L’Ancre rouge, par Floréal
Il fut un temps où le PCF, 1er parti ouvrier et 1er parti de France, défendait à la fois l’indépendance nationale et l’internationalisme prolétarien; le parti d’avant-garde des Sémard, Thorez, Frachon et autres Duclos, portait alors au cœur des entreprises son projet révolutionnaire de masse ; et cela ne l’empêchait nullement de professer urbi et orbi ses références marxistes et léninistes !
Ces temps sont révolus : depuis le ralliement funeste des dirigeants du PCF à l’ « eurocommunisme » (à la fin des années 70), les directions successives de ce parti ont passé leur temps à « rénover », à « muter », à « refonder », à « métamorphoser » le PCF en reniant l’un après l’autre tous les fondamentaux du communisme : dictature du prolétariat et conception marxiste de l’Etat (1976, 22ème congrès), marxisme-léninisme et internationalisme prolétarien (1979, 23ème congrès), centralisme démocratique, défense d’Octobre 1917, référence à la classe ouvrière et à la socialisation des moyens de production (1994, 28ème congrès), combat frontal contre l’Europe supranationale – aujourd’hui remplacé par l’adhésion du PCF au « Parti de la gauche européenne » et par les slogans (empruntés au PS) de l’ « Europe sociale » et de « l’euro au service des peuples »…
Le résultat de cette dérive « innovante » en forme d’effeuillage idéologique ne s’est pas fait attendre : le PS, qui n’était tenu à gauche que par la nécessité de concurrencer le PCF, a rallié la social-démocratie, puis le social-libéralisme, puis l’euro-atlantisme débridé. Le prétendu « Centre » (MODEM, U.D.I….) s’est mué en officine euro-thatchérienne. La « droite républicaine » (sic), pure succursale décomplexée du MEDEF, se livre à une surenchère antisociale, xénophobe et liberticide de chaque instant. Délesté de ses références au combat de classe par le ralliement de la C.G.T. à la Confédération européenne des syndicats (pro-Maastricht), le mouvement syndical français vit une crise sans précédent. Quant au FN, il profite de ce décalage général du spectre politique français vers le centre droit, la droite et l’ultra-droite fascisante : le parti lepéniste devient ainsi sans coup férir le réceptacle de toutes les aigreurs !
Si nous ne voulons pas que notre pays, héritier des Lumières, de 1789, de 1936, du CNR et de 68, soit broyé par l’étau formé par l’U.M.P.S. maastrichtienne et par l’U.M.’ Pen en gestation, il est plus que temps de jeter à nouveau l’ancre rouge. Aidons le PRCF, qui travaille avec abnégation à faire renaître une avant-garde communiste en France, à unir les communistes dans l’action, à rassembler les vrais républicains dans un large Front antifasciste, patriotique et populaire, à défendre l’héritage communiste et à faire vivre la perspective révolutionnaire.
Il est temps encore, si on s’y met tous, de stopper la dérive droitière de notre pays, et d’abord de la stopper dans NOTRE propre camp !