
La Commission Luttes du PRCF dénonce fermement les déclarations de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, appelant en réaction à la prise de parole télévisée d’Emmanuel Macron à « construire une stratégie commune au plan européen » [1], c’est-à-dire à accompagner en réalité la constitution d’une « armée européenne » face à ce qu’elle désigne comme « l’extrême droite mondiale », assimilant sans nuance Trump, Poutine et Xi Jinping. En reprenant ainsi la rhétorique belliciste de l’Union européenne et de Macron, elle s’aligne sur une fuite en avant belliqueuse — espérant vainement pouvoir construire une « défense européenne au service de la paix » comme d’autres espéraient faire de l’OTAN une instance multilatérale au service de la diplomatie… — qui accélère la fédéralisation de l’Europe capitaliste et supranationale sous domination des multinationales et de l’OTAN, même rebaptisée.
Cette posture, digne des appels à l’union sacrée de Léon Jouhaux à la veille de la Première Guerre mondiale, constitue un reniement des principes historiques de la CGT. Loin de défendre les travailleurs, l’indépendance nationale de la France et la paix, et loin de combattre prioritairement les impérialistes euro-atlantistes de « notre propre pays », cet alignement idéologique cautionne les politiques impérialistes de l’Union européenne et accompagne son réarmement massif au service des intérêts de la finance et du complexe militaro-industriel — au prétexte pour madame Binet de « réindustrialiser l’Europe ».
Nous dénonçons cette dérive et appelons les travailleurs et syndicalistes de classe à ne pas se laisser enfermer dans cette logique de guerre et de soumission à Bruxelles et à l’oligarchie capitaliste. Seule une rupture avec l’Union européenne et le capitalisme, c’est à dire un véritable FREXIT progressiste, permettra de défendre véritablement la souveraineté populaire, la paix et le progrès social.
Commission Luttes du PRCF
Le 9 mars 2025
[1] « Cela commence par défendre notre industrie européenne. Ce n’est pas possible, […] d’augmenter les crédits militaires pour aller financer l’industrie américaine […] On ne peut pas nous parler matin, midi et soir d’économie de guerre et laisser mourir notre industrie », a dit Mme Binet le jeudi 6 mars dans l’émission les 4 vérités au lendemain de l’appel à la guerre prononcé depuis l’Élysée par Emmanuel Macron