Lundi 2 mars 2009
« PRODUCTEURS SAUVONS NOUS, NOUS MÊME »
« Sauver le capitalisme de lui-même. »
« Ce n’est pas une revendication que l’on a l’habitude de voir sur les banderoles des syndicats, mais elle est plus nécessaire que jamais » déclare John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des Syndicats (CES), qui appelle à sauver le capitalisme malgré lui (bigre) et » à la création d’une nouvelle alliance sociale qui unirait les syndicats au monde des affaires et aux gouvernements afin de contrer l’orgie autodestructrice des marchés financiers« . Rappelons que cette confédération est une émanation de l’Union Européenne qui la subventionne grassement et que la quasi-totalité des syndicats français y adhère : CFDT, CGT, FO ….
Que demandent Monsieur Obama, Monsieur Sarkozy, le socialiste Strauss Kahn directeur du Fond monétaire international, le socialiste Pascal Lamy directeur de l’Organisation mondiale du commerce ?
La même chose : sauver le capitalisme !
Pourtant ce système va de crises en crises, de guerres en guerres. Et aujourd’hui, comme chaque fois, il applique les mêmes recettes, basées sur le crédit bancaire sans limites. Sarkozy, l’Union Européenne donnent des milliards aux banques, aux entreprises, et celles-ci continuent à donner des millions aux dirigeants et aux actionnaires. Et ce sont les travailleurs, les peuples qui vont rembourser ces sommes colossales.
La crise est d’une gravité sans précédent.
Et à Liévin, quelles solutions, propose Monsieur Kucheida ?
– Développer les services (avenue de l’automobile, multiplication des grandes surfaces diverses et variées, certaines comme Planète Saturne sont en grandes difficultés) les services à la personne qui représentent si on le croit l’avenir de l’emploi.
– S’appuyer sur : le stade couvert régional et « son attractivité mondiale »; le Louvre Lens ; et le FC de Lens. Et selon Monsieur le Maire la rétrogradation du club en ligue 2 est une catastrophe économique.
Tout cela dans le contexte d’un plan régional de restructuration autour de la métropole lilloise de l’ensemble de la région : une ville gigantesque sans âme « de Courtrai à Arras, de Maubeuge à Hazebrouck» (Voix du Nord du 28 février). Une ville en rupture complète avec la culture du bassin minier. Ce plan est piloté par le Parti Socialiste, le Parti de Monsieur Kucheida. Mais aussi par Monsieur Bonduelle, grand patron de la région. Il est de fait soutenu par le pouvoir sarkozyste. La droite s’est empressée d’octroyer le Louvre bis à Lens. Ce plan régional n’a bien sûr pas fait l’objet d’une concertation avec la population.
C’est comme dans les comités de quartiers, le Maire donne « démocratiquement » aux habitants le droit d’avaliser les décisions prises ailleurs par des technocrates.
Monsieur Kucheida justifie cette politique dans le dernier numéro de février 2009 du très démocratique mensuel de la ville de Liévin généreusement distribué dans toutes les boîtes à lettre, et bien sûr à nos frais. Quoi qu’il en dise, ce bimensuel est entièrement à sa dévotion et son principal organe de propagande. Je cite : « Ce qui caractérise notre système socio- économique désormais mondial n’est pas tant le capitalisme car, à l’évidence, toutes les sociétés humaines ont besoin de capital (patrimoine, revenu) pour fonctionner, mais son libéralisme économique débridé à l’extrême ». Zéro pointé Monsieur le Professeur de géographie. Aujourd’hui encore beaucoup de sociétés vivent sur l’échange, donc sans votre capital. Et même dans notre France existe encore une économie basée sur l’échange de biens (autour du blé par exemple). Les pays d’Amérique du Sud (Vénézuéla, Cuba, Bolivie entre autres) organisent un échange « gagnant gagnant » comme aiment le dire les hommes politiques : pétrole contre aide médicale massive et aide à l’alphabétisation, qui a permis au Vénézuéla d’éradiquer certaines maladies et de supprimer l’analphabétisme. Ce qui est possible outre-atlantique est possible ici entre les peuples européens et du monde. Le libéralisme économique est la base du capitalisme. Celui que nous connaissons est simplement la réponse qu’ont trouvée, Mme Tatcher, Monsieur Reagan à leur époque pour surmonter la crise du capitalisme …. que les politiques de droite et de gauche ont ensuite imitée et qui n’a fait que l’aggraver, tout en jetant des millions de travailleurs dans la misère.
Marx et Engels, il y a plus de 150 ans, avaient mis en évidence le mécanisme profond du capitalisme et prédit ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux : la crise de la phase du capitalisme financier.
Sans sortir d’une grande école, tout le monde comprendra que cette orientation qui s’articule autour de la désindustrialisation de la région est suicidaire : avec quel argent allons nous financer les services, l’achat d’une voiture etc. etc… Quand il n’y aura plus d’entreprises productives ? Pour le moment, les retraites (des mineurs, de la fonction publique en particulier) permettent un certain développement de ce système. Mais jusqu’à quand ? Surtout quand on sait que les pouvoirs de droite et de gauche qui se succèdent à la tête du pays démolissent les acquis sociaux arrachés de haute lutte par le peuple de France, à la Libération en particulier.
Monsieur Kucheida, à Liévin comme partout en France,
– Il faut une ré industrialisation, qui passe, quoi qu’on en pense par l’exigence de la production dans notre pays de biens pour notre population, avec des salaires adaptés à nos besoins et lié bien sûr à la coopération avec les autres pays sur un pied d’égalité.
– Il faut une augmentation massive des salaires, des pensions, du revenu différé que sont les prestations sociales : sécu pour se soigner, allocations familiales, allocations chômage…
Et dans un premier temps, les grandes entreprises doivent rendre aux travailleurs les 400 € par mois qu’elles ont volés depuis 30 ans. 400 € pour tous et tout de suite : les milliards encaissés par les grandes entreprises le permet.
– Et en même temps, il faut que les petites entreprises, les artisans, les commerçants, les professions libérales ne soient plus rançonnés par celles du CAC 40 et par l’Etat au service de ces grandes entreprises.
Mais il est clair aujourd’hui que la vraie solution n’est pas de sauver le capitalisme comme s’y emploient Obama, Strauss Kahn, Lamy, Sarkozy, l’Union Européenne, Sellières, mais aussi Mme Aubry, Mr Daniel Percheron, Mr Jean Pierre Kucheida et le PS. Nous devons travailler à construire une véritable alternative pour une société débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme, d’une société où une poignée de riches égoïstes accapare l’essentiel des richesses et provoque chômage, misère, famines, guerres …
Jacques Lacaze