L’URSS s’est effondrée. Le capitalisme étend ses tentacules sur toute la planète. Le spectre de la guerre mondiale hante les plus lucides. Le fascisme qu’on croyait enterré dans les ruines du Reichstag montre de nouveau son masque hideux en Europe et dans notre pays. La social-démocratie a muté en social-libéralisme. Des partis communistes en organisations réformistes.
L’exploitation capitaliste et son cortège d’inégalités, de misère, de chômage de masse s’étend comme un cancer et face à lui des directions syndicales qui ont abandonnées la lutte pour une honteuse collaboration.
Que faire ?
La Révolution d’Octobre dont nous célébrons le 97e anniversaire peut-elle contribuer à donner la réponse?
Le parti bolchevik forgé entre 1902 et 1917 va se trouver en capacité d’obtenir le soutient de la classe ouvrière de l’empire tsariste et des masses populaires avec en particulier la paysannerie, autour d’un programme politique qui se résumait au mot d’ordre : la Paix, la Terre, le Pain ce qui impliquait en Russie et dans tous l’empire d‘exproprier les grands propriétaires terriens, les grands capitalistes russes ou étrangers donc de jeter les bases du socialisme. D‘arrêter la guerre avec les puissances centrales, ce qui sera fait à Brest-Litovsk, malgré une paix de rapine imposée par l’Allemagne, car pour Lénine il s’agit de hiérarchiser les problèmes et sauver la Révolution. Pour permettre à ces objectifs il faut organiser un nouveau pouvoir populaire, authentiquement démocratique, ce qui est en gestation dans le Soviets, les Conseils, regroupant ouvriers paysans et soldats. D’où le mot d’ordre de la Révolution dirigée par les bolcheviks « Tout le pouvoir aux Soviets ! ». Rappelons que les mencheviks, les réformistes dirigés par Kérensky, furent incapables à la fois de défendre les acquis de la révolution de février, ce furent les bolcheviks qui y parvinrent en faisant échouer le putsch de Kornilov, et d’obtenir ce qu’exigeaient la masse des soldats-paysans et les ouvriers, la fin de la boucherie impérialiste, la paix.
Face à ce nouveau pouvoir « mille fois plus démocratique que la plus démocratique des démocraties bourgeoises » dira Lénine, les puissances capitalistes vont déchainer contre la Russie révolutionnaire une guerre totale, appuyant les contre-révolutionnaires tsaristes et pogromistes et intervenant directement pour tenter d’écraser les communistes. C’est l’époque où Churchill désigne « les bolcheviks comme ennemis du genre humain » et l’Etat des Soviets comme « une conjuration mondiale visant à renverser la civilisation ». Lénine et les bolcheviks parviennent dans des conditions inouïes à tenir, contre-attaquer et vaincre.
Dans des conditions inouïes, tenir, contre-attaquer et vaincre
Comment ce « miracle » s’est il produit ? Lénine a mené une politique d’alliance, de front, d’unité. Unité, alliance et front des masses populaires paysannes et ouvrières sur la base des conquêtes d’Octobre : la Paix, le Pain et la Terre. L’emblème du parti bolchevik, la faucille et le marteau, symbolise cette politique d’alliance, vaste rassemblement du peuple contre les anciennes classes dirigeantes qui à l’ombre des baïonnettes des gardes blancs récurèrent leurs terres et les usines dressant contre eux la masse du peuple. Alliance sous la direction de la classe ouvrière qui concrètement devient la classe nationale, contre les interventionnistes étrangers, le classe révolutionnaire qui conduit toutes les autres composantes du peuple vers les objectifs sociaux, politiques voulues par les masses. Là est le secret du miracle, avoir su unir les masses sur des objectifs concrets, expression de la volonté des masses. Le génie de Lénine est d’avoir su exprimer tous ces élément en une ligne politique qui rencontrait l’assentiment des peuples de l’ancien empire d’autant que sa politique des nationalités brisait la domination grand-russe du tsarisme.
Construction d’un parti d’avant-garde, politique d’alliance des classes populaires, rôle dirigeant de la classe ouvrière, non pas proclamé mais acquis par l’intelligence de la situation, des ses contradictions et de la compréhension des dynamiques contenues dans ces contradictions, bref « l’analyse concrète de la situation concrète« , c’est ainsi que Lénine et le parti bolchevik put vaincre.
La victoire de cette révolution fut le socle de la construction de l’Internationale Communiste, des partis communistes dans le monde, de l’édification du premier État ouvrier et du socialisme en Russie devenue en 1922 l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, de la victoire contre le fascisme/nazisme qui sauva non seulement l’URSS, non seulement tous les peuples et les nations occupées par les fascistes mais la civilisation. De la naissance du bloc socialiste avec l’Europe de l’Est et la Chine rouge. Du grand arrière pour toutes les luttes de libération nationales et toutes les luttes ouvrières, démocratiques, révolutionnaires et patriotiques dans le monde.
