Dans l’affaire grecque tout tourne autour de l’euro et de l’UE. Y rester et y rester, ou en sortir pour s’en sortir.
L’euro, l’arme d’exploitation massive contraignant à l’euro-austérité sans fin : y rester et y rester, ou en sortir pour s’en sortir !
Syriza tente de tenir un discours impossible : « Nous voulons rester dans l’euro et l’UE et négocier avec la BCE et le FMI qui nous trompent, nous humilient, brisent notre peuple, pulvérisent ses conditions de vie ». Est-ce sérieux, est-ce cohérent ?
Dans le même temps, les institutions de l’Europe supranationale du Capital ont mis à exécution leur menace. Dès l’annonce de la convocation d’un referendum, la BCE a gelé l’accès aux liquidités aux banques grecques – en contradiction d’ailleurs avec le mandat de la BCE d’assurer la stabilité financière – contraignant le gouvernement grec à mettre en place un contrôle des capitaux. Donnant lieu immédiatement à un concert catastrophiste des chiens de garde médiatiques s’inquiétant de la limitation des retraits à 60€ par jour pour les particuliers. Cela n’inquiète pourtant pas les mêmes que cela correspond à un plafond mensuel de près de trois fois le smic grec ou des pensions de retraites moyennes imposé par la Commission Européenne ! De fait, la Banque Central Européenne a ainsi ouvertement donné le signal pour une fuite des capitaux afin d’étrangler le système financier de la Grèce. Le calcul de la Banque Central Européenne est sans aucun doute de terroriser le peuple grec pour l’obliger à voter oui, pour contraindre les travailleurs grecs à réduire encore leurs salaires. Comme avec Chypre, il s’agit également de faire un exemple pour terroriser et diviser les peuples d’europe. Et pour bien montrer que ce n’est pas la Grèce qui décide, la Commission Européenne a rappeler l’obligation faîtes à chaque état membre en vertu des traités européens de la libre circulation des capitaux, réclamant la levée au plus vite de ce contrôle des capitaux, et faisant part de menace à peine voilées si ces contrôles devaient perdurer:
la libre circulation des capitaux devra être rétablie dès que possible, dans l’intérêt de l’économie grecque, de la zone euro et du marché unique de l’Union européenne dans son ensemble. La Commission suivra de près l’évolution de la situation et la mise en œuvre des mesures de restriction imposées sur les mouvements de capitaux. déclaration de la communauté européenne 29 juin 2015
L’eurogroupe – réunion des ministres des finances de la zone euro – a également décidé de tenir une réunion en excluant le ministre grec des finances, publiant d’ailleurs un communiqué de soutien aux memorandums de la Troika. Prouvant qu’il n’y a pas de chemin autre que l’austérité au sein de la zone euro.
Le peuple grec devra donc se prononcer lors d’un referendum, sous la pression des impérialismes capitalistes et européens coalisés, et sous la menace d’un coup d’état financier… Avec l’euro, nul besoin pour les impérialismes capitalistes de faire appel au tanks alors qu’ils peuvent faire appel aux banques. C’est sans aucun doute cela l’UE « sociale » et l’euro qui protège, l’UE réformable que théorisent encore certain précipitant les peuples dans l’abysse pour « sauver l’euro ». Avec pour résultats en Grèce une hausse de 45 % de mortalité infantile, de 42 % du taux de suicides, accompagnées d’une baisse de trois ans de l’espérance de vie ne lui donnent pas entière satisfaction et près de la moitié des retraités sous le seuil de pauvreté.
« Un spectre hante l’Europe »
Chacun se souvient en 2005 du bourrage de crâne pour tenter d’arracher un oui au peuple Français au sujet de Traité de Constitution Européenne. En dépit des menaces et de la propagande intensive de la machine médiatique, les travailleurs de notre pays avait opposé un solide et vigoureux non à l’Union Européenne du Capital.
