www.initiative-communiste.fr site web du PRCF, relaie cet entretien avec Gérard Cazorla, délégué CGT Fralib, quelques mois avant la belle victoire et le démarrage de la SCOP, avec ce vécu extraordinaire d’un affrontement avec une multinationale géante, réalisé par nos camarades de lepcf.fr
L’usine historique a été créée à Marseille en 1902 et travaillait sur le thé et les infusions à base de produits régionaux. Activité à main d’œuvre nombreuse, plusieurs générations d’ouvriers se sont succédées. Quand Unilever décide sa fermeture, la marque est centenaire. Ricard l’avait achetée dans les années 66-67 à une grosse famille bourgeoise, les Dubonnet, avant de la céder à Unilever en 1972. L’entreprise comptait encore 400 salariés. L’activité était très manuelle. Le personnel était en majorité féminin, la direction comptant sur une meilleure dextérité pour mettre les sachets dans les boîtes d’emballage. Puis est arrivée l’automatisation, qui a supprimé beaucoup de postes tout en remplaçant petit à petit les femmes par des hommes.
Le site s’est installé à Gémenos en 1989 après la fermeture des chantiers de la Ciotat. C’était une opportunité pour Unilever, car le groupe a alors bénéficié de nombreuses aides. Ce déménagement sanctionnait aussi une véritable dégringolade des effectifs de l’entreprise : de 400 à 178 salariés. Fralib fabriquait le thé Éléphant à Gémenos et au Havre, une autre usine faisait de la soupe à Poitiers sous la marque Royco. Au total l’entreprise employait 650 salariés en France.
Par la suite, Unilever, pour « rationaliser » ses productions en Europe, ferme le site du Havre. Une partie de la production est ramenée à Gémenos, l’autre part pour Bruxelles. Gémenos faisait le thé aromatisé et les infusions. Bruxelles s’occupait du thé noir. Mais le 28 septembre 2010, Unilever décide de fermer l’usine de Gémenos pour transférer nos productions en Belgique et en Pologne. Voila dit rapidement l’histoire de notre entreprise de 1880 à nos jours.
A partir du 28 septembre, nous sommes alors entrés en lutte, lutte que nous avons menée jusqu’au 26 mai 2014, date à laquelle nous avons signé un accord de fin de conflit avec Unilever.
Au moment de l’annonce de la fermeture, nous étions persuadés que notre usine était rentable. Nous nous sommes immédiatement opposés à sa fermeture en faisant un recours en justice. Nous étions déterminés à tout faire pour la garder. Puis avec nos experts, ceux avec qui nous travaillions déjà depuis longtemps, nous avons fait la démonstration que l’entreprise était viable. Nous avons aussi pu faire la démonstration des profits qu’elle réalisait en faisant la preuve par A+B que tout ses coûts étaient amortis par quatre mois de notre activité, tout le reste allant aux actionnaires. L’injustice devenait flagrante comme jamais !
Dans un premier temps, nous avons essayé de faire revenir Unilever sur sa décision : nous nous sommes vite rendu compte que c’était peine perdue. Nous avons alors décidé de travailler à un projet alternatif, et puisque cette usine allait nous échapper, nous avons décidé que rien n’en sortirait. Nous avons donc pris des mesures en conséquences pour préserver notre outil de travail et nos emplois.
Comment les choses se sont passées entre vous, comment avez-vous fonctionné dans le collectif, du point de vue de l’unité ?
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Au départ nous étions 182. Le recours en justice et la lutte que nous avons menés ont fait que le premier PSE à été annulé. Nous avons poursuivi l’activité à 182, Unilever faisant semblant de continuer. Cependant nous nous sommes rendu compte qu’ils avaient commencé le transfert à Bruxelles et en Pologne ; malgré cela nous avons continué à mener une bataille juridique qui nous a permis d’annuler 3 plans sociaux.
Parallèlement, nous avons aussi fait la démonstration que ces décisions n’étaient justifiées ni sur le plan économique ni sur le plan social. Nous avons profité de la campagne des présidentielles comme d’un temps important de la bataille politique pour la survie de l’entreprise. Nous nous sommes servis de toutes les occasions qui nous ont été données pour faire avancer notre cause. Cela a commencé avec les primaires socialistes. De nombreux candidats sont venus nous voir à l’usine.
Ils sont venus d’eux même, cherchant à nous utiliser à des fins électoralistes : nous ne sommes pas tombés dans le panneau. Si nous les avons reçus, c’était pour faire avancer notre problème. Nous leur disions : si vous venez à l’usine, c’est pour discuter de notre projet alternatif et de la manière dont vous allez nous aider. Nous avons conservé cette démarche à chaque rencontre avec un homme politique.Nous avons aussi mené une bataille médiatique car dans le monde d’aujourd’hui les médias tiennent une place de première importance pour faire passer des idées. Alors notre bataille syndicale s’est développée pour faire parler de nous. Nous prenions au moins une initiative par semaine. Il fallait faire connaître notre lutte pour maintenir la pression. Ces campagnes étaient autant internes à l’entreprise que destinées à l’extérieur.
