Commentaires du PRCF sur la pseudo-table ronde entre Sarko-MEDEF et les états-majors du syndicalisme d’accompagnement, les DOM et l’Université en lutte montrent au peuple de France le chemin du « tous ensemble en même temps »
Alors que Sarko-MEDEF n’a rien lâché de sérieux depuis le 29 janvier, si ce ne sont de nouveaux cadeaux au MEDEF (abrogation de la taxe professionnelle, diminution du congé parental…), alors que nos camarades des DOM-TOM en lutte sont menacés d’une opération de répression frisant le quadrillage militaire après un mois de grève massive et responsable, alors que l’université est en grève illimitée pour sauver le statut de la fonction publique, les états-majors CFDT, UNSA, CFTC, FO et CGT (B. Frachon doit se retourner dans sa tombe !) ont choisi de cautionner, sans même un appel à l’action, la pseudo-table ronde à grand spectacle mise en place par lSarko-MEDEF.
Trahissant l’esprit combatif du 29 janvier, les dirigeants syndicaux ont accepté de
*cautionné une réunion où le chef de l’Etat avait déjà décidé de tout à l’avance, au point que son discours a été distribué à la presse avant la fin de la réunion !
*une réunion où Sarko n’a pas dit un mot sur la Guadeloupe où un syndicaliste CGT vient de perdre la vie (ce grand humaniste n’en a pas dit un mot non plus à la télé !) dans des conditions liées à l’attitude provocatrice de l’Etat UMP envers le collectif LKP ;
*une réunion où par avance le chef de l’Etat refusait, avec ses amis du MEDEF, de répondre aux revendications du 29 janvier : interdiction des licenciements, paiement à 100% du salaire à prendre sur les dividendes pour les ouvriers au chômage technique, augmentation sensible du SMIC et des autres salaires, dont l’écrasement depuis des décennies est la cause profonde de la crise qui secoue le capitalisme mondialisé, mise au rencard des contre-réformes qui, sous le nom de « rupture », désossent les acquis sociaux, les services publics et les libertés syndicales…
Au contraire les états-majors syndicaux ont accepté une réunion-spectacle où aucune discussion ne pouvait avoir lieu (deux heures pour recevoir 18 organisations !) et qui n’avait d’autre sens que de faciliter à Chérèque son habituelle manœuvre de trahison sur la base de mesures SANS RAPPORT avec les slogans du 29 janvier (par ex. le fond Chérèque pour la formation des salariés licenciés), tout en permettant à Sarko de parader de nouveau sur tous les médias à sa botte ;
Ces mêmes dirigeants syndicaux n’ont pas levé un doigt depuis des semaines pour venir à la rescousse des DOM-TOM en lutte, de l’Université en grève, pour prolonger par un calendrier de lutte le 29 janvier. La proposition du 19 mars imposée par Chérèque est destinée à laisser les DOM et l’université s’épuiser tout en empêchant le déclenchement du tous ensemble sur toute la France auquel les salariés aspirent depuis décembre 95 et mai 2003 pour contrer l’euro-désintégration de notre pays. Ce soir même, après l’allocution préfabriquée de Sarko, Thibault n’a tenu aucun propos clair sur la mobilisation ; sur France 2, il n’a même pas eu un mot sur les DOM, sur l’université et sur les contre-réformes dans la fonction publique sur lesquelles Sarko persiste et signe de manière provocatrice (lycée, facs, hôpitaux, CNRS…).
Quant aux « résultats » de cette table ronde bidon, s’ils témoignent de manière très déformée de la force du mouvement du 29 janvier, et surtout de la crainte de la contagion du blocage des DOM à la métropole, ils sont à la fois insuffisants et dangereux pour certains d’eux. Certes les mesures fiscales et les aides d’Etat accordées à un certain nombre de Français sont bonnes à prendre pour les personnes concernés. Certes, les propositions de discussion sur le prétendu « partage des profits » montre que Sarkozy doit infléchir son discours thatcherien, même si sa politique est entièrement au service des plus riches.