Mais dès 2007, ce traité était adopté par l’UE, après une ratification en France aussi scandaleuse qu’antidémocratique par les parlementaires collabos du Parti Maastrichien Unique. L’Union Européenne, antidémocratique et antipopulaire, n’autorise et ne reconnait les référendums et les élections que lors qu’ils disent oui à ce que la classe capitaliste à décidé. Le président de la Commission Européenne Jean Claude Juncker ne l’a t il pas encore récemment déclaré après les élections de janvier en Grèce, prévenant qu’il n’y aurait aucun changement puisque « il n’y a pas de démocratie contre les traités européens ».
Ne vient il pas de réaffirmer qu’il appelle à voter oui à ce que propose la commission européenne, quelque soit la question ?
« Je demanderai au peuple grec de voter « oui », indépendamment de la question qui sera finalement soumise à leur méditation » JC Junker 27 juin 2015
Ce qui se passe, tant avec le coup de force contre la Grèce, qu’avec celui de l’euromaidan mettant en place à Kiev une junte pro UE fasciste, ne permet pas de nier la nature totalitaire, profondément antidémocratique et fascisante de l’Union Européenne.
Le 30 mai dernier, c’est justement pour la démocratie, pour la paix, pour le progrès social que s’est tenue à Paris à l’occasion des 10 ans de la victoire du non en 2005 une manifestation pour la sortie de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et du Capitalisme.
Pour une politique décidée par et pour le peuple, dans intéressants des travailleurs et non plus d’une petite oligarchie capitaliste mettant à sac la planète, exploitant les travailleurs et les réduisant au silence, tous ensemble, il faut faire front pour briser cette dictature des multinationales, des marchés qu’est l’Union Européenne, pour briser les chaînes de l’euro, pour sortir de la spirale vers la guerre de l’OTAN. Oui, il faut sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, Sortir du Capitalisme. Ce qui se passe en Grèce le démontre.
La classe capitaliste a commencé sa campagne de terreur et d’intimidation pour le oui
Les partisans du OUI expliquent qu’il faut se coucher devant l’UE, la BCE et le FMI, ils tiennent la discours de tous les collabos sous toutes les latitudes.
Quant à Juncker (président de la Commission Européenne), tout de probité vêtu, il se dit trahi par Tsipras. Et il appelle directement à voter oui, ajoutant :
« Un non des Grecs au référendum serait interprété comme un non à la zone euro, un non a l’Europe » Jean Claude Juncker
Christine Lagarde (FMI), qui aime tant les arbitrages privés, gronde les Grecs et les veut « adultes ».
Sigmar Gabriel ministre de l’économie de l’Allemagne a martelé en conférence de presse le 29 juin que la question posée lors du référendum était « oui ou non au maintien dans la zone euro » alors que A Merkel déclarait « Le référendum est évidemment lié au maintien dans l’euro »
La BCE, le FMI et l’UE, ces armes d’exploitations massives des capitalistes, assassinent la Grèce et donnent des leçons à un peuple dont ils tiennent la tête sous l’eau mais qui bouge encore. Face à cela n’est-il pas désolant que Syriza entretienne l’illusion que ces bandits et leurs institutions peuvent devenir sociales ?
Alors disons-le clairement : le vote NON au référendum du 5 juillet sera hétérogène. Cependant qu’en est-il du vote OUI ? Le vote OUI signifierait que les Grecs cèdent au chantage de l’UE, de la Troïka. Ce qui augurerait mal de la survie de la Grèce comme nation indépendante mais confirmerait son exemplarité comme animal de laboratoire du grand capital qui teste sur ce pays une guerre totale contre le salaire et les services publiques : ce pinochétisme pour le moment sans Pinochet c’est la substance même de l’UE.
Il n’y a pas de démocratie dans le cadre des traités européens : brisons les chaînes de l’UE du Capital !
