www.initiative-communiste.fr publie cette note de Jean-Luc Mélenchon paru sur son blog.
Cette prise de position a aussitôt suscité la honteuse désapprobation de Pierre Laurent et Clémentine Autain, accompagnant les violentes attaques des médias. Tel Libération se délectant des attaques des alliés du PS et bien sûr de l’inévitable journal Le Monde. Ou même de Politis… défendant ouvertement la mafia de l’époque Eltsine. Il est vrai que certains au sein même du FdG osent carrément défendre ouvertement la junte d’oligarques et de nazies installée par un coup d’état de l’UE et des USA à Kiev en février dernier provocant l’indignation de militants communistes au sein même du PCF comme en témoigne la virulente tribune publiée sur son blog par le camarade N Maury.
Elle a le mérite d’être courageuse et de ne pas céder à l’hystérie anti-russe et au bellicisme qui domine la scène politico-médiatique.
Poutine a-t-il tué le cacique eltsinien Boris Nemtsov ? Jean Luc Mélenchon
Le malheureux a été assassiné Place Rouge devant le Kremlin, la veille de la manifestation à laquelle il avait appelé en compagnie d’une autre grande figure de l’opposition, le raciste et antisémite Alexey Navalny. Des flots d’encens sont aussitôt montés vers le ciel, votivement offerts par tous les médias « éthiques et indépendants ». Le premier d’entre eux, « Le Monde », a pieusement recopié, sans nuance ni recul, la notice de l’ambassade des États-Unis. Il a donc repeint Nemtsov aux couleurs du martyr de la démocratie, de l’Occident et ainsi de suite. Qualité à laquelle n’accédera jamais le blogueur saoudien qui reçoit chaque semaine sa ration des mille coups de fouets qu’il doit endurer sans bénéficier de l’indignation mondialement bruyante d’Obama, de François Hollande, et les autres. Ni, bien sûr, « Le Monde », ni l’ignoble Plantu, titulaire du prix de 10 000 euros « pour la liberté de la presse » que lui ont attribué les riant fouetteurs du Qatar. Sans vergogne, « Le Monde » écrit : « Boris Nemtsov, qui avait 55 ans, n’était pas un héritier du soviétisme. C’était un authentique démocrate, un homme qui croyait en l’universalité des valeurs de liberté et de pluralisme ». Quel besoin d’en rajouter à ce point ? Ne suffit-il que cet homme ait été assassiné pour déplorer sa mort ? Non, bien sûr ! L’apologie de Nemtsov, illustrissime inconnu avant son meurtre, fonctionne comme un piège à naïf pour créer une ambiance de « Sadamisation » contre Poutine. « A-t-on encore le droit de s’opposer en Russie » me demande une journaliste qui ne connait rien ni à cette affaire ni à aucune autre concernant la Russie contemporaine. On devine le sous-entendu. Ce Nemtsov aurait été assassiné par Poutine. Sans le début d’une preuve, l’accusation est instillée. Ces gens-là n’ont aucune subtilité. Et leurs enquêtes sont rondement menées depuis le bar de la rédaction.
Voyons : un opposant est assassiné, Place Rouge. Il combattait Poutine, Poutine habite le Kremlin sur la place rouge ! « Bon sang ! Mais c’est bien sûr ! Poutine l’a tué ! » Hurrah ! Quelle perspicacité ! On ne la fait pas à un journaliste libre d’être d’accord avec l’ambassade des USA ! Que Poutine veuille rendre célèbre un inconnu à la personnalité plus que trouble, qu’il le tue devant sa porte, la veille de la manifestation d’opposants à laquelle celui-ci appelait, ne leur parait pas d’une insigne stupidité. Ni contradictoire avec l’intelligence machiavélique qu’ils prêtent à Poutine le reste du temps. Non. Pourtant, après ce mort et sa malheureuse famille, la première victime politique de cet assassinat est Vladimir Poutine. Car il a été aussitôt traîné dans la boue par toute la presse « libre, éthique et indépendante » du monde entier, dénonciatrice ardente sur ordre des armes de destruction massive de Saddam Hussein, de l’Iran et de tous les autres articles de propagande pré-machée des USA.
