
Si notre système capitaliste peut produire çà et là de belles initiatives, dont nous nous réjouissons, non seulement les meilleures meurent de ne jamais exister faute de rentabilité attendue, mais beaucoup sont menacées de disparition lorsque le spectre de l’austérité pointe le bout de son nez, et notamment lorsque les diverses collectivités se refilent la patate chaude de la facture.
Le Véhicule Léger Infirmier en est un énième exemple. Le VLI, qui apparut progressivement dans la majorité des départements depuis 2017, est un fourgon des pompiers comptant 2 personnes : 1 conducteur-ambulancier et un infirmier. Le fourgon est doté d’équipements de premier secours et d’un appareil de télé médecine. Ce dernier équipement permet de transmettre les données au médecin régulateur qui peut alors décider de la suite à donner : appel au SMUR, hospitalisation aux urgences ou pas, appel à une ambulance ou pas, car ce véhicule ne peut transporter de patient.
L’ensemble permet ainsi d’éviter de nombreuses hospitalisations (au moins dans 10% des interventions), des déplacements du SAMU, du SMUR. C’est un gain de temps et de sécurité.
Le VLI intervient de plus pour les premiers soins des sapeurs pompiers blessés ou brûlés en intervention. Le département du Nord en compte 7, mais plus pour longtemps, en effet le Service Départemental d’Incendie et de Secours a décidé de réaliser des économies : suppression du VLI de Denain. Or c’est celui qui en 2024 a connu le plus d’interventions : 1337 dont 1131 pour des secours à la personne. Celui de Douai est également visé : 1001 interventions (en troisième position derrière Villeneuve- D’Ascq). Rien que pour Denain le Département pense réaliser 55 000 euros d’économie, au détriment de la sécurité et de la santé de la population locale. Les maires de Denain et Douai n’ont même pas été contacté. A la presse le Département précise « qu’il s’agit d’une expérimentation de suppression pour 6 mois », « pas de date de démarrage fixée ». Un « test » d’une logique comptable et capitaliste qui aura pour conséquence plus d’hospitalisations, d’ambulances sur les routes ; le Département « renvoie » donc les dépenses aux hôpitaux !
Nous n’avons plus qu’à remercier l’Union Européenne, qui a organisé l’austérité sur tout le territoire avec aux compteurs 62 sommations à réduire les dépenses de santé en 10ans… Et l’OTAN puisque son secrétaire général Mark Rutteexige la réduction des dépenses de santé pour augmenter le budget de la “défense” (la guerre impérialiste) bien au-delà des 2% de PIB !
Il est urgent de sortir de cette politique mortifère, de sortir du capitalisme !
Pierre, inspecteur de la Sécurité Sociale retraité, pour le Commission Santé PRCF