Nos amis et collègues de Fakir nous signale que le dernier numéro de Fakir vient de paraitre. Il est donc disponible dans tous les bons kiosques. Et François Ruffin, que le PRCF a eu le plaisir d’accueillir sur son stand à la fête de l’Huma pour un débat intitulé Pour un nouveau CNR, sortir de l’Union Européenne, de l’UE, de l’euro et de l’OTAN et du Capitalisme y signe un édito intitulé « la fin de la fin de l’histoire » pour réveiller la gauche, pour une gauche de combat, n’ayant pas peur de remettre l’Histoire en mouvement, dans le sens de l’intéret de la classe des travailleurs. En faisant sauter le carcan des institutions supranationales capitalistes pour faire se lever, dans le cadre national, une dynamique révolutionnaire. François Ruffin, ici – avec ses mots bien sûr – rejoint de fait largement l’analyse que porte le PRCF. Extraits [ :
C’est en 1992 que Francis Fukuyama publiait « La Fin de l’histoire et le Dernier Homme ». La même année, le 7 février 1992, était signé le Traité de l’Union européenne – que le très libéral Alain Madelin vantait ainsi : « Le traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l’expérience socialiste pure et dure. »
« Grâce à la « libre circulation des capitaux et des marchandises », à la « concurrence libre et non faussée », tout progrès – social, fiscal, environnemental – est devenu interdit. Comment augmenter les salaires, ou réduire le temps de travail, avec sous la gorge la menace, permanente et effective, des délocalisations, d’un départ du siège social, d’une fuite des capitaux ? Comment relever l’impôt sur les sociétés, ou imposer des normes aux industriels, face à des maîtres-chanteurs multinationaux qui, comme dans un super-marché mondial, choisissent ici, en Roumanie ou en Inde, les pires salaires, là, au Luxembourg ou au Bahamas, les plus faibles taxes ? Nous étions condamnés à une lente régression, à un déclin tranquille. Mais cette maxi-contrainte du libre-échange ne suffisait pas : il fallait encore, pour plus de sûreté, enserrer l’histoire dans des traités, d’Amsterdam, de Lisbonne, dans des critères, de 3 % et de 60 % {voir pages 6-7}. La politique revêtait le costume d’un expert-comptable. Et elle se coupait encore un bras, se défaisant de sa monnaie, la confiant aux experts ordolibéralisés de la Banque centrale européenne. Ouf, l’impuissance était garantie. Le carcan était solide. L’Histoire, verrouillée.
Les dirigeants – je veux dire les vrais dirigeants – étaient prémunis, pas seulement « contre l’expérience socialiste pure et dure », mais contre toute expérience, qu’elle soit keynésienne, décroissante, marxiste, ou je-sais-pas-trop-quoiiste, un vaccin contre les Soviets et le Front populaire.
On voit bien leur intérêt à ça.
Mais nous, pourquoi consenti à cela ? »« La gauche française a peur de l’histoire, de l’histoire réelle et nationale, aussi mise-t-elle sur une autre histoire, idéale, faite de « forums sociaux mondiaux », de peuples et d’ONG qui se donnent la main à travers le globe, rêvant de conquêtes universelles du Bengladesh jusqu’au Portugal. Et c’est une autre manière d’arrêter l’Histoire, alliée à la première, que cette aspiration altermondialiste, cette attente d’une harmonie planétaire.
Mais lutte-t-on, ou feint-on de lutter ?Veut-on ou non, vraiment, ici, maintenant, chez nous, faire sauter le carcan – de Bruxelles, de Francfort, de Washington ?
Je ne crois pas. »
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