Mais la baisse des impôts annoncées signifie une redistribution entre salariés qui vise à éviter l’augmentation des salaires et à préserver les profits du grand patronat. C’est l’Etat, c’est-à-dire le contribuable qui paie les impôts, qui met la main à la poche. Pire, le manque à gagner se traduira par de nouvelles coupes claires dans l’Education, la santé, l’Equipement, la poste, etc., et cela d’autant plus que l’UE, traitant une nouvelle fois la France avec mépris, veut infliger d’énormes amendes à notre pays, jugé encore trop social ! Et Sarkozy a réaffirmé avec arrogance qu’il continuerait la casse des lycées, des facs, de la fonction publique, ce qui fait de l’Etat sarkozyste le premier licencieur de France !. Sarko et Alliot-Marie ont également montré son mépris pour les DOM, qui n’ont pour toute réponse que l’occupation de l’île par la gendarmerie mobile, ainsi que pour le monde universitaire massivement en lutte, comme si les universitaires et les étudiants, et les hospitaliers étaient des demeurés corporatistes incapables de comprendre l’intérêt national.
Devant un tel tableau, le PRCF considère que l’heure est plus que jamais à la solidarité de classe public-privé, métropole-DOM, pour construire le tous ensemble et en même temps !
–honneur au syndicaliste CGT abattu dans des conditions troubles en Guadeloupe ; honneur aux militants CGT de lutte qui gardent dans de nombreux endroits son grand héritage de lutte ; dénonçons partout la répression de type néo-colonial contre le collectif Lyanage Kont Pwofitation annoncé par l’ultra-réactionnaire Alliot-Marie ;
–soutien total aux luttes de l’université et à la manif du 19 février pour la défense du statut national des enseignants-chercheurs et contre la mastérisation des concours qui vise à détruire les concours de l’enseignement secondaire et à vider de contenu le statut de la fonction publique ;
-la balle est dans le cas des états-majors syndicaux, et d’abord des syndicats CGT, FSU, SUD, dont le rôle n’est pas de « suggérer une poursuite de la mobilisation » (Thibault !) mais de prendre la mesure de la colère pour construire le tous ensemble sur une plate-forme revendicative comportant au minimum ! l’interdiction des licenciements et des délocalisations, l’annulation des suppressions de postes dans le public, une politique nationale de ré(industrialisation du pays avec des droits étendus pour les salariés fondé sur la re-nationalisation des banques et des secteurs-clés de l’industrie, le paiement à 100% des salariés au chômage technique en prenant sur les dividendes, le retrait des contre-réformes dans les services publics, l’augmentation du SMIC (1600 nets) et des salaires, la restauration des acquis sociaux (retraites avec 37 ans 1/5 pour tous de cotisation et retraite à 60 ans, avec mesures pour avancer la retraite à 55 voire 50 ans dans les travaux pénibles, remboursements Sécu, etc.), la restauration des libertés démocratiques et syndicales menacées par l’Etat-policier mis en place par ce pouvoir fascisant ;
Mais avant-tout la balle est dans notre camp à nous, salariés et syndicalistes de lutte car il ne faut pas compter sur les états-majors pour mener dynamiquement ce combat gagnable contre les conjurés du MEDEF, de l’UMP et de l’UE qui démolissent notre pays et nos acquis. Alors multiplions les actions en bas, proposons l’avancement au 5 mars (début de la grève générale à la Réunion) du mouvement interprofessionnel trop tardif du 19 mars, critiquons à fond, à la lumière des luttes la phrase honteuse de Thibault « la CGT n’a pas vocation à bloquer le pays » (2003). Bref, en soutenant le Front Syndical de Classe, préparons-nous à l’affrontement de classes qui couve dans notre pays où les licenciements et les suppressions de postes se multiplient pendant que les Marie-Antoinette Parisot, Lagarde et Cie multiplient les provocs anti-populaires à l’ombre de l’euro-bonaparte élyséen.
Les aumônes de Sarko, l’arrogance intacte de ce gouvernement UMP et du patronat, les sommations scandaleuses de l’Europe contre notre pays, appellent la construction d’un grand mouvement interpro déterminé à gagner. Les DOM et l’Université montrent le chemin ! Ne laissons pas trahir le 19 janvier : « Lyanache kont la pwofitation » sur TOUT LE TERRITOIRE NATIONAL ;