Voyons donc la biographie de cet émouvant « authentique démocrate ». Commençons par ses fréquentations les plus récentes dans le cadre de son amour pour les valeurs sans rapport avec « le soviétisme » ! Il appelait à une manifestation le 1er mars contre le gouvernement russe, ce qui est bien son droit. La manifestation a eu lieu et a été traitée moins durement que la manifestation à Sivens le jour ou Remi Fraisse s’y trouvait. Pour convoquer cette manifestation, l’ami de la liberté a joint sa signature à celle d’un autre ami du « Monde », le raciste Alexey Navalny, leader libéral-xénophobe ultra violent. Navalny a créé en 2006, avec des néonazis russes, le mouvement nationaliste des « Marches Russes ». Il est l’inventeur des slogans qui ont entraîné de nombreuses violences contre des immigrés : « la Russie aux Russes », « Arrêtons de nourrir le Caucase ! », « nettoyer la Russie ». Dans une vidéo en marge de ces marches, il qualifiait de « cafards » les habitants du Caucase : « si l’on peut tuer les cafards avec une chaussure, quand il s’agit d’êtres humains, je recommande d’utiliser une arme à feu ». Voilà pour l’ami de « l’authentique démocrate ». Et aussi pour les organisateurs de la manifestation encensée par « le Monde ». Risible dans la fabrication d’une information de convenance, le journal a aussi voulu faire croire qu’elle était organisée en réplique au meurtre. En fait, elle se préparait depuis des semaines sur les thèmes racistes habituels de ces personnages nauséabonds.
Voyons à présent le cas de Boris Nemtsov, « l’ami des libertés », « sans rapport avec le soviétisme » ? En effet, il s’agit d’un voyou politique ordinaire de la période la plus sombre du toujours titubant Boris Eltsine. Ce Nemtsov est le principal artisan des privatisations de la période 1991-1993 qui furent en fait un véritable pillage. L’homme « sans rapport avec le soviétisme » était alors nommé par Eltsine, gouverneur de Nijni-Novgorod. Il se rendit odieux à grande échelle comme ministre de l’énergie d’Eltsine. Ce sont les privatisations décidées et organisées par lui, Nemtsov, qui ont créé l’oligarchie kleptocratique russe, fléau dont ce pays met un temps fou à se débarrasser. En effet, chaque oligarque, généreux donateur, est défendu bec et ongle par la propagande des agences de l’OTAN comme des « amis de la liberté », de « l’économie de marché » et autre habillages rhétoriques de la caste dans le monde entier. D’ailleurs, l’entourage de « l’authentique démocrate» Nemtsov, a fourni un riche contingent de condamnés pour diverses malversations dans les privatisations organisé par l’homme qui « n’avait rien à voir avec le soviétisme ».
Libéral fanatique, ce grand esprit avait été félicité à l’époque par Margaret Thatcher lors d’une visite en Russie. Vice-premier ministre chargé de l’économie en 1997-1998, sa gestion servile à l’égard des injonctions du FMI provoqua le crash russe. Ce fut la plus terrible humiliation de la nation russe depuis l’annexion de l’ancien glacis de l’est dans l’OTAN. Voilà le bilan de monsieur Nemtsov. Cela ne justifie pas qu’on l’assassine. Mais cela devrait nous épargner d’être invités à l’admirer comme le propose grotesquement « le Monde ». Si nous avions une presse indépendante des États-Unis et du conformisme de la dictamolle libérale, personne ne s’aviserait de nous le proposer.
