Le 2 août 2014 place de la République à Paris, le PRCF a répondu présent à l’invitation au rassemblement du Collectif Citoyen pour la Paix en Ukraine. Une dizaine de militants venus du 94 et du 75étaient présents. Jean-Michel Pascal – PRCF 75 – a été invité à prendre la parole en public pour exprimer la solidarité du PRCF avec le peuple ukrainien. Par sa voix, G. Gastaud et Léon Landini qui étaient excusés ont notamment fait parvenir leur soutien à la lutte pour la paix et contre le fascisme. Georges Gastaud en tant que secrétaire national du PRCF, fils de Raymond Gastaud, combattant volontaire de la Résistance, titulaire de l’American Cross Legion et de la Croix de la Résistance polonaise à l’étranger. Et Léon Landini en tant que président de l’Amicale du Bataillon Carmagnole-Liberté des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée, président du Pôle de Renaissance Communiste en France, officier de la Légion d’honneur au titre de la Résistance, Grand Mutilé de guerre, Décoré par l’Union soviétique.
Nous avons ensuite lu en public une lettre de solidarité spécialement écrite par Pierre Pranchère qui a été accueillie par des applaudissements.
Déclaration de Pierre Pranchère, ancien résistant, ancien député, vice-président du PRCF à l’occasion du Rassemblement pour la paix en Ukraine, 2 août 2014.
Résistant dès l’âge de 15 ans aux Francs-Tireurs et Partisans français, j’ai combattu le nazisme. Dès l’annonce du coup d’État en Ukraine, avec mes camarades du Pôle de Renaissance Communiste en France, nous avons condamné la mainmise des néo-nazis sur le gouvernement putschiste ukrainien. Nous avons interpellé le président de la République et à deux reprises les députés de l’Assemblée nationale ainsi que le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade d’Ukraine. Alors que la France commémore le 70e anniversaire de la Libération et de la capitulation nazie, comment ose-t-elle soutenir ouvertement un gouvernement avec dans ses rangs des néo-nazis revendiqués ?
Ancien député de Tulle, ville martyre de la Division SS « Das Reich », je ne peux accepter que le peuple ukrainien qui a tant souffert pendant la Seconde Guerre mondiale, souvenons-nous de la « shoah par balles », dès septembre 1941, avec le massacre de Babi Yar, mais qui a aussi tant lutté au sein de l’Union soviétique pour la victoire sur le nazisme, porte à sa tête des hommes qui font du symbole de la « Das Reich » leur étendard.
Selon un déroulé malheureusement bien connu puisque Hitler l’a mis en œuvre dans les années 1930, le premier geste des putschistes fascistes fut de faire la chasse aux communistes, arrêtés, torturés et assassinés, jusqu’à l’interdiction brutale du parti communiste ukrainien le 24 juillet dernier et l’ouverture dans la foulée de plus de 300 procédures criminelles contre ses membres.
Aujourd’hui, le silence complice et criminel des médias ne peut cacher les centaines de victimes dont le gouvernement a le sang sur les mains. Les morts de la place Maïdan dont il est prouvé qu’ils furent assassinés par des snipers néo-nazis ne furent que les premiers. La République populaire du Donbass et ses habitants qui ont affirmé leur volonté de vivre libres et n’ont pas oublié les sacrifices du peuple soviétique sont aujourd’hui martyrisés par l’armée et les milices au service du pouvoir de Kiev. La campagne haineuse contre les résistants de l’Est de l’Ukraine est orchestrée par des médias qui cultivent la désinformation et la manipulation de l’opinion. L’affaire du crash de l’avion malaysien, immédiatement imputé aux résistants contre toute preuve pointant dans une autre direction, en est un exemple éclatant. Le qualificatif de « pro-russes » répété ad nauseam dans chaque reportage révèle la haine farouche contre la Russie et le souvenir des victoires anti-nazies de la glorieuse Armée Rouge.
La France hurle avec les loups de l’Union européenne, des Etats-Unis et de l’OTAN pour aggraver encore les tensions, pour isoler et affaiblir la Russie. Tout cela ne peut que déboucher sur un embrasement généralisé qui remettra en cause la paix mondiale.
Nous sommes à un tournant de l’histoire. Chacun devra assumer ses responsabilités devant la paix et devant l’histoire. Pour ma part, comme je l’ai fait pendant la seconde Guerre mondiale, je lutterai aux côtés de tous les démocrates, patriotes et antifascistes pour la paix, la liberté et l’écrasement de la « bête immonde »
Message de Georges Gastaud Secrétaire National du PRCF
Chers amis et camarades,
J’ai assisté à votre précédente manifestation, ici-même, et je regrette de ne pouvoir être des vôtres aujourd’hui., je veux commencer par dire mon inquiétude et ma solidarité.
Inquiétude de voir l’Ukraine, cette ancienne République soviétique qui vit tant de victoires héroïques de l’Armée rouge contre le monstre nazi, être à nouveau aux mains des nostalgiques du Troisième Reich et de son collaborateur Bandera.
