Mur(s), Par Floréal
Le nouveau régime pronazi de Kiev, issu d’un putsch contre le président élu, lyncheur de communistes et de syndicalistes, persécuteur des russophones et conséquemment… grand ami de l’UE-OTAN, a entrepris d’ériger un gigantesque mur frontalier : il s’agit de séparer deux peuples frères, les Russes et les Ukrainiens, que tout unit depuis mille ans : la culture, les langues (fort proches), et surtout, les luttes héroïques communes menées contre les Armées blanches en 1917 et contre l’envahisseur hitlérien pendant la seconde Guerre mondiale.
Aussitôt, l’UE « démocratique » et « pacifique », celle-là même que MM. Laurent, Le Paon, Berger, Mailly, prétendent
transformer en « Europe sociale » ( !), apporte son soutien financier : généreuse, elle accorde à Kiev une subvention de 18 millions de dollars pour ériger cet ouvrage pharaonique qui coûterait à l’Ukraine – aujourd’hui ruinée et incapable de payer sa dette gazière à la Russie – la bagatelle de 4 milliards de dollars. Ainsi serait dessinées les frontières Est de la « forteresse Europe ».
Des frontières fort peu défensives puisque depuis 1991, l’UE-OTAN poussée par Washington et par les revanchards de Berlin n’a ce cesse d’encercler la Fédération russe. Le « bienveillant » Occident a successivement annexé la RDA, les pays du Traité de Varsovie et les Etats baltes ; désormais, dans ces Républiques arrachées à l’URSS, les anciens SS paradent librement pendant que les russophones sont privés des droits de citoyenneté ; pacifiquement, l’OTAN et l’US Army encerclent la Russie de Vilnius à Kichinev et du Caucase à l’Asie centrale. Quant au « Prix Nobel de la paix », le sieur Obama, il met en place avec détermination le bouclier spatial antimissiles censé permettre aux fusées US de frapper la Russie (et demain, la Chine !) sans que ces deux pays puissent riposter nucléairement…
Eh bien, les mêmes qui n’ont jamais de mots assez durs pour fustiger le Mur de Berlin (qui, dans les conditions de la guerre froide, protégeait la RDA contre l’infiltration occidentale et contre le pillage de sa main-d’œuvre qualifiée), n’ont et n’auront pas un seul mot pour contester le projet ruineux de Porochenko qui officialise l’ETAT DE GUERRE LARVE entre la Russie et l’UE atlantique. Il est vrai que nos grands spécialistes ès droits de l’homme (type R. Ménard, l’ex-patron de RSF passé au FN…) n’ont jamais pris ombrage de l’immense muraille qui sépare la Corée du nord « dictatoriale » de la Corée du Sud (« démocratique », sic) à l’initiative de Séoul et des Etats-Unis d’Amérique, dont on se demande ce que fait là leur armada, à des milliers de km de Los Angeles.
Des frontières états-uniennes bien gardées d’ailleurs car au Sud des USA où, pour empêcher les crève-la-faim mexicains de rallier le pseudo-Eldorado californien (qui n’est jamais que la partie nord du Mexique annexée par l’Oncle Sam au 19ème siècle), de « bons citoyens » patrouillent jour et nuit pour traquer le « clandestin » latino aux côtés des garde-frontière…
Les mêmes spécialistes ès droits de l’homme du type BHL ou Bernard Guetta sont également fort pudiques à propos du MUR DE LA MORT qui sépare Israël des Palestiniens, confinés, assiégés, massacrés sans relâche sur leurs propres terres.
Bref, ce ne sont pas les « murs » en tant que tels qui indignent nos « démocrates » ; seuls les indignent les murs qui tentent de protéger le socialisme contre le capitalisme prédateur. Quant aux murailles qui permettent d’agresser les peuples et d’étendre les prédations impérialistes, ils ont les faveurs de l’UE. Et ces murs-là ne tomberont vraiment que lorsque les citadelles de l’impérialisme, UE et OTAN en tête, auront été prises par les peuples en révolution : plus que jamais, comme disait Lénine, « si tu veux la paix, prépare la révolution ».