Alors, sans vouloir faire de peine à Juncker qui pourtant a expliqué – mais les Grecs sont de grands enfant sots selon les médias du capital ! – qu’ « Il n’y a pas de démocratie contre les traités européens » ce qui, soit dit en passant est un propos fascisant, sans vouloir donc compromettre ce commis des multinationales, comment ne pas conclure que la victoire du NON , du OXI, serait un pas dans la bonne direction c’est-à-dire un coup de pied au c.. de l’Union Européenne, contre la dictature du Capital.
Le 26 juin dernier le Secrétaire Générale du Comité Central du KKE, D. Koutsoumpas, au cours de son discours sur la place centrale d’Athènes devant une foule massive de manifestant a déclaré, avant que Tsipras n’annonce la tenue d’un référendum:
« Le peuple grec doit dire un grand NON à l’accord, NON à son propre faillite continue, NON aux partis de la rue à sens unique européenne et du pouvoir capitaliste. Il doit tracer la voie pour prendre vraiment les rênes du pouvoir.
Le peuple doit se battre aux côtés du KKE, il doit empêcher les mesures antipopulaires, dans les rues, dans les lieux de travail.
SYRIZA est arrivé au pouvoir en s’emparant des revendications ouvriers-populaires. Maintenant il tente de tromper le peuple une fois de plus, en faussant et en interprétant les votes du peuple en fonction de ses intérêts.
Cinq mois après les élections, le gouvernement se prépare à envoyer au peuple la note avec les mesures du nouveau accord qui constitue une vraie corde au cou des couches populaires qui se sont saignées, et continueront à se saigner pour la dette, pour l’UE, pour la rentabilité des monopoles, si elles ne passent pas à la contre-attaque, sur la voie de la rupture et du conflit avec l’UE et les monopoles.
Le peuple grec doit rejeter les propositions des prêteurs (les « trois institutions ») ainsi que les propositions du gouvernement de Tsipras de 47 + 8 pages; elles sont toutes deux barbares, une guillotine pour le peuple.
Le gouvernement de SYRIZA-ANEL ainsi que ses partenaires européens et le FMI, avec l’intervention des États-Unis, n’ont pas renoncé aux efforts pour sauver la Grèce capitaliste à l’intérieur du cadre de l’UE capitaliste. »
Dans une intervention au cours du programme de la chaîne de télévision Mega TV, peu après la déclaration du Premier ministre, Yiannis Gkiokas, membre du CC du KKE et responsable de son Bureau de Presse, a souligné que:
« La position du KKE est claire. Le NON du peuple grec doit s’adresser à la proposition des prêteurs et également à la proposition du gouvernement de 47 pages avec des détails ajoutés pendant toute cette période.
Ces deux propositions contiennent des mesures sauvages au détriment du peuple.
Le référendum constitue un chantage contre le peuple et vise à le rendre complice des plans antipopulaires, en lui disant de choisir entre deux maux.
Le gouvernement doit arrêter de raconter des contes de fées à propos du soi-disant respect de la volonté du peuple. Le peuple a lutté dans les années précédentes contre les mémorandums et les lois d’application, il a souffert. Et au cours de ces cinq mois, le gouvernement n’a aboli aucune loi, a laissé intact le cadre précédente et propose également de nouvelles mesures aux prêteurs.
Le gouvernement dit que la proposition des prêteurs est en dehors du mandat du peuple. Est-ce que sa propre proposition se trouve dans les limites du mandat du peuple?
Le gouvernement dit des mensonges au peuple grec. Il lui a promis qu’il pourrait se débarrasser des mémorandums et de l’austérité au cadre de l’UE et de la voie de développement capitaliste et maintenant il essaie de gérer l’effondrement de cette récit pré-électorale.
Le peuple doit dire non à ces deux propositions de toutes les manières et en utilisant tous les moyens disponibles. Il doit rejeter le plan des prêteurs ainsi que le plan du gouvernement. Il doit se lever et se battre pour la seule solution réaliste en ce qui concerne ses propres intérêts, ce qui est la rupture avec l’UE et la voie actuelle de développement « .
A lire : les mesures du mémorandum de la Troika en date du 26 juin 2015 : List of prior actions – version of 26 June 20 00.pdf [en anglais]