-Républiques socialistes, les monuments à Lénine, à d’autres personnalités de l’époque soviétique, les monuments associés à la Grande Guerre patriotique sont non seulement préservés, mais de nouveaux sont ouverts.
Le Parti communiste, avec son apport et sa participation au gouvernement biélorusse, veut réorienter le pays vers le socialisme au XXIᵉ siècle. Il propose d’inclure une mention du socialisme dans la Constitution du pays.
« Le socialisme du XXIe siècle peut devenir une réalité parce que nous disposons aujourd’hui de technologies, notamment numériques, qui manquaient lors de la création des premières sociétés socialistes », explique le dirigeant du KPB. « Ces technologies peuvent nous permettre de planifier la production et la consommation de manière plus rationnelle, de réduire les coûts, de minimiser la spéculation financière et de parvenir à un accès plus équitable aux biens et aux services pour la majorité des personnes. »
Il explique qu’un « État socialiste peut être construit sur la base des technologies modernes, mais seulement si tous ceux qui le souhaitent y ont accès, et pas seulement quelques privilégiés. C’est pourquoi il est si important aujourd’hui de lutter contre le retard technologique, de surmonter le retard dans ce domaine, de limiter les appétits des géants du numérique, d’empêcher la manipulation de la conscience des masses par des technologies telles que l’intelligence artificielle. Le progrès scientifique et technologique ne peut être arrêté, mais il peut être mis au service de l’humanité tout entière, et pas seulement de ceux qui en font un moyen d’enrichissement personnel ».
Un regard tourné vers la Chine
Le KPB se positionne comme un parti patriotique de gauche qui s’appuie sur la tradition soviétique. Défendre les intérêts des travailleurs, la paix, l’amitié entre les peuples et l’antifascisme forment le ciment idéologique du Parti communiste.
Le KPB est très sceptiques vis-à-vis des positions idéologiques des Partis communistes et de gauche en Europe occidentale. Même si le KPB souhaite développer des relations fraternelles avec ces partis, il estime que la gauche est trop éloignée des luttes, de la vie des gens, et que ces partis ont cessé d’être l’avant-garde de la classe ouvrière. « Nous espérons cependant que tout cela n’est que temporaire et que les mouvements de gauche en Occident reviendront vers leurs valeurs origines et vers le marxisme-léninisme », explique Sergueï Syrankov.
D’autant plus que la montée de l’extrême droite dans les pays occidentaux et en Amérique latine doit alerter toute la gauche. « Nous avons entendu les déclarations de Trump sur le Groenland, le Canada, le canal du Panama, nous avons vu le salut fasciste de Musk, nous avons entendu le discours du président argentin à Davos, où il a proclamé une nouvelle croisade contre le socialisme. Ce ne sont pas des accidents, ils témoignent du fascisme croissant des sociétés occidentales et nous le considérons comme une menace directe pour nous-mêmes, que nous devons combattre ensemble », lance le dirigeant communiste.
C’est vers la Chine et le Parti communiste chinois que le KPB regarde. La République populaire de Chine est l’un des facteurs de développement de la Biélorussie, « nos camarades chinois nous vendent non seulement leurs marchandises, mais partagent également des technologies afin que nous puissions développer la production et créer des emplois chez nous. Et cette attitude de la Chine est très différente du colonialisme occidental ».
2030, faire de la Biélorussie l’un des États socialistes les plus avancés et les plus développés du monde
Le Parti communiste de Biélorussie, prépare les prochaines élections parlementaires de 2029 et les élections présidentielles de 2030. Le KPB va développer son potentiel organisationnel en élargissant le nombre de ses membres, en faisant reconnaitre le travail de ses dirigeants et le travail des militants parmi les travailleurs.
« Nous voyons la Biélorussie de demain comme l’un des États socialistes les plus avancés et les plus développés du monde – pacifique, ouvert, un exemple pour de nombreux pays européens », conclut le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Biélorussie, Sergueï Syrankov.