Qui a bien pu tuer Nemtsov ? Naturellement nous n’en savons rien. Si l’on exclut le crime passionnel, et que l’on reste à la politique, on peut diriger l’enquête et les soupçons du côté où il avait le plus d’ennemis. A qui profite le crime ? Certainement pas à Vladimir Poutine : cet assassinat arrive pour lui au plus mauvais moment sur le plan international et au plus mauvais endroit : devant chez lui, au Kremlin. Boris Nemtsov n’était pas une menace pour Poutine compte tenu de sa marginalisation intérieure. En Russie, les amis de l’Ukraine actuelle qui manifestent avec le drapeau de l’ennemi sont très mal vus. Surtout que pour Nemtsov, son soutien à l’Ukraine ultra-nationaliste a commencé en 2004, quand il était déjà conseiller économique du président Ioutchenko, ami d’hier du journal « Le Monde » et ennemi d’aujourd’hui, héros de la dite « révolution » orange. Il est certain que la popularité de Boris Nemtsov n’a pas grandi en Russie du fait son opposition au vote des citoyens de Crimée pour le rattachement à leur patrie russe. Il préférait une Crimée enchainée à l’Ukraine dont les habitants étaient interdits de parler leur langue par ordre des hurluberlus violents de Kiev. L’homme qui n’avait « rien à voir avec le soviétisme » était pourtant dans cette circonstance le défenseur d’une décision personnelle de Nikita Kroutchev, alors tout puissant secrétaire général du Parti Communiste de l’Union soviétique, qui décida, un soir de beuverie dit-on, de rattacher la Crimée à l’Ukraine pour afficher la force de l’attachement de l’Ukraine à la Russie. Un peu comme si un président français décidait de rattacher l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne pour montrer la force du couple franco-allemand ! Car la Crimée est russe depuis toujours, comme l’Alsace et la Lorraine sont françaises, comme l’ont prouvé les millions de morts français tués pour la libérer de l’occupation allemande. Notons, quoiqu’on en pense, qu’un Russe qui se prononce pour Kiev et pour l’intervention de « l’Occident » en Ukraine est un courageux minoritaire parmi les Russes qui vivent mal la présence de nazis au gouvernement de Kiev, l’interdiction de parler russe dans les terres russophones et s’émeuvent des quatre mille civils russophones tués dans le Donbass et du crime sadique contre les quarante syndicalistes brulés vifs ! Sachant cela, je pense que même le plus anti-Poutine et ennemi des Russes peut alors voir sous un autre œil la situation.
Sur cette page vous pouvez m’entendre sur l’actualité, à bâtons rompus, dans l’émission de Public Sénat « La preuve par trois ». Ce post revient sur ce qui me parait justifier dans l’immédiat une explication plus approfondie sur deux thèmes abordés dans cette émission de télévision. Ainsi à propos du déchaînement de la propagande anti-russe à partir du meurtre de monsieur Boris Nemtsov, place rouge à Moscou, la veille d’une manifestation d’une fraction de l’opposition plus que discutable. Monsieur Nemtsov, cacique de l’ère Eltsine, a néanmoins été repeint en extrême « ami de la liberté », notamment par le journal « Le Monde », enjolivant une fois de plus une biographie dont je vous laisse juge en lisant celle que je vous propose. Naturellement il s’agit d’une provocation de plus dans le contexte déjà si dangereux de cette zone. J’y viens parce que les USA viennent de débarquer en Ukraine 600 hommes de la 173ème brigade aéroporté des États-Unis. Le double langage des États-Unis est insupportable. Le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est d’abord déclaré « plein d’espoir » à propos de la situation en Ukraine, en recevant le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov. Un jour plus tard c’est le débarquement de la troupe régulière des USA venue s’ajouter aux mercenaires et autres aventuriers déjà payés par les États-Unis en Ukraine. C’est si consternant qu’on peut se demander si, dans cette affaire, les services et agences nord-américains ne sont pas devenus autonomes et ne mènent pas leurs affaires sans se soucier du commandement politique. Exactement comme ce que l’on voit en Amérique latine où les diverses fractions nord-américaines se disputent le terrain entre partisans des coups d’État et partisans des élections sous tension. La partie se joue à l’échelle du monde pour l’Empire dont le leadership est menacé. La guerre en Ukraine serait une catastrophe pour toute l’humanité.
Boris Nemtsov était un opposant extrêmement confortable pour Poutine car il était caricaturalement acquis aux ennemis de la Russie. Il était donc sans aucun danger politique et parfaitement inconnu de « l’opinion occidentale » avant sa mort. Je n’en dirais pas autant des milieux de l’extrême droite Russe. Celle-ci est aspirée dans une surenchère permanente et des compétitions mortelles depuis que des « amis de l’Europe » comme l’antisémite Alexey Navalny en rajoutent sans cesse dans l’hystérie xénophobe et ultra nationaliste. Dès lors « l’authentique démocrate», multi pensionné des officines et succursales de la bien-pensance européenne et nord-américaine, ami public du gouvernement ultra anti-russe de Kiev, en pointe dans le rôle de tireur dans le dos de son pays, pourrait avoir été pour eux une cible pleine de sens. Pour ceux-là d’ailleurs, la politique de Poutine est trop équilibrée. Eux sont partisans de la confrontation directe avec l’Ukraine et les USA. C’est eux que le parti américain d’Ukraine veut encourager en les poussant à bout. Le débarquement des troupes américaines fonctionne dans ce sens. Car soyons clairs : si l’armée russe entrait en Ukraine à la suite des provocateurs nord-américaine, les forces qui tenteraient de s’y opposer seraient balayées en moins d’une semaine, parachutistes américains ou pas. 600 Américains ne sont pas davantage invincibles que des milliers d’entre eux. Ce qu’ont montré toutes les guerres perdues par les armadas nord-américaines, à Cuba, au Vietnam, en Somalie, en Afghanistan, en Irak. Les USA savent organiser des complots, des assassinats politiques, acheter des journalistes et des agents d’influence dans tous les pays. Mais militairement, ils ne peuvent vaincre que dans l’ile de la Grenade des gens désarmés, à Panama le chef des trafiquants de drogue, et d’une façon générale des gens incapables de se défendre.
