www.initiative-communiste.fr vous propose au sujet des derniers développement de la crise qui secoue la CGT l’analyse et les propositions suivantes du Front Syndical de Classe
CGT : après la première journée de réunion de la Commission exécutive l’enjeu demeure!
L’information est tombée hier (ndlr 6 Janvier) : les membres du bureau confédéral de la CGT, dont le Secrétaire général Thierry Lepaon, ont décidé de remettre leur mandat à la disposition du Comité confédéral national (CCN),le 13 janvier prochain.
Rien d’étonnant à cela compte-tenu de l’ampleur de la protestation et de la colère qui sont montées des profondeurs de la CGT.
Pour la classe dirigeante, les sociaux démocrates et les « réformateurs » de tout poil, les choses sont limpides, exprimées avec le plus de clarté par les journalistes en cour, porte-parole de leurs désirs et de leurs attentes.
Par exemple c’est Nathalie Saint Cricq au journal de 20 heures de France 2 qui à la question de Pujadas
« derrière cette crise est-ce qu’il a aussi une crise de stratégie pour la CGT? »
répond :
« La CGT est à la croisée des chemins. Il va lui falloir choisir entre deux lignes.
Soit une voie réformiste ouverte aux compromis, à la négociation, qui se rapproche un peu de la ligne de la CFDT:
ou alors le choix de l’opposition systématique, du blocage comme aujourd’hui ou comme à la grande époque du Parti communiste français; et au vu de ses derniers résultats en baisse dans les élections professionnelles, on peut se dire que la CGT a tout intérêt à se réformer, à se moderniser et vite, au risque de mourir à petit feu ».
Autrement dit, ce serait une stratégie de lutte pour s’opposer aux contre-réformes qui serait responsable des reculs électoraux et des difficultés de la CGT.
Etrange argumentation toute proche de celle des « modernisateurs » de la CGT il y a 20 ans ou d’un Louis Viannet récemment évoquant « le retard pris dans l’évolution de la CGT ».
Etrange quand on sait que c’est précisément cette évolution, ce rapprochement avec les thèses et les pratiques réformistes (dialogue social, comportement de partenaire social dans les négociations, syndicalisme rassemblé en partenariat privilégié avec la CFDT, insertion dans la Confédération européenne des Syndicats …) qui a conduit à l’actuelle situation.
Mais pour les tenants du système c’est comme pour le MEDEF vis-à-vis du pouvoir socialiste la CGT n’en fera jamais assez pour donner des gages d’intégration et de bonne conduite.
Et c’est décidément de cette ornière là qu’il faut sortir, redonner la parole aux syndiqués, organiser un congrès extraordinaire en réaffirmant fortement les traits d’un syndicalisme de combat, anti-capitaliste œuvrant pour la paix c’est-à-dire comme l’exprime notre ami Roger Colombier du Mantois, un syndicalisme :
De masse rassemblant tous les travailleurs, peu importe leur profession, jeunes ou moins jeunes, immigrés comme français, sur des objectifs revendicatifs.
De classe, c’est à dire qu’elle n’est pas une organisation institutionnalisée allant faire la parlotte avec le pouvoir, qu’il soit politique ou patronal, en France ou dans l’UE. La CGT lutte contre l’exploitation capitaliste et non pas pour l’humaniser. En France, en Europe et dans le monde. Contre la crise, pour la Paix et l’unité des travailleurs sur notre planète.
Dont les dirigeants et les instances sont placées à tous les niveaux sous le contrôle des syndiqués et des travailleurs.
L’heure est plus que jamais à la redéfinition d’une stratégie de lutte sans concession face à l’offensive généralisée d’un capitalisme en crise, aux débats fondamentaux face aux diversions de tous ordres colportées et amplifiées par les médias mainstream, à l’organisation des luttes d’ampleur seules en mesure de placer enfin le monde du travail et de l’intelligence en situation offensive.
Le Front Syndical de Classe
7 janvier 2015