Cette clique sanglante émule de Bandera est capable de toutes les provocations. Elle vient d’interdire le PC ukrainien, les bandes armées de « Svoboda » et de « Pravi Sektor » lynchent les communistes, insultent les juifs, discriminent les russophones, privatisent toute l’industrie ukrainienne, provoquent et injurient la Russie et s’apprêtent à adhérer à l’O.T.A.N. au risque de provoquer une guerre mondiale avec la Russie.
Tout cela se fait avec l’appui de dirigeants américains qui se disent démocrates, de dirigeants européens qui se prétendent « antitotalitaires » et de dirigeants socialistes français qui n’ont pas honte de soutenir le gouvernement ukrainien d’extrême droite, dont les supporteurs ont incendié la Maison des syndicats d’Odessa, bombardent des civils désarmés, torturent les communistes et les non communistes qui leur résistent. En ce 100ème anniversaire de son assassinat par un extrémiste de droite, le socialiste Jaurès, l’apôtre français de la Paix, doit se retourner dans sa tombe en entendant ceux qui se réclament de lui encourager un gouvernement belliciste allié aux terroristes de Pravy Sektor et de « Svoboda »!
Car personne, dans ma génération, n’a oublié les mots du général De Gaulle disant à Moscou, en 1966 : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération ». Ceux qui aujourd’hui prétendent sanctionner la Russie, sont disqualifiés pour parler au nom de la France ; quant ils se joignent à Washington pour déstabiliser l’Ukraine, ils nuisent autant à l’indépendance de la France qu’à celle des anciennes Républiques soviétiques, toutes menacées d’annexion par l’Empire euro-atlantique en pleine marche vers l’Est.
C’est dire si le combat des mineurs du Donbass est important, non seulement pour l’Ukraine démocratique, mais pour l’indépendance de la France. Il n’est que de voir la manière dont les impérialistes anglo-américains somment la France de trahir sa parole à propos des navires Mistral déjà payés par Moscou pour saisir qu’au final, c’est aussi la souveraineté de la France qui se joue sur les rives du Don !
En effet, le combat que mènent les métallos du Donbass contre un pouvoir néonazi soutenu par l’OTAN est de la plus haute importance.
- Importance pour l’Europe, qu’on ne peut abandonner à l’extrémisme fascisant, surtout quand ceux qui ici donnent chaque jour des leçons de démocratie à la Russie, pactisent avec des nazis, des antisémites et des russophobes patentés en Ukraine et dans les Républiques baltes.
- Importance pour la classe ouvrière d’Ukraine et d’ailleurs. Honneur aux mineurs du Don qui défendent les statues de Lénine et qui, ce faisant, défendent le pluralisme politique ; ce pluralisme que piétine le pouvoir de Kiev qui vient d’interdire le courageux P.C. ukrainien. Non, le monde du travail ne baisse plus la tête et il est magnifique que le signal de la lutte vienne de la noble classe ouvrière du Donbass, laquelle réclame la nationalisation des mines face aux faux patriotes d’Euro-Maidan qui privatisent l’industrie ukrainienne et la bradent au capital occidental.
- Importance pour la paix mondiale, car laisser l’OTAN annexer l’Ukraine et poursuivre sa manœuvre d’encerclement de la Russie, c’est créer les conditions d’une future guerre mondiale. Au passage, qui ne voit désormais que ce n’était pas l’URSS qui menaçait la paix, comme le prétendaient les dirigeants fourbes de l’OTAN puisque l’URSS n’existe plus mais que le danger de guerre, à l’initiative de l’Ouest, est pire que jamais.
C’est pourquoi le PRCF, qui a organisé à Paris la seule commémoration de masse du 70ème anniversaire de Stalingrad, reste à vos côtés quand vous demandez l’écoute démocratique pour les russophones d’Ukraine orientale.
Nous exigeons en outre le rétablissement dans tous leurs droits du PC d’Ukraine et de ses députés. Si la proposition communiste de référendum sur l’accord de l’Ukraine avec l’UE avait été mise en œuvre, la guerre civile eût été évitée. Chers amis, quelles que soient nos opinions politiques, ne laissons pas interdire le P.C. ukrainien, car cette interdiction fasciste ouvrirait la voie à l’étranglement des libertés dans toute l’Europe, l’histoire du 20ème siècle le prouve ! Souvenons-nous de Voltaire, ce Français ami de la Russie, qui disait : « je suis en désaccord avec vous, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez vous exprimer ».
Face à l’OTAN alliée aux nazis, la paix reste un combat. Aujourd’hui comme hier, sachons nous unir si nous voulons que tous les enfants du monde puissent vivre dignement au 21ème siècle.
Vive la République populaire du Donbass, vive l’amitié entre les peuples russe, ukrainien et français et surtout, la paix pour les peuples, MIRA MIROU !