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À l´occasion des élections pour l’installation du 21e Bundestag, « Presse internationale » a sorti un article qui parle brièvement des résultats (cf. l’article ci-dessous). Il est important de relayer un évènement d´une telle importance, mais le peu de commentaires qui furent donnés n´a aucunement aidé à comprendre la situation et peut créer de la confusion.
Dire que Die LINKE (la Gauche, le parti en partie issu de l’ancien SED est-allemand) et le BSW (Alliance Sara Wagenknecht) sont « la gauche radicale » n´aide pas à comprendre ces deux partis. Certains des partis du Nouveau Front Populaire français (NFP) par exemple sont souvent qualifiés de « gauche radicale ». Or, cela fait déjà un certain temps que ces partis n´essayent même plus de mettre en cause l´UE, l´OTAN et demandent des armes pour l´Ukraine. Les positions du BSW et Die LINKE sont beaucoup moins fanatiques que celles du NFP et la rhétorique belliciste contre la Russie est bien plus contestée en Allemagne qu´en France. Pour cela et pour bien d´autres raisons, aucun des deux partis allemands ne peut être comparé avec une des organisations politiques présentes en France. Le lecteur francophone qui tient vraiment à comprendre le BSW et Die LINKE ainsi que leurs orientations politiques serait mieux informé s’il lisait les articles à ce sujet sur le site initiative-communiste.fr.
J´aimerais conseiller également à « Presse internationale » de prêter plus d´attention à l´analyse du PRCF sur la question de la fascisation en Europe. Car l’AfD (Alternative für Deutschland, extrême droite fasciste, ouvertement nostalgique du IIIème Reich) a beaucoup de similarités avec le reste la fachosphère européenne. L’article dit que l’AfD que « le parti favorable à une sortie de l’euro et à un rapprochement avec Moscou avait reçu le soutien d’Elon Musk durant la campagne ».
Or, l’AfD n’est pas différente des autres partis fascistes d’Europe quand il s’agit de garantir la place de l’Allemagne dans l’axe UE-Otanien. Alors que pendant sa fondation, l’AfD était un mouvement qui était bel et bien contre l’Euro et la sortie de l’OTAN, cela a bien changé. Entre temps, les fondateurs ont quitté le parti et les nouveaux dirigeants se distancient de ces positions eurocritiques. L’AfD qui essaye d’entrer au gouvernement a déjà ouvertement abandonné son intention de sortir de l’OTAN et ne parle plus de « DEXIT » (sortie de l´UE) comme l´a remarqué la Junge Welt du 13.1.2025. Car comme le Rassemblement Lepéniste ou « Fratelli d’Italia » de Giorgia Meloni (officiellement nostalgique de Mussolini), l´AfD sait qu´il faut se montrer docile envers l´hégémonie du capital financier euro-atlantique. Plus le moment où l’AfD sera appelée à gouverner approche, plus ses chefs retirent de leur programme les éléments « dérangeants » pour la grande bourgeoisie allemande et européenne.
L’AfD veut, entre autres, augmenter drastiquement le budget de la guerre, ce qui veut dire acheter encore plus d’armes aux États-Unis comme le réclame le gouvernement américain. Ils ne font donc que servir la politique de ces derniers qui ne veulent pas abandonner l’OTAN, ni changer leur nature hostile envers ses ennemis comme la Russie, l´Iran, la République Démocratique Populaire de Corée, la Palestine, Cuba et la Chine, pour entre autres vendre plus d´armes aux pays européens et renforcer leur position dans le rapport de forces.
Ces sortes de fausses affirmations très répandues en France laissent paraître l´AfD comme un parti raisonnable qui agit pour la paix et la souveraineté aux yeux de beaucoup de gens bien intentionnés mais mal informés. Ce genre de commentaires donne l´impression que l´AfD est réellement une alternative et ces mensonges sont une des raisons principales du bond électoral que vient de faire l’AfD.
ALLEMAGNE : la CDU (droite) arrive en tête (29%), score historique de l’AfD (extrême droite) à 20% – Il manque 10.000 voix au parti de Sarah Wagenknecht (BSW) pour entrer au parlement (4,97%) !
Les élections fédérales allemandes du 23 février ont confirmé les tendances révélées par les sondages. La CDU arrive en tête avec près de 29 % des suffrages, devançant les nationalistes de l’AfD qui s’imposent comme la deuxième force politique. Les sociaux-démocrates, bien que distancés, devraient être amenés à gouverner au sein d’une coalition.
«Nous avons remporté cette élection fédérale, et nous l’avons fait de manière très claire et distincte. Je m’efforcerai de former un gouvernement fédéral qui représente l’ensemble de la population allemande et qui résout les problèmes de notre pays». Dans un message posté le 23 février au soir sur le réseau social X, le chef de file de la droite allemande (CDU) Friedrich Merz s’est réjoui du score de son parti, arrivé en tête aux élections fédérales.
Les sociaux-démocrates (SPD), jusqu’alors au pouvoir en Allemagne avec le chancelier Olaf Scholz, ont été largement défaits et se retrouvent en troisième position avec 16% des suffrages, leur plus mauvais résultat à des élections législatives depuis l’après-guerre. L’événement marquant de ce scrutin est le score du parti nationaliste AfD, qui se place en deuxième position avec plus de 20% des voix.
L’AfD célèbre une victoire historique
«Un succès incroyable qui montre clairement que les citoyens veulent un changement politique !» Sur X, Alice Weidel, co-présidente du parti nationaliste AfD, n’a pas caché sa joie face à un score supérieur à 20% des voix, qui fait de son parti la deuxième force politique du pays.
Le parti, favorable à une sortie de l’euro et à un rapprochement avec Moscou, avait reçu le soutien d’Elon Musk durant la campagne. Il devance de plus de 4 points les sociaux-démocrates du chancelier sortant.
La gauche allemande pourrait néanmoins demeurer dans une coalition gouvernementale avec la droite, dans une alliance potentiellement une nouvelle fois tripartite, incluant la CDU et les Verts, dont le score s’approche des 12%. Seuls, le SPD et la CDU disposeraient d’une majorité précaire.
Outre l’AfD, la gauche radicale allemande a également progressé avec le parti Die Linke, passant de moins de 5% à près de 9%. À cela s’ajoute le score de l’autre parti de gauche radicale, le BSW de Sahra Wagenknecht, qui rate de peu son entrée au Bundestag avec 4,9% des voix.
Les libéraux du FDP, qui faisaient partie de la coalition Scholz, ne siégeront pas non plus au Parlement, avec un score de 4,3% des voix.
SOURCE : Presse internationale