Boboïsme et beaufitude
Par Georges Gastaud
Le beauf vomit les étrangers
Et les chômeurs, ces « assistés » :
Point trop ne faut de fonctionnaires,
Haro sur la grève ouvrière !
Le bobo se rit des frontières :
Accueil dû à tout pauvre hère…
Pourvu que tous ces va-nus-pied
Ne campent point dans son quartier…
Les beaufs croient tous aimer les filles
– Lèvres rouges et talons aiguilles… –
Pourvu que cuisses écartées
Elles se gardent de discuter !
Le bobo est sans préjugé :
Bienvenue lesbiennes et « gays » ;
Mais parlez-lui d’exploitation :
Là s’arrête sa compassion !
Beaufs et bobos vous vous valez,
Pour vous le peuple est un valet !
Hypocrisie, brutalité,
Deux manières de l’exploiter…
Affairistes ou bien intellos,
Vous vous détestez, beaufs, bobos ;
Mais chez vous tout n’est que parade :
Même camp sur la barricade !
Tous deux vous rêvez d’Amérique,
Riant au mot de République :
Les conquis de la Résistance
Pour vous ne sont plus que nuisance !
Et déjà vos cerveaux sont pleins
De vocables américains ;
Collabos des nouveaux seigneurs,
Relais du colonisateur.
Egal mépris des Communeux
Qui ont trop cru aux Jours heureux ;
Quand l’Oncle Sam aura tout pris,
Vous n’aurez miette à ses profits !