Il est important de se souvenir que la Russie est une très grande puissance militaire, dont le peuple en arme, que n’intimideront pas les bandes de pauvres diables chicanos de l’armée des USA. En tous cas ces 600 parachutistes-là ne peuvent compenser le caractère pitoyable des bandes armées ukrainiennes qui viennent d’être défaites dans l’est du pays en dépit de la sauvagerie de leurs actions. Tout repose donc à présent sur le sang froid de Vladimir Poutine et des dirigeants russes. Pas de guerre ! La patience, l’écroulement de l’économie ukrainienne, la désagrégation de ce pays qui a tant de mal à en être un, tout vient à point a qui sait attendre. La guerre est le pire qui puisse arriver à tout le monde en Europe et dans le monde. La guerre au milieu de sept centrales nucléaires dont la deuxième du monde, devant le sarcophage de Tchernobyl, la guerre serait un désastre dont l’Europe ne se relèverait pas avant des décennies. Les USA doivent rentrer chez eux et laisser les habitants de ce continent régler leurs problèmes.
Ensemble, une organisation du Front de Gauche soutien de l’oligarchie ukrainienne ?
Nicolas Maury
Ensemble, un partenaire du Front de Gauche, vient de nouveau de s’enfoncer politiquement dans le bourbier ukrainien. Plutôt que de condamner la guerre, les massacres de civils, et le coup d’état de février 2014, Ensemble choisi de condamner la résistance dans le Donbass
Ensemble a décidé, une fois de plus de publier un texte de Zbigniew Marcin Kowalewski (Ukraine : une rébellion oligarchique dans le Donbass) sur son site. En dehors du fait que Zbigniew Marcin Kowalewski est un militant trotskiste qui écrit aussi pour la revue de la « Quatrième Internationale – Secrétariat Unifié », Inprecor, cela pose plusieurs questions sur Ensemble et ses positions internationales.
Commençons par voir en quoi cet article est un soutien aux néonazis issues du coup d’état d’EuroMaïdan
Zbigniew Marcin Kowalewski n’y vas pas avec le dos de la cuillère, dès les premiers paragraphes il qualifie le coup d’état d’EuroMaïdan de révolution: « la révolution a pu être détournée sur la voie institutionnelle », « le Maïdan considère que ce sont les dirigeants de l’opposition qui ont capitulé », « Le commandant d’une des compagnies d’autodéfense du Maïdan, Volodymyr Parassiouk, 27 ans, fend la foule, monte en courant sur le podium, s’empare du micro et prononce un court discours plein d’émotion qui, dès les premières phrases, passera dans l’histoire : « Nous ne sommes membres d’aucune organisation, nous sommes simplement le peuple d’Ukraine. (…) Nous, les gens simples, nous disons à nos politiciens qui sont là, derrière moi : aucun Ianoukovytch – aucun ! – ne sera président pendant toute l’année. Il doit foutre le camp avant demain 10 heures ! » » Bien sûr, les groupes trotskistes et libertaires ont participé, aux côtés des fameuses « forces d’autodéfenses » conduite par les néonazis du Pravy sektor, du Trident, de l’OUN-UPA … à l’explosion de violence qui à fait plus de 75 morts.
J’ai juste envie de rappeler quelques faits sur la « grande révolution EuroMaïdan » tant louée par les trotskistes :
– 16 décembre 2013 : EuroMaïdan: Une ingérence flagrante de l’Occident
– 23 janvier 2014 : Petro Simonenko: Comment sauver l’Ukraine de la guerre civile ?