Pourtant l’URSS s’est effondrée. Pourtant Berlinguer, secrétaire général du PC Italien le plus grand parti communiste d’un pays capitaliste, proclamait la fin de « la force propulsive de la Révolution d’Octobre ».
Alors, fini la force propulsive de la Révolution d’Octobre?
Alors ?
Alors il faut faire deux efforts. Le premier consiste à adopter une vision historique.Le second consiste à adopter une vision politique.
Historiquement ce qui fut ne peut plus être. Les conditions spécifiques, particulières d’Octobre ne se reproduiront pas.Nous ne prendrons pas le Palais d’hiver.
Politiquement nous devons affirmer, en opposition totale avec Berlinguer, que la force propulsive d’Octobre est bien vivant et active.
Acte de foi ? Certainement pas. Affirmation identitaire? Encore moins. Si on ossifie Octobre, si on le momifie, si on le met dans un mausolée et qu’on s’agenouille trois fois par jour devant il est évident que la propulsion n’aura rien à y gagner. En revanche si on considère que méthode léniniste est la bonne, à savoir analyse concrète de la situation, des contradictions et des rapports de forces, détermination de l’ennemi principal et donc politique d’alliance, en terme de classes, pas uniquement d’appareil ou électoral évidement,alliance ne voulant pas dire absence de démarcation entre révolutionnaires et réformistes, depuis le Congrès de Tours nous devrions le savoir, vision claire et dynamique de ce dont une situation est porteuse, « souplesse tactique et fermeté stratégique« , rejet des postures dogmatiques au profit d’une lucidité d’acier et d’une vison en perspective, dynamique alors ces leçons-là d’Octobre, vivifiées par les leçons du VIIe Congrès de l’IC alors dirigée par Georges Dimitrov et Joseph Staline, vivifiées par la grandiose épopée des Résistances antifascistes et patriotiques, animées partout par les communistes, alors oui nous pouvons sans crainte de nous tromper que la force propulsive d’Octobre est intacte.
Ouvrir une perspective concrète rencontrant l’expérience populaire pour retrouver l’énergie d’avancer :
Si on a une lecture dogmatique, économiste ou opportuniste d’Octobre, il est évident qu’on le dénature et que soit on le tue en le sanctifiant, soit on le tue en le reniant. Or Octobre et sa force propulsive c’est justement que le léninisme est le contraire et du dogmatisme et du révisionnisme. Gramsci avait bien vu la question face aux dogmatiques-opportunistes de la IIe Internationale en répliquant à leurs jérémiades et leurs faux-semblants que « Octobre était une révolution contre le Capital » : Lénine ne s’agenouillait pas chaque matin devant les icônes de Marx et Engels, récitant son mantra de citations, il les faisait vivre. Il en faisait une force propulsive par sa compréhension de la dialectique marxiste et une force matérielle en faisant en sorte que les masses s’emparent de façon créatrice de la stratégie définie par le parti.
Aujourd’hui Octobre est force propulsive à condition d’en tirer « la substantifique moelle » en élaborant une stratégie politique capable d’ouvrir une perspective concrète aux masses. Une politique au contenu de classe exigeant qui rencontre l’expérience populaire: les « 4 sorties »de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, et la nécessaire renaissance du Parti communiste, qui impliquent tous deux l’unité d’action d’abord puis l’unité des communistes, et un Front Antifasciste Populaire et Patriotique.
Mettons en œuvre la ligne léniniste de notre temps avec audace et détermination. « Octobre 1917 c’est la Commune qui vaincra » dit justement la chanson révolutionnaire. Nous soyons l’avenir d’Octobre, car Octobre a perdu une bataille, il n’a pas perdu la guerre. Pour la bonne et simple raison que la lutte des classes continue.
Poursuivons sa force propulsive et nous vaincrons !
AM
http://www.youtube.com/watch?v
Une forte odeur de pourriture généralisée.
En France, ça pue.
C’était quand, la dernière fois où les élites françaises se sont effondrées ?
C’était quand, la dernière fois où les élites françaises se sont déshonorées ?
C’était quand, la dernière fois où les élites françaises se sont discréditées ?
Réponse :
La dernière fois, c’était en 1940.
Et la Troisième République en est morte.
Aujourd’hui, c’est la Cinquième République qui agonise.
Le scandale de la semaine :
Euh, non …
Le scandale du jour :
Déclarations de patrimoine : trois parlementaires UMP dans le viseur de la justice.
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a annoncé jeudi 13 novembre avoir saisi le parquet concernant trois parlementaires UMP dont les déclarations de patrimoine ont omis des « avoirs détenus à l’étranger ».
Il s’agit des députés Bernard Brochand (Alpes-Maritimes) et Lucien Degauchy (Oise), ainsi que du sénateur Bruno Sido (Haute-Marne).