Initiative Communiste c’est un journal mensuel qui chaque mois apporte un éclairage original sur l’actualité politique nationale et internationale. Un journal qui ne vit que par le soutien de ses lecteurs et dont le travail d’information n’est possible que parce que vous l’achetez. Pour une information de qualité libre et engagée, abonnez vous à Initiative Communiste.
www.initiative-communiste.fr est le site internet – le supplément électronique – d’Initiative Communiste et le site web du PRCF. Achetez, diffuser et lire Initiative Communiste c’est soutenir le travail de l’ensemble des médias du PRCF
Afin de vous faire découvrir Initiative Communiste, www.initiative-communiste.fr vous propose chaque mois de retrouver – gratuitement- quelques articles parus récemment dans les colonnes d’Initiative Communiste.
www.initiative-communiste.fr vous propose de retrouver gratuitement l’article suivant paru dans le numéro 147 d’Initiative Communiste d’aout 2014 qui revient en détail sur le démantellement de l’enseignement supérieur par l’UE capitaliste : mise en concurrence de tous avec tous, privatisation, casse des diplomes, explosion des coûts…
En Italie, en Grèce, au Royaume Unis – mais également en France avec des initiatives qui se multiplient – les étudiants sont en lutte contre la destruction de l’enseignement supérieur par sa marchandisation imposée et impulsée par l’UE capitaliste
L’enseignement supérieur à l’heure de l’UE capitaliste
Pour contourner la souveraineté du peuple, le MEDEF et ses homologues étrangers ont utilisé l’Union Européenne pour mettre en œuvre une de ses contre-réformes majeures : la libéralisation de l’enseignement supérieure. En France elle débuta dans les années 90 sous l’égide de Denis Kessler, ex-président du MEDEF, avec la création des chaires de recherche par des sociétés d’assurance (FFSA). Ce n’est qu’avec la mise en place de l’Espace européen de l’Enseignement supérieur que ce phénomène a pu prendre toute son ampleur. Pour la faire accepter aux peuples, cette réalité a été masquée derrière le jargon habituel du catéchisme néo-libéral.
Ils parlent d’indépendance et d’autonomie des universités.
En réalité, il s’agit d’un asservissement aux puissances d’argent. La mise en place de l’Espace européen de l’Enseignement supérieur, par les réformes du LMD, et celle de la LRU, a été directement inspirée par la Table ronde des industriels européens (ERT). Derrière, l’OMC et la Banque Mondiale ont oeuvré pour la libéralisation de l’enseignement supérieur, qu’ils associent à un monopole abusif. Depuis 2007, une centaine d’entreprises privées financent les universités.
La véritable indépendance est l’indépendance nationale et pas la collaboration avec les banquiers et les industriels européistes.
Ils parlent de rapprochement entre l’université et l’économie
Les patrons siègent désormais dans les conseils d’administration des universités. Depuis 2007, ils élisent un président d’université aux pouvoirs accrus (budget, droit de véto sur les nominations). Ils sont amenés à y siéger encore plus nombreux comme dans les pays anglo-saxons (voir rapport Aghion 2011) ou en Belgique (université de Louvain-la-Neuve dirigée par le PDG de Pétrofina).
Les affairistes n’ont aucune légitimité pour cibler les choix économiques. Au contraire ce sont eux qui accélèrent la désindustrialisation du pays, qui transforment le commerce en finance, et qui participent à la gadgétisation de l’économie, au prix d’un immense recul scientifique et technique.
Une des missions de l’enseignement supérieur est de former les futurs cadres de l’économie nationale et pas ceux du CAC 40. Les futurs cadres devront diriger la production nationale matérielle et intellectuelle en vue de la satisfaction des besoins sociaux. La défense d’une université et de centres de recherches entièrement publics doit aller de pair avec celle d’une économie nationalisée et planifiée.
Ils vous parlent de mobilité internationale.
Il s’agit en réalité d’un nouveau STO ou SMO (service de mobilité obligatoire). Le chant des syrènes ERASMUS ne doivent pas faire oublier aux étudiants ce qui se cache derrière : mise en concurrence de tous les travailleurs (formés ou non formés), baisse des salaires, délocalisations, destruction de tout un savoir national technologique et littéraire par l’arrivée progressive du tout-anglais (loi FIORASO 2013). L’arrivée du tout-anglais permettra aussi de sélectionner les étudiants sur un critère social : les enfants ayant les moyens de s’offrir des séjours linguistiques ou de pratiquer l’anglais dans leur famille.
L’université française doit faire preuve d’internationalisme en continuant à s’inscrire dans un programme de coopération, notamment avec les pays francophones, et sortir du cadre de la concurrence imposée par l’UE.
Ils vont jusqu’à parler de philanthropie !
Les entreprises privées (Bolloré, Axa, Bouygues, Limagrin…) financent les universités par le biais des fondations qui depuis 2007 fleurissent dans toutes les facs. Les « donateurs » reçoivent d’abord en retour un cadeau fiscal de 66% de la somme « donnée ». Mais surtout, ils peuvent créer des formations adaptées à leurs besoins. Ils en tirent profit en s’appropriant les découvertes des jeunes chercheurs (la « richesse immatérielle »). Ils créent aussi une main d’oeuvre adaptée à leurs besoins : d’une part en inventant des disciplines à but lucratif, les fameuses « chaires thématiques » ou « chaires d’entreprises », (ex. « Management de la santé » à Aix-en Provence) et de l’autre en supprimant des cours qui développent le sens critique (sciences et humanités).
Ils influent pour mettre en œuvre leurs méthodes d’exploitation au sein de l’université (contrats hors statut, réforme du statut d’enseignant-chercheur, précarité des vacataires) et pour augmenter les frais d’inscription. En Grande-Bretagne, l’augmentation de la part du privé dans l’enseignement supérieur a été accompagnée d’un triplement des frais d’inscription en quelques années.
Le LMD permet enfin de reconnaître à égalité les diplômes accordées par des établissements entièrement privés (écoles de commerce, universités catholiques, filiales d’universités US). Enfin, le développement de l’enseignement numérique (e-learning) constitue une manne pour les industriels de l’information (Vivendi, Lagardère, IBM). Nos philanthropes n’ont donc d’autres motivations que de se payer l’énorme « marché » de la recherche et l’enseignement.
Non à l’université européenne semi-privée du CAC 40 !
Oui à une université faite par et pour le peuple ! Dans une république sociale, progressiste, et internationaliste !
VM