– 24 janvier 2014 : Svoboda, Praviy Sektor, Trident, Patriotes d’Ukraine, ces mouvements néo-nazis responsables des violences en Ukraine
– 24 janvier 2014 : Ukraine/Violences : « L’opposition a perdu le contrôle de ses partisans » (KPU)
– 29 janvier 2014 : Ukraine : Les locaux du Parti communiste vandalisé en Crimée
– 6 février : L’argent américain sur le sang ukrainien
– 19 février 2014 : Ukraine : Les locaux du KPU pillés et incendiés par les néonazis d’EuroMaïdan
– 19 février 2014 : Ukraine : Les manifestants d’EuroMaïdan ont tenté un coup d’Etat (KPU)
– 24 février 2014 : Le siège du Parti Communiste d’Ukraine saccagé par les partisans d’EuroMaïdan
– 24 février 2014 : « Le pogrom contre le siège du KPU est une tentative pour détruire les opposants » (KPU)
– 24 février 2014 : Ukraine : Les néonazis d’EuroMaïdan veulent interdire le Parti communiste (KPU)
– 25 février 2014 : La résidence de Petro Simonenko incendiée par les néonazis de EuroMaïdan
– 26 février 2014 : Rostislav Vasilko, dirigeant communiste à Lviv (Ukraine) torturé par les néonazis de EuroMaïdan
– 27 février 2014 : Oksana Vashchenko dénonce la terreur qui c’est abattue sur la famille de Petro Simonenko
– 5 mars 2014 : Message de Rostislav Vasilko dirigeant communiste torturé par les néonazis de EuroMaïdan
– 18 mars 2014 : Ukraine : Le projet de loi visant à interdire le KPU officiellement déposé à la Rada
– 3 mai 2014 : Ukraine : 42 personnes sont mortes dans l’incendie criminel de la maison des syndicats de Odessa
– 3 mai 2014 : Ioulia Timochenko a remercié les organisateurs du massacre d’Odessa
– 3 mai 2014 : Voilà le visage des « pacifiques » militants de EuroMaïdan qui ont tué 42 personnes à Odessa (KPU)
– 6 mai 2014 : Vadim Papura, jeune communiste, assassiné par la junte fasciste de Kiev
– 8 mai 2014 : Tragédie d’Odessa: Des représentants du pouvoir impliqués dans le massacreVoilà de quelques éléments qui permettent de qualifier le coup d’Etat d’EuroMaïdan de fasciste et non de révolutionnaire. Une fois de plus l’hitléro-trotskisme semble s’exprimer dans sa juste appréciation.
Le massacre d’Odessale Donbass vu par les trotskistes : Un « bastion du capital monopoliste » dirigé par des « contras » d’extrême droite
Je passerai vite sur la question de la Crimée et de son rattachement à la Fédération de Russie, là aussi Zbigniew Marcin Kowalewski fait preuve d’une malhonnêteté évidente dans les faits et les sources employées, citant à tour de bras le fameux Igor Guirkine dit « Strelkov ».
Nous passerons aussi sur le long paragraphe tentant de définir l’espace économique du Donbass ce « bastion du capital monopoliste ». Il y a une longue description de l’économie industrielle mais une absence totale d’analyse du pouvoir des oligarques ukrainiens. Rien sur eux (comment se sont-ils enrichis, qui sont-ils, qu’est ce qu’un oligarque …), rien sur les guerres intestines entre les différents clans (affrontements entre les clans de Donetsk, Dniepropretovsk, pro-occidentaux …). c’est malheureux de parler de « capitalisme monopoliste » sans parler de ceux qui tiennent les monopoles.
Pour Zbigniew Marcin Kowalewski, l’ouest de l’Ukraine incarne la « révolution de la dignité » (Lvov et ses défilés sous l’uniforme SS) contre l’est russifié (sic) par les méchants soviétiques, dont la région est gangrenée par l’orthodoxie chrétienne et le nationalisme pan-russe. Une analyse totalement partisane promue par les nationalistes ukrainiens eux mêmes.
