Depuis plusieurs années déjà, à la suite du secteur des télécoms, la commission européenne en application des traités instituant l’Union Européenne, son marché commun et sa concurrence libre et non faussée édictée par le Traité de Rome (1957) impose la libéralisation, c’est à dire l’ouverture à la concurrence du marché de l’Energie.
En France, au sortir de la guerre, en application du Programme du Conseil National de la résistance, le secteur de l’Energie a été nationalisé en un grand monopole public, permettant à la nation de disposer d’un outil de production parmi les plus performant du monde et surtout de distribuer de l’énergie (électricité et gaz) pour le tarif le plus juste à tous dans des conditions identique en ne permettant pas aux capitalistes de pouvoir spéculer sur ce secteur stratégique.
Remplir les poches des capitalistes, en faisant payer les travailleurs.
Dès les années 90, avec le traité de Maastricht, l’Union Européenne déploie toute ses forces pour privatiser se secteur et l’ouvrir à la concurrence afin que les capitalistes puissent venir y faire du profit.
Cela a conduit à l’ouverture du marché de l’énergie, avec la suppression du monopole public de l’énergie d’Electricité de France Gaz de France (EDF – GDF ) puis à la séparation de EDF-GDF, GDF étant vendu au groupe privé Suez, et EDF transformé en société anonyme partiellement privatisé. Ainsi qu’à la séparation des activités de distribution piloté par RTE, et assuré par les filliales ERDF et GRDF. Là où le monopole public permettait de large économie d’échelle, l’UE du capital a imposé une multiplication des structures. C’est cela l’ouverture à la concurrence
On observera que des dispositions similaires ont été prise en matière de transports ferroviaires, avec la séparation RFF/SNCF, laissant bien évidemment les dettes à la charge de la collectivité. Seule la partie profitable étant confié au privé, en application du principe de base du capitalisme monopoliste d’état : privatisation des profits, socialisation des pertes, ou le pognon pour les patrons la sueur pour les travailleurs. Mais c’est également en matière de télécommunication avec la privatisation de France Télécom, ou en matière de transport routier avec celle des autoroutes.
Une Aberration économique et technique
L’électricité se stocke difficilement, et toujours de matière couteuse. Il faut donc qu’il y ai en permanence égalité entre la puissance produite et la puissance consommée. la sécurité du réseau repose donc sur des capacités de pointes.
L’ouverture à la concurrence conduit à mettre en compétition plusieurs producteurs d’électricité, dont le but n’est pas simplement de produire de l’électricité au meilleur cout moyen (ce qui intéresse tout à la fois le consommateur particulier que l’ensemble de la chaine productive de l’industrie) et dans les meilleure condition de sécurité et pour un impact environnementale optimisé, mais de la produire pour la vendre au meilleur prix sur un « marché » instantané. Seul la logique du profit privé compte.
Ce qui conduit à des aberrations, où l’on voit des centrales hydroélectriques cesser de produire alors que les débits des rivières sont suffisants. Et surtout à une diminution inquiétante de la marge en terme de capacité de production, le but des monopoles privés n’étant absolument pas de maintenir des capacités de production excédentaire uniquement pour la sécurité du réseau.
Dans le même temps, l’Union Européenne a contraint à ce que les entreprises publiques cèdent à un vil prix l’énergie produite à des grossistes, afin que ces derniers puissent l’utiliser pour alimenter le marché. De fait, c’est donc chaque citoyen qui finance – puisque les infrastructures nous appartiennent – les profits des groupes privés venus se remplir les poches. Car il ne s’agit évidemment pas que ces derniers investissent. Non, il s’agit tout simplement de permettre aux capitalistes de prendre un juteux pourcentage sur l’énorme chiffre d’affaire d’un secteur qui – nationalisé – leur échappait jusque là.
Tarif réglementé, tarifs dérégulés:
Avec l’ouverture à la concurrence est apparu deux types de contrats. D’abord pour les grandes entreprises puis ensuite également pour les particuliers. Les tarifs réglementés, fixés par l’état, ainsi que des offres dites « de marché » déréglementées. Ces dernières font miroiter des économies. Mais malgré l’augmentation continue des prix accordée par les gouvernements successifs, les tarifs réglementés demeurent bien souvent plus abordables que les tarifs de marché. De fait selon la CRE ( commission de régulation de l’énergie), les offres de marché se différencient relativement peu à la baisse par rapport aux tarifs réglementés, avec des écarts allant de -4% à +27,5%. En clair, la privatisation fait monter les prix.
Le résultat ne s’est pas fait attendre – casse de l’outil industriel
L’augmentation du tarif du gaz a permis aux actionnaires de GDF-SUEZ de se partager 4 milliards de dividendes. Payés pour l’ensemble des foyers, y compris les plus modestes. Par la grâce de la privatisation chaque famille paye ainsi près de 300€ par ans à ces actionnaires. Un monopole public permettrait de diminuer les tarifs, et de disposer d’un vrai budget pour l’Etat pour financer des dépenses aux services de tous. Car un monopole public n’a pas à assurer une rétribution d’actionnaires improductifs. Il lui suffit de payer les travailleurs et de financer les infrastructures de production et du réseau de distribution.
En matière d’investissement, l’ouverture d’un marché de l’énergie a conduit à mettre un cout d’arrêt aux investissements. Avec notamment la fermeture de plusieurs centrales (gaz ou charbon principalement). Et le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter avec l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques (grands barrages).
