LE CORBEAU, LE PAON et… LE TEMPS DES CERISES – Par Floréal.
La direction de la CGT se déchire, par médias interposés, à propos de l’appartement d’un dirigeant national et plus globalement, du mode de direction, démocratique ou pas, de l’équipe en place à Montreuil.
Il ne nous revient pas d’intervenir dans ce débat interne à la confédération : souhaitons seulement que le débat porte enfin sur les questions de fond, qu’il soit exclusif de règlements de comptes ravageurs et qu’il ne soit pas l’occasion permanente d’échanges de « noms d’oiseux » entre « le Paon », son supposé « Corbeau », le « Canard » déchaîné jouant le rôle de juge-arbitre sous les yeux goguenards du MEDEF !
Souhaitons que cette crise au sommet donne l’occasion aux syndicalistes de classe qui affrontent le patronat, l’UE et le gouvernement au quotidien, d’être enfin entendus à la « conf’ ». Où est-il le temps où le CCN de la CGT, mettant Thibault en minorité, appelait à voter Non à la constitution européenne ?
Tant que la CGT de Gaston Monmousseau, de Benoît Frachon, Henri Krazucki, etc. défendait les principes du syndicalisme de classe et de masse, privilégiant l’action, recherchant le « tous ensemble en même temps », arborant le drapeau rouge (sans jaune) internationaliste de la Fédération Syndicale Mondiale, défendant l’indépendance politique, industrielle et économique de la France, les travailleurs obtenaient de grands acquis et le capitalisme n’avait qu’à bien se tenir : souvenons-nous de 36, de 68 et de décembre 95.
Depuis que les dirigeants confédéraux successifs courtisent la Confédération Européenne des Syndicats (pro-Maastricht), s’alignent sur les exigences pseudo-unitaires du « syndicalisme rassemblé » avec les dirigeants jaunissants de la CFDT et appellent vainement à construire l’introuvable « Europe sociale », le MEDEF – et ses bons amis de la CFDT – avancent sur tous les fronts : quant à l’emploi industriel, aux salaires, aux acquis sociaux, aux services publics, au Code du travail c’est la Bérézina !
Voilà de quoi ce dont les salariés aimeraient débattre sans « noms d’oiseaux ».
Pour que vienne enfin le Temps des cerises et qu’à nouveau « et merle moqueur et gais rossignols » soient « tous en fête »…