70ème anniversaire de la signature, le 10 décembre 1944 à Moscou, du pacte franco-soviétique.
« Sur proposition de Pierre Pranchère, ancien FTP, ancien député, et au nom du secrétariat politique du PRCF, Georges Gastaud communique la déclaration suivante :
L’histoire des relations entre la France et l’Union Soviétique, avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale, présente toujours un très vif intérêt. Nous n’avons nulle intention d’en faire un inventaire exhaustif, mais de rappeler l’évènement spectaculaire que produisit, en novembre et décembre 1944, la rencontre à Moscou du général de Gaulle et du Maréchal Staline.
Au plan national, la Résistance unie derrière le gouvernement provisoire de la République Française pratique la stratégie de l’insurrection nationale inséparable de la libération de 1943-1944, amplifiée après le débarquement de Provence et celui du 6 juin et couronnée de succès par la libération de Paris le 25 août, sous l’impulsion des FTP et des FFI commandés par le communistes H. Rol-Tanguy. Elle met en échec un plan américain : l’AMGOT, en français (gouvernement militaire pour les territoires occupés).
L’autorité du gouvernement que préside le général de Gaulle s’affirme dans la poursuite de la guerre anti hitlérienne et dans le début d’application du programme du CNR Les Jours Heureux. Le 27 septembre est pris le décret nationalisant les houillères du Nord et du Pas-de-Calais. Des ministres communistes, impulsent cette œuvre de renaissance nationale et démocratique ainsi que les dirigeants du PCF. Jacques Duclos présente un rapport au comité central le 31 août. Il est reçu le 6 septembre par le général de Gaulle, il explicite la lutte des communistes pour gagner la guerre et reconstruire la France, le 27 octobre 1944.
Le retour de Maurice Thorez, secrétaire général du PCF donne une impulsion considérable à la participation des communistes. Il prononce deux importants discours au vélodrome d’hiver, le 30 novembre et le 14 décembre 1944. Il présente le rapport à la session du comité central les 21-22-23 janvier 1945 à Ivry-sur-Seine, sur le thème s’unir, combattre, travailler.
À l’automne 1945, le Parti Communiste Français est le premier parti de France, il obtint aux premières élections législatives, le 21 octobre 1945, 5 365 417 voix et 161 députés. 1 électeur sur 4 avait voté communiste. Cinq ministres communistes participent au gouvernement après ces élections : Maurice Thorez, ministre d’Etat, vice-président du Conseil ; Charles Tillon, ministre de l‘Armement ; François Billoux, ministre de l’Economie Nationale ; Marcel Paul, ministre de la Production Industrielle ; Ambroise Croizat, ministre du Travail.
Dans cette période, à l’approche de l’hiver, alors que la défaite hitlérienne est inéluctable, se développe une intense activité diplomatique entre Anglais, Américains et Soviétiques. Il est acquis que l’URSS sera l’artisan principal de la victoire et qu’une entente apparait comme une étape capitale dans le retour de la France sur la scène internationale.
Vers la mi-novembre, Bogomolov, ambassadeur de l’URSS en France transmet avec empressement une invitation du maréchal Staline. De Gaulle accepte l’invitation. Il arrive à Moscou le 2 décembre et dès la première rencontre Staline propose : « étudions ensemble un pacte franco-russe afin que nos deux pays se prémunissent en commun contre une nouvelle agression allemande ».
L’accord s’étant réalisé, les débats qui suivirent firent apparaître des divergences, la journée du 9 décembre fut décisive. Après des moments frisant la rupture l’accord franco-soviétique fut conclu, le 10 décembre 1944, à quatre heures du matin.
Le voyage du général à Moscou fut salué comme un considérable succès par la presse française, l’ensemble des milieux politiques et même par les observateurs étrangers. Le pacte franco-soviétique consacrait de Gaulle comme interlocuteur direct de la Russie Soviétique.
Il s’en suivit à Yalta la définition d’une zone française d’occupation de l’Allemagne qui associa la France à la capitulation sans condition du Troisième Reich et d’autre part, notre pays se vit attribuer, dans la future organisation des Nations Unies, d’un siège permanent au Conseil de Sécurité, avec droit de véto à l’égal des trois autres Grands.
Enfin, n’oublions pas l’hommage grandiose réservé au glorieux Régiment d’aviation Normandie-Niemen. Le général de Gaulle devait se rendre sur le front, mais finalement le colonel Pierre Pouyade, fut invité avec son unité à la rencontre à Moscou où il fut l’objet d’éloges appuyés, y compris de la part du Maréchal Staline.
Comme on voit, c’est lorsque notre pays a cherché l’accord avec l’U.R.S.S. qu’il est parvenu à la fois à réfréner l’impérialisme allemand – dont Staline et De Gaulle savaient bien qu’il n’avait pas dit son dernier mot – et à contenir l’hégémonisme américain, qui comptait exploiter la victoire – obtenue principalement par les sacrifices de l’Armée rouge ! – pour dominer le monde et coloniser la France.
C’est aussi quand toutes les forces patriotiques se sont rassemblées dans le C.N.R. en écartant les collabos du grand patronat et de l’extrême droite, que s’est ouverte pour notre pays la possibilité de conquêtes sociales sans précédent impulsées par les ministres communistes de 1945/47.
À contrario, quand l’actuel PCF se renie en abandonnant ses fondamentaux, quand la direction de la CGT préfère la lutte des places à la lutte des classes, quand la France est dirigée par un Parti Maastrichtien Unique (PS, UDI, UMP) qui rampe à la fois devant l’Axe Washington-Berlin, devant le MEDEF et devant l’UE, quand l’antisoviétisme est inculqué à l’école, quand la russophobie est cultivée par presque tous les médias, quand le gouvernement Valls-Fabius soutient en Ukraine de francs nostalgiques d’Hitler, la France régresse sur tous les plans : indépendance à l’encan, production industrielle liquidée, acquis sociaux du CNR à la ramasse, austérité salariale sans fin, substitution rampante du tout-anglais impérial au français, etc.
Plus que jamais il convient donc de reconstruire un vrai parti communiste dans notre pays en fédérant dans l’action tous les communistes opposés à l’UE atlantique, en soutenant les syndicalistes de classe, en construisant un Front antifasciste, patriotique et populaire, en impulsant un nouveau CNR, en prenant des initiatives militantes pour que la France sorte des broyeurs de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, en travaillant sans relâche, fût-ce à une échelle modeste, à la renaissance du Mouvement communiste international.
C’est à cela que le PRCF appelle les communistes, les travailleurs, les patriotes républicains, tous les internationalistes et antifascistes conséquents.
Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) – Président Léon Landini, vice-présidents, Jean-Pierre Hemmen. et Pierre Pranchère.
NB : Aux élections des députés, le 21 octobre 1945, le PCF obtient 5 365 417 voix et 161 députés. 1 électeur sur 4 avait voté communiste, faisant du Parti Communiste le 1er parti de France.
Le 16 novembre 1945 dans la formation du gouvernement, Maurice Thorez est ministre d’Etat, vice-président du Conseil, Charles Tillon, ministre de l‘Armement, François Billoux, ministre de l’Economie Nationale, Marcel Paul, ministre de la Production Industrielle, Ambroise Croizat, ministre du Travail.