« L’internationalisme, c’est d’abord de développer les luttes des salariés de chaque nation contre l’ennemi commun: le capitalisme mondialisé et son instrument en Europe l’UE »
Depuis trente ans nos acquis sociaux disparaissent les uns après les autres. Depuis trente ans, les intérêts des salariés sont bradés au patronat par les gouvernements successifs avec l’aide et l’accompagnement de Bruxelles.
A chaque fois le pouvoir, quel qu’il soit, et le patronat, ont nommé « réformes » ce qui était en réalité des « contre-réformes » sociales. A chaque fois le « dialogue social » a porté sur des reculs sociaux.
Le gouvernement Valls-Hollande, solidaire de l’UE : Dialogue social, régression sociale et répression
Valls pratique le dialogue social musclé pour obtenir un « nouvel ordre social »
Pour le dialogue social, M. Valls prévient : « avec tous les moyens que donne la Constitution, nous continuerons sans relâche à réformer »… Il veut une « loi travail » pour réduire l’assurance chômage. Il s’attaque aux retraites complémentaires, aux comités d’entreprises, aux CHSCT… Conforté par l’appui de l’électorat de, il poursuit sa politique anti-sociale.
Avec le 49-3 ? Manuel Valls ne l’exclut pas.
Pour “défendre les libertés”, Valls et Hollande promeuvent, comme ailleurs en Europe et comme aux Etats-Unis, une “loi sur le renseignement” qui autorise sans contrôle la surveillance de chaque citoyen. Et ils laissent les patrons licencier les militants syndicaux et les municipalités de droite tenter de fermer les Bourses du travail.
L’internationalisme, c’est d’abord de développer les luttes des salariés de chaque nation contre l’ennemi commun: le capitalisme mondialisé et son instrument en Europe : l’UE
En Belgique, au Portugal, en Italie, en Espagne et dans d’autres pays européens, des luttes se développent contre l’austérité et des politiques semblables. L’ennemi commun sont les actionnaires, les multinationales et les banques, bref le Capital et ses intérêts financiers. Et ce sont aussi les gouvernements qui leur obéissent, la commission de Bruxelles et ses institutions.
Et pourtant les salariés, à l’appel de leurs syndicats, se battent quasi uniquement contre leur propre gouvernement. En France contre un gouvernement social-libéral, en Espagne et au Portugal contre un gouvernement de droite, en Belgique contre un gouvernement de droite extrême, raciste et xénophobe. L’UE et l’euro sont rarement désignés comme responsable… Ces gouvernements ont néanmoins un point commun : ils valident et appliquent tous l’austérité européenne qu’ils ont accepté conjointement au nom de l’euro.
Il faut oser affronter l’Union Européenne
Les Grecs affrontent Bruxelles et ses institutions depuis de longues années. Ils rejettent la politique austéritaire de la Troïka. La commission de Bruxelles soutenue par les chefs d’état européens avec pour tête de file l’Allemagne combat le gouvernement qu’ils se sont donné. En France Valls-Hollande participent à l’élaboration de toutes les décisions européennes austéritaires qu’ils appliquent ensuite. Qu’ils se soient abstenus ou qu’ils aient voté Front de gauche, la majorité des Français ont rejeté cette politique. Y compris ceux qui ont voté FN sur fond de désespérance sociale et qui ont ainsi voté pour des partisans de la même austérité : les mairies du FN taillent allègrement dans les budgets sociaux au nom de la « crise » …
Les luttes se heurtent aux diktats de Bruxelles et de ses relais nationaux
Contre cette politique la mobilisation des salariés est essentielle. Mais aussi, la prise de conscience pour les composantes de la gauche radicale que les institutions européennes et leur modèle économique sont mortifères pour les progrès sociaux et pour les droits de la grande majorité. Vouloir à tout prix rester dans l’Union européenne, c’est se condamner à négocier sans cesse en recul et à désespérer les classes populaires.
Les syndicats, quasiment tous affiliés à la CES – Confédération syndicale européenne qui soutint le traité constitutionnel européen– réclament une “Europe sociale”. Ainsi le tract intersyndical pour le 1er Mai réclame “ une construction européenne fondée sur le progrès social, s’appuyant sur le renforcement du dialogue social et des droits sociaux » sans dénoncer ni les traités à l’origine de ces politiques ni l’absence totale de démocratie dans les prises de décisions européennes : les votes souverains des peuples y sont méprisés.
Or les luttes se heurtent aux diktats européens et au dogme de la “concurrence libre et non faussée”.
C’est le cas des papeteries Chapelle Darblay en Seine-Maritime, propriété d’une multinationale d’Europe du Nord. C’est à l’Etat d’intervenir, de proposer des solutions ( études de la filière bois et papier, recyclage…) et d’empêcher que l’importation remplace les productions nationales.
C’est le cas de la SNCF qui envisage, en Normandie et dans toute la France, au nom de la rentabilité, de supprimer des dizaines de trains essentiels pour les usagers, notamment les salariés. Sauver les services publics impliquerait de renationaliser tous les services publics livrés au privé et bradés au nom de la rentabilité : SNCF, Hôpitaux, assurances santé, énergie, eau …
Si nous voulons vraiment avancer dans cette voie, cela implique une bataille féroce contre l’Union européenne, une bataille que l’Union européenne ne peut accepter de perdre. Il est donc nécessaire d’en sortir.
Les salariés, la classe ouvrière ne croient plus à l’Europe sociale.
Envisageons donc ensemble qu’il est possible de sortir de l’euro et de l’Union Européenne. L’austérité en Grèce est plus violente que le serait la sortie de l’euro. En France le maintien de l’euro à tout prix, la politique austéritaire et l’absence de contrôle de notre monnaie, des importations, des investissement et des ventes d’entreprises industrielles sont dévastatrices pour l’emploi et les salaires. Soyons donc prêts à une sortie de l’euro. Ne disons pas : c’est impossible. C’est parce que la majorité des partis politiques de la gauche radicale, notamment le Front de gauche, mais aussi les syndicats ( adhérents tous de la très européenne CES) n’envisagent pas cette rupture que l’UE et les gouvernements européens soutien de Bruxelles se sentent forts et utilisent tous les moyens contre les salariés et les peuples.
Il faut en finir avec la dictature de l’Union européenne.
Osons la confrontation et disons le haut et fort dans les assemblées d’élus, dans les partis politiques, dans les syndicats : nous sommes prêts à nous battre contre l’Union européenne et à la quitter pour construire une autre société.
Vouloir à tout prix s’accrocher à cette Union européenne, c’est se condamner aux reculs sociaux sans fin, à la disparition de nos services publics et au contrôle sans limite de nos productions, de notre économie par le capitalisme mondialisé.
Ayons pour objectif de reconquérir notre souveraineté contre l’Union européenne. Exigeons, avec les Belges, avec les Grecs, les Espagnols, les Portugais … que nos gouvernements fassent passer les droits et exigences de leurs propres peuples avant les décisions bruxelloises.
C’est de cette perspective politique qu’ont besoin les salariés pour se battre. Pour faire grève, pour se mobiliser, il faut une perspective politique, il faut espérer gagner.
C’est pour cela qu’Action communiste appelle à participer le 30 Mai 2015, à Paris, à la manifestation pour le 10ème anniversaire du NON au traité constitutionnel pour réclamer la sortie de l’euro, de l’UE et de l’OTAN pour construire, si le peuple français en décide ainsi, et en solidarité avec les autres peuples européens, une société débarrassée des diktats du capitalisme et de l’impérialisme.
Avec pour objectif de construire un front populaire, patriotique et antifasciste, pour la reconquête de la souveraineté nationale.