Le FMI a certainement de la suite dans les idées et autant dans les pratiques. La semaine dernière, Vassílis Korkídis, président de la Confédération grecque du Commerce et de l’Entrepreneuriat (ESEE) a fait sa déposition devant le Comité d’enquête parlementaire, examinant les conditions “d’adhésion” de la Grèce, au régime tutélaire de la Troïka et du mémorandum. “Certains ont été si prompts à nous enfoncer dans ces protocoles et d’autres l’ont fait”, a déclaré le président de l’ESEE, “les visites de la Troïka ont toujours terrorisé le marché. Je ne crois pas qu’il y ait un Grec qui croit que le mémorandum a secouru les affaires à travers le pays”.
M. Korkidis, dont la déposition se poursuit, a évoqué aussi les visites en Grèce des représentants de la Troïka, et plus précisément leur comportement face aux interlocuteurs grecs.
“Une fois, c’était en Décembre 2011, nous avons reçu la visite de la Troïka, M. Klaus Mazouch (BCE) et M. Poul Thomsen (FMI) s’étaient rendus dans nos bureaux, sans être accompagnés de la représentation grecque. Lorsque nous avons réagi devant leur exigence de réduire nos salaires pratiqués chez nous, et lorsque nous avons voulu les comparer avec les salaires des autres pays européens correspondants, vous savez ce que M. Thomsen avait dit ? ‘Vous faites une grosse erreur. Regardez les salaires en Europe du Sud-est et dans les Balkans, parce que vous y appartenez.’ Lorsque je lui ai demandé, ce qu’il en pensait, et ce que devrait être alors le salaire grec, il m’a dit, ‘300 €, c’est bon’.” “Quand je leur ai dit, ‘tombons d’accord pour comparer la Grèce à un pays européen sur cette question des salaires’, alors leur position fut claire: ‘Il faut pratiquer les salaires de la Bulgarie’. Rien n’a été implicite de leur part, ils nous l’ont dit”, propos cités par la presse grecque.
Cet argument… culturaliste et sélectivement mondialiste, ainsi rudement avancé par les représentants de la Troïka, est de toute première importance dans la compréhension du mécanisme de l’asservissement par la dette et autant, de la vraie nature et des intentions (en partie réalisées) du colonialisme européiste. Et ce n’est pas parce que les salaires du secteur privé (et parfois public) en Grèce tournent quelquefois autour de cette somme magique des 300 euros mensuels, que la dette grecque diminue, c’est même le contraire qui s’est produit, la paupérisation généralisée en plus. Les masques tombent… et la Troïka demeure.
source : extrait de greek crisis