Naturellement les oligarques seront, ENFIN, dénoncés dans le cœur de l’article du triste Zbigniew Marcin Kowalewski. Mais pas un seul mot sur les oligarques « pro-occidentaux » comme l’hystérique Timochenko (égérie de la révolution orange de 2004), ou l’actuel Président Porochenko. Rien rien rien. Par contre dans le Donbass se sont les « contras » (référence aux groupes anti-révolutionnaires qui menèrent une lutte armée contre le régime communiste dirigé par Daniel Ortega au Nicaragua) qui dirigent l’insurrection contre Kiev.
Très fort dans son analyse c’est la reprise en main des mouvements populaires par l’extrême droite, cette dernière n’étant même plus en poste dans les exécutifs des Républiques populaires. Et ce trotskiste explique : « La « contra » et les services spéciaux russes, qui sont passés à l’action, avaient besoin d’éléments plus combatifs que les bureaucrates du Parti des régions et du PCU. C’est pourquoi, le mouvement séparatiste a rapidement été pris en main par les réseaux de l’extrême droite nationaliste russe installés depuis longtemps dans le Donbass. Ils ont été aussitôt appuyés par des éléments d’extrême droite affluant en très grand nombre de Russie. »
Naturellement (une fois encore), Zbigniew Marcin Kowalewski relaie la propagande de Kiev, expliquant la venue en masse de soldats de la fédération de Russie dans les rangs de la milice (il cite même le chiffre de 30 à 40.000 soldats russes).
Mais voilà ce qu’oublie de dire Zbigniew Marcin Kowalewski et Ensemble
La haine de l’URSS, des partis communistes, sous le faux prétexte de lutte contre la « bureaucratie » et le « stalinisme » occulte aux trotskistes une grande partie de leurs facultés d’analyses marxistes et internationalistes. Voilà quelques faits que Ensemble doit regarder en face :
– Ukraine : Révoltes des mineurs dans le Donbass, entre revendications sociales et politiques
– Les communistes du Donbass veulent exproprier les oligarques
– Ex-Ukraine : Le Donbass déclare la guerre aux oligarques
– « Nous avons une occasion historique de construire un état socialiste en Europe »
– Les communistes sont très influents au sein de la République Populaire de Lugansk (LNR)
– Le travail des communistes au sein de la République populaire de Donetsk
– Pour Boris Litvinov le prolétariat du Donbass est en train d’accomplir une révolution populaire
– Donbass : « Nous construisons une République influencée par le socialisme »
– La République Populaire de Lugansk (LNR) abandonne l’aigle bicéphale pour l’étoile rouge soviétique
– Rapprochement entre les syndicats de Lugansk et la Fédération syndicale mondiale (FSM)Voilà ce que Zbigniew Marcin Kowalewski, Inprecor et Ensemble ne diront jamais.
Et bien sûr pas un mot sur la soit disant « opération antiterroriste » (ATO) dans le Donbass qui a causé plus de 5000 morts, des dizaines de milliers de blessés, des centaines de milliers de réfugiés.
Pas un mot sur les crimes de guerre causés par les bataillons de la garde nationale ukrainienne (Aydar, Azov…) contre les populations civiles.
Pas un mot sur les groupes néonazis qui dirigent l’Ukraine (notamment le Pravy sektor).
Pas un mot sur les persécutions contre les communistes, les pacifistes ou les personnes qui se sont opposées au putsch de EuroMaïdan.
Pas un mot sur la réhabilitation des collaborationnistes ukrainiens comme Stepan Bandera (responsable de la mort de milliers de juifs et polonais entre 1941 et 1945).
Bref Zbigniew Marcin Kowalewski, Inprecor et Ensemble ne parlent pas de la situation en Ukraine, ne parlent pas des ukrainiens, mais vomi sa bille contre tout ce qui représente de près ou de (très) loin l’URSS.
Ensemble, une officine trotskiste soutien de l’oligarchie ukrainienne ? la question est posée
Ensemble avoue t-elle être une branche française du Bureau exécutif de la Quatrième Internationale – Secrétariat Unifié, dont les articles de la revue « Inprecor » sont souvent partagés ? Les adhérents d’Ensemble qui ont tenu leur congrès ce weekend approuvent-ils ces positions internationales gauchistes ? Ensemble soutien t-elle la junte fasciste de Kiev ? Pourquoi les partis du Front de gauche (PCF et PG) qui ont combattu le coup d’état en Ukraine ne condamnent pas cette article ?
Retrouvez le dossier spécial Ukraine de www.initiative-communiste.fr
Très intéressant!