Les dirigeants occidentaux, et parmi eux les gouvernants PS et UMP du « pays des droits de l’homme » (de préférence « bobos » et nantis…), dispensent volontiers des leçons de respect humain à tous ces affreux pays lointains tout là-bas, à l’Est de l’Europe et au Sud de la planète ; sont particulièrement ciblés ceux qui, de Cuba au Venezuela en passant par la République du Donbass, ont l’effronterie de faire respecter leur souveraineté nationale, de nationaliser les ressources principales de leur pays, de refuser les traités supranationaux et néolibéraux chers à l’UE, bref, de ne pas considérer le néolibéralisme et le capitalisme comme la « fin de l’histoire ».
On pourrait certes reprendre les chefs de file de l’UE et des USA sur le soutien politique constant qu’ils apportent aux régimes féodaux du Golfe, aux dynastes sanglants de l’Arabie saoudite intégriste ou aux gouvernants racistes d’Israël, qu’un récent rapport officiel accuse d’avoir sciemment bombardé des écoles de l’O.N.U. dans la bande de Gaza en massacrant des centaines de femmes et d’enfants palestiniens qui fuyaient les bombardements de « Tsahal »…
Mais point n’est besoin de chercher hors de l’Hexagone les preuves de la barbarie systémique inhérente au mode de production capitaliste : un rapport récent de l’INSERM établit scientifiquement ce que l’on savait déjà empiriquement : laissons le lecteur prendre connaissance par lui-même de ces données accusatrices publiées sur le site d’Isabelle Eustache
A lire : Selon l’INSERM le chomage tue 20 000 personnes par an
La mortalité augmente avec le taux de chômage en France
Article publié par Isabelle Eustache le 25/03/2015
Selon une étude de l’Institut national pour la santé et la recherche médicale (Inserm) publiée dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health, depuis la crise économique de 2008, 584 suicides seraient attribuables à la hausse du chômage en France. Outre les suicides, la mortalité accrue chez les hommes est associée à une hausse des maladies chroniques, notamment cardiovasculaires.
Le chômage en France tue entre 10.000 et 20.000 personnes
Plus de 6.000 personnes âgées de 35 à 64 ans ont été suivies durant une dizaine d’années afin d’évaluer les effets du chômage en France sur la santé et la mortalité. Est ainsi mise en évidence une « surmortalité très importante » chez les chômeurs, trois fois supérieure à celle des personnes exerçant une activité professionnelle. Chaque année, le chômage tuerait entre 10.000 et 20.000 personnes.
Plus de suicides chez les jeunes hommes au chômage
Entre 2000 et 2010, l’augmentation de 10% du taux de chômage s’est accompagnée d’une hausse de 1,5% du taux de suicides, tout particulièrement chez les hommes de 25-49 ans. On estime ainsi qu’entre 2008 et 2010, le chômage aurait été responsable de 584 suicides supplémentaires. Et encore, selon les auteurs, il s’agirait d’une sous-estimation. Ils en concluent que « les hommes en âge de travailler, entre 25 et 49 ans, constituent la population la plus sensible aux variations du taux de chômage ». En conséquence, les démarches de prévention du suicide « mises en œuvre à destination de la population active doivent cibler les hommes jeunes en priorité ».
Sources : International Archives of Occupational and Environmental Health, mars 2015. Moussa Laanani et al., BEH du 6 janvier 2015, http://www.invs.sante.fr/beh/2015/1-2/2015_1-2_1.html.
Comme on le voit, les chômeurs ne sont pas ces « assistés » que fustigent sans trêve l’UMP les « journalistes » de TF1, d’Europe 1, de RTL et de la « grande presse » aux mains du grand patronat. En réalité, nombre de chômeurs et de précaires sont mis en danger de mort par un système qui les prive de travail (donc de salaire et de reconnaissance sociale) à coups de délocalisations, de suppressions d’emploi dans le public, tout en surexploitant ceux qui « ont la chance » d’avoir un emploi. Et ce n’est pas Hollande, qui vient d’expliquer aux jeunes sur Canal Plus qu’il faut trouver des moyens d’ « inciter » les chômeurs à trouver un emploi, ni Valls, qui vient d’envoyer aux ministères des « lettres de cadrage » les sommant de diminuer encore de 2% en 2016 les effectifs de la fonction publique, qui iront à contre-courant du scandaleux discours de l’UMP/MEDEF sur le prétendu « excès de protection sociale » dont bénéficieraient chez nous les exclus de la société capitaliste.
Dans les affreux pays socialistes d’hier, chacun avait un toit, un emploi et une qualification garantis à la sortie de l’école, l’accès aux soins et à l’Université étaient entièrement gratuit. C’est pour cela que ces Etats pouvaient être à bon droit qualifiés de « totalitaires » : irrespectueux de cette liberté fondamentale qu’est la « liberté d’entreprendre » (traduisez : du droit d’exploiter le travail d’autrui), ces Etats démoniaques empêchaient les capitalistes de faire main basse sur les moyens de production et d’imposer ainsi leur dictature sur la majorité en ouvrant ou en fermant à discrétion le robinet de l’emploi : un « stimulant » économique bien plus efficace et « moderne », pour faire marcher le bon peuple, que ne l’étaient le fouet primitif des esclavagistes antiques…
Quant à l’UE, dont la politique usurière dictée par Berlin produit des dizaines de millions de chômeurs, de précaires et de « travailleurs pauvres » en condamnant des pays entiers à la mort lente, seuls les « ravis » de l’Europe sociale peuvent encore penser qu’elle pourrait, par un coup de baguette magique, devenir une « Europe sociale » dédiée à l’emploi et au progrès social.
Moralité : face au crime contre la dignité humaine que sont le chômage et la précarité de masse, il faut sortir du capitalisme par la révolution socialiste et par l’établissement du pouvoir des travailleurs. Et pour créer la dynamique révolutionnaire, le minimum est d’appeler sans complexe les travailleurs à rassembler les forces populaires en exigeant que la France sorte, par la voie progressiste, de l’euro et de l’UE atlantique.
FLOREAL