Spéculation, achat tout azimut à l’étranger, et même si on en croit la presse exil fiscal pour échapper à l’impôt, voila la pratique des entreprises publiques désormais privatisées. Il faut dire que de façon scandaleuse, le gouvernement a directement mis le MEDEF et le CAC40 à la tête d’EDF.
Privatisation contre la volonté des français
Mais les français ne sont pas dupes. Malgré les campagnes de publicités incessantes (financées par leur facture d’électricité ou de gaz, encore une dépense qui serait économisé avec un monopole public !), ils refusent obstinément de passer aux offres déréglementés. Seuls 7% ont franchi le pas selon la Cour des Comptes. Pourquoi s’embéter pour payer plus cher ? Les français votent avec les pieds pour le monopole public.
Mais dès la fin de l’année les tarifs réglementés seront supprimés pour les entreprises. Prélude sans doute à leur suppression pour les particuliers. Car l’Union Européenne c’est justement fait pour renforcer la dictature de la classe capitaliste. Pas pour respecter les décisions souveraines du peuple. Et ce n’est pas le gouvernement valls Medef qui n’entend que d’une oreille, la droite, qui va écouter les sans dents.
Pour le retour à un monopole public de l’Energie, sortir de l’Union Européenne et re – nationaliser !
Seul un monopole public de l’Energie permet d’assurer les prix les plus bas, le meilleur niveau de sûreté, l’égal accès à l’énergie et le contrôle démocratique des choix de mode de production pour une véritable transition écologique. C’est justement pour « mettre fin aux puissances d’argent et aux monopoles privés » que le ministre communiste Marcel Paul avait nationalisé la lumière en 1945 pour créer Electricité de France, un véritable service public de l’Energie.
Au delà de l’Energie, exemple édifiant, faire place au peuple, c’est assurer la socialisation des principaux moyens de production.
Nationalisation : pour un pôle public de l’Energie
3. NATIONALISER DEMOCRATIQUEMENT le SECTEUR FINANCIER et le CAC-40 pour REINDUSTRIALISER notre pays, PRODUIRE, CHERCHER, créer EN FRANCE.
3.1. Interdire les délocalisations et confisquer toute entreprise procédant à des licenciements collectifs après avoir perçu des fonds publics; suspendre tout projet tendant à privatiser ou à libéraliser un secteur économique; remettre en cause radicalement « l’économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » imposée par l’OMC, le FMI, les traités européens supranationaux et néolibéraux;
3.2. (Re-)Nationaliser, sans indemniser les gros actionnaires, l’ensemble du secteur financier, bancaire et assurantiel; orienter ce secteur vers la création d’emplois, l’aide aux PME et la réindustrialisation du pays; nationaliser tout le CAC-40 ainsi que toute très grande entreprise d’intérêt stratégique : grande industrie, armement, commerce de gros et grande distribution, ports et aéroports, téléphonie, ferroviaire… ; constituer un pôle énergétique 100% public fédérant EdF, GdF, Suez, AREVA et privilégiant la sûreté des installations, le contrôle citoyen, la recherche, des tarifs bas pour les particuliers et les PME créatrices d’emplois; re-nationaliser Renault et mettre en place une filière automobile franco-française avec un statut protecteur pour les salariés de la filière, équipementiers compris; mise en place d’une gestion démocratique tripartite des grandes entreprises nationalisées : Etat, salariés, usagers.
3.3. Instaurer une planification démocratique nationale ancrée sur le secteur public bancaire et industriel de manière à valoriser harmonieusement tout le territoire national; mettre en place une stratégie industrielle et agricole nationale; cette planification devra largement solliciter l’intervention des travailleurs et des citoyens.
Programme Candidat du PRCF
Cette solution, de bon sens et dont on sait par 70 ans d’expérience qu’elle marche, est interdite par l’Union Européenne. Car l’Union Européenne ne sert qu’à défendre l’intéret des marchés financiers, des patrons, de la classe capitaliste. Comme en témoigne la dernière directive relative aux concessions et ses directives sur les marchés publics. Concurrence libre et non faussée signifie en clair, exploiter les salariés et leur faire les poches jusqu’au dernier denier.
Pour un monopole public de l’Energie, pour défendre les conquètes sociales, nos services publics et l’ensemble des conquis du programme du Conseil National de la Résistance, il faut sortir de l’Union Européenne et de l’Euro.
JBC pour wwww.initiative-communiste.fr – @PRCF_
Info Luttes : les travailleurs du secteur mines-énergie poursuivent la mobilisation, à l’image de la manifestation régionale en région bretagne le 3 mars dernier
Les syndicats CGT Mines Energie organisent une manifestation régionale demain mardi 3 mars, sur le barrage de la Rance, près de Saint-Malo : « Non à la privatisation. »
A l’occasion du passage du projet de loi sur la transition énergétique au Sénat, les Syndicats CGT Mines Energie de Bretagne organise une action de sensibilisation auprès des usagers sur les conséquences de ce texte : « Sous couvert de révolution écologique, il cache la privatisation de la production énergie en France et la territorialisation de la distribution de l’énergie. »
Pour ce qui est de l’ouverture du capital de l’hydraulique, la CGT et d’autres dénoncent la grande braderie du patrimoine public : « Le seul but est de réduire artificiellement les déficits et faire plaisir à madame Merkel. »
Les Syndicats appellent les salariés des entreprises de la Branche des industries Electrique et Gazière (EDF, GDF, eRDF, GrDF, RTE, GRT Gaz…) de l’Ouest à participer à ce rassemblement régional qui est organisé au Barrage de la Rance, au sud de Saint-Malo, le mardi 3 mars, de 11h à 14h.