www.initiative-communiste.fr vous propose ci-après une note de notre camarade RB, animateur du blog http://www.juvento.org
INFLATION ET DEFLATION, les deux mamelles du capital.
Ces deux phénomènes monétaires qui semblent contradictoires ne sont en fait que deux aspects différents d’une même cause.
L’inflation, désigne la perte de pouvoir d’achat d’une année sur l’autre ( ou toute autre période de temps) de la monnaie courante.
C’est-à-dire que cette monnaie mise en circulation en trop grande quantité, perdra de son pouvoir d’achat. Il faudra x% plus de francs , de lires ou d’euros, pour acheter la même quantité d’une même marchandise qu’avant une inflation monétaire de x%.
Mais pourquoi donc, la banque centrale d’un pays ou d’un groupe de pays ( U E par exemple) qui est la seule institution financière à disposer de ce pouvoir imprime-t-elle une trop grande quantité de la monnaie en usage ?
Parce que la progression du volume de marchandises nécessaires à la satisfaction de la consommation sociale, est fonction de l’élargissement national ou mondial d’un marché qui est normalement en progression continue ( en une période hors crise, d’expansion économique, et ne serait-ce qu’à cause du développement démographique humain). Ce qui exige plus d’investissements productifs, donc plus de capital monétaire ou fiduciaire nécessaire celui-ci étant introduit par le crédit bancaire.
Mais cette progression de la production se fait d’une manière anarchique, sans corrélation avec la vraie demande solvable du marché, ce qui débouche à terme sur la saturation de ce marché, et ouvre une nouvelle saison de crise économique
La saturation du marché est aussi accélérée par la baisse du PA des salariés qui subissent la hausse des prix suite à l’inflation et par la croissance des profits artificiellement dopés eux par cette même inflation qui en majore le montant nominal. Ce qui se traduira par une suraccumulation de capitaux monétaires cherchant revenu et une accélération du phénomène qui en quelque sorte se mord la queue et en amplifie les conséquences désastreuses pour le commun des citoyens.Le phénomène est dopé par une fuite en avant des institutions bancaires qui accélère l’inflation afin d’essayer de rentabiliser le capital par un plus grand gonflement monétaire du profit.
Ce gonflement du profit s’effectue au détriment des salariés qui disposent ainsi d’une part moindre du Produit Intérieur Brut ( PIB) qui n’est qu’une partie du chiffre d’affaires ainsi gonflé et doivent débourser davantage pour un même volume de marchandises achetées..
Le processus se poursuit jusqu’à tendre vers une limite maximale du taux d’inflation qui, dans la durée, rogne trop durement le PA des consommateurs et contrarie ainsi la nécessaire circulation des marchandises ( c’est-à-dire leur reconversion en argent ) jusque à un point qui interdirait toute reproduction marchande profitable .
En réaction se manifeste la nécessité d’une déflation c’est-à-dire d’une drastique diminution de la masse de monnaie en circulation ce qui aboutit au tassement du prix des marchandises sur le marché par la survalorisation de l’argent qui circule en moindre quantité et provoque la stagnation ou même la baisse des prix nominaux des marchandises
Moins de capital productif pour des marchandises moins chères à la vente, cela signifie du point de vue du système productif capitaliste une voie vers le rétablissement d’un taux de profit moyen réamorçant la pompe, mais dans l’immédiat se traduit aussi par une production réduite de marchandises.
La limitation de la masse d’argent en circulation est organisée par les banques centrales au moyen de la restriction du crédit et le retrait de monnaie sur le marché financier: par l’arrêt de la planche à billets et le recours à d’autres artifices techniques.
Le but espéré par les financiers vise à limiter la quantité de capital investi dans la production -ce qui entraîne évidemment une accélération du taux de chômage – mais en respectant une nouvelle répartition de ce capital entre la part dite constante ( moyens de production et matières premières ) et la part ( variable) destinée au paiement des salaires.
Cette partie variable en ce sens qu’elle constitue la seule partie de l’investissement total qui produise de la valeur ajoutée qui s’y agglutine, baisse donc par rapport à la fraction constante laquelle ne fera que se reproduire au travers des sommes affichées par le bilan comptable et consacrées à l’amortissement du coût de fonctionnement des moyens de productions, ou à l’achat de matières premières.
La sur-accumulation de capitaux inemployés par la production économique, mais en quête de profits maximum, développe par ailleurs le recours à une spéculation monétaire internationale qui brouille les cartes économiques et financières du système.
Cette nouvelle architecture du capital investi ( sa nouvelle ‘’composition organique‘’ selon l‘appellation Marxiste ) actualise la baisse du taux moyen de profit des investissements comme conséquence de la progression constante de la productivité du travail humain assisté par le développement, non moins continu, de la robotisation des techniques productives.
Ce qui nécessite l’emploi d’une moindre quantité de main d’œuvre salariée utile pour un même niveau de production, entraînant ainsi la marginalisation d’une partie grandissante de la population activeRemarquons au passage l’inanité des déclarations volontaristes des gouvernants quels qu’ils soient lorsqu’ils prétendent adopter des mesures destinées à faire baisser le taux du chômage. Soit ils nous mentent effrontément, soit ils sont ignorants de la réalité économique tout autant que les ’’économistes’’ qui les conseillent et apparaissent abondamment sur tous les médias.
Ainsi que ce soit du fait de l’INFLATION monétaire ou de ce qui semblerait devoir provoquer des effets contraires, la DEFLATION, ce sont les salariés qui paient les pots cassés des contradictions immanentes du système de production capitaliste s’appuyant sur une loi du marché qualifiée de REGULATRICE.
Cette régulation s’effectuant naturellement aux frais de ceux qui ne peuvent que vendre leur ‘’ force de travail’’ au capital quels qu’en soient les propriétaires, lesquels se concentrent en un nombre de plus en plus réduit au sein de tentaculaires groupes financiers mondialisés.
Accessoirement, ces fonctions »régulatrices » du marché s’accompagnent aussi de l’ »assainissement » d e celui-ci, par l’élimination des composantes les plus faibles du capital social : artisanat, PME, PMI, au travers de faillites en plus grand nombre, d’ absorptions et de fusions de sociétés plus ou moins indépendantes jusque là, au sein de groupes multinationaux.
La répartition de la richesse mondiale dont le montant est estimé à 300 trillions = Trois cent mille milliards de dollars ( devise monétaire que les USA se sont arrogés comme unité monétaire standard international de la mesure des richesses ) est nettement révélatrice de la puissance dictatoriale des 150 banquiers et financiers qui au faîte de la pyramide du monde capitaliste contrôlent pratiquement 47% du montant de cette richesse mondiale.
RB
source http://www.juvento.org/2015/01/inflation-et-deflation.html