Nous avons également été très attentifs au maintien de notre cohésion. Nous tenions les salariés informés chaque fois que nous avions un élément nouveau. Le capital a de grands moyens pour conduire sa politique et atteindre ses objectifs économiques. Il a essayé de nous affaiblir avec tout ce dont il disposait. Il a par exemple essayé d’acheter des départs en proposant de fortes sommes d’argent (60.000 €). Malgré cela sur les 182 salariés, 76 sont restés jusqu’au bout. Leur maintien nous a beaucoup aidés pour faire face à toutes leurs tentatives.
… et il a aussi les moyens pour vous diviser.
Oui, sachant que la bataille juridique a été dure. Unilever a tenté un troisième PSE qui a été annulé à son tour, ainsi que les licenciements auxquels la direction avait procédé. Mais elle n’a pas voulu en tenir compte ; elle a tenté un passage en force en maintenant sa décision et en envoyant un courrier aux salariés leur expliquant qu’ils avaient le choix entre prendre des congés de reclassement et aller aux Prud’hommes pour obtenir des indemnités, ou refuser, auquel cas la direction arrêtait de les payer. Tel était leur chantage en mars 2013.
Les salariés ont refusé, puisque leurs licenciements avaient été annulés par la décision rendue à notre recours en appel, le 28 février. Mais du fait de ce refus, la direction a mis ses menaces à exécution. Les travailleurs se sont donc retrouvés sans revenu de mars à septembre, date après laquelle nous avons décidé de les inscrire à Pôle emploi.
Nous nous sommes ensuite saisis du juge de l’exécution de Nanterre pour faire appliquer le jugement du 28 février. Il nous a donné raison en octobre. Les licenciements ont été annulés. Unilever était soumis à une astreinte de 3.000 euro par jour à compter de la notification. Elle se transformerait en une astreinte de 10.000 euro par jour si la décision n’était pas respectée et appliquée au bout de quinze jours. C’était pour nous une grande victoire. Malgré cela Unilever ne s’est pas avoué vaincu et a entrepris un 4ème PSE pour tenter d’en contourner les conséquences et ne pas réintégrer les salariés qui, du coup, sont restés à Pôle emploi.
A la fin de cette procédure qui a démarré en novembre, Unilever a provoqué une réunion pour se remettre dans les clous vis-à-vis de l’astreinte, puis ils nous ont convoqués pour une première rencontre sur notre projet de coopérative.
Je suppose que vous devez votre victoire à d’autres facteurs que ceux liés à la seule bataille juridique et qu’à chaque fois la mobilisation des salariés est venue elle aussi peser dans le rapport de force…
Notre lutte a été juridique, économique, syndicale, mais elle a été prioritairement politique et médiatique. En fait notre lutte s’est structurée selon ces cinq branches, telle une étoile portée par tous.
Quand vous dites médiatique, c’est parce que vous avez entrepris des actions pour attirer l’attention et construire des rapports de force ?
Il faut populariser les luttes. Nous devions populariser la nôtre. Elle était juste. Nous la savions légitime. Mais cela répondait aussi à un autre objectif : le besoin de solidarité. Sans ça nous n’aurions pas pu tenir pendant quatre ans. Nous n’aurions pas pu résister à la dureté de certaines situations, par exemple les quatre mois où les salariés se sont retrouvés sans salaire, ou encore lors des périodes de grève. A deux reprises, nous avons été amenés à occuper : il nous a donc fallu tenir plusieurs mois sans salaire.
Il y a donc eu une grande solidarité ?
Oui elle a été énorme. Grâce à elle, nous avons pu tenir.
Comment avez vous gagné cette solidarité ? Votre lutte a un côté exemplaire qui tient à la manière dont en interne, vous avez su entretenir la mobilisation de tous, et en externe, quand vous vous êtes adressés à la population, aux travailleurs, aux syndicats, aux partis politiques…
Comment avons-nous travaillé en interne ? Nous nous sommes avant tout appuyés sur nos structures syndicales. C’est l’outil de notre victoire. La CGT était déjà bien implantée dans l’entreprise avant le conflit. Et nous avons poursuivi l’enseignement que nous avons reçu de ceux qui nous ont précédés et qui ont forgé l’outil syndical d’un point de vue de classe. Nous avons continué le syndicalisme de nos aînés. Tout en nous inscrivant dans leurs traditions, nous avons travaillé avec ses structures actuelles, c’est-à-dire l’union locale pour les questions de proximité, l’union départementale, la fédération de l’agroalimentaire pour les autres. Chacune d’entre elles a joué son rôle en appui de notre combat.
Bien sûr, à la base de tout cet édifice, se trouvait notre syndicat et ses militants expérimentés. Nous connaissions parfaitement notre entreprise, ses rouages, grâce à notre présence au Comité de groupe de Versailles et au Comité européen. Nous nous sommes donc formés au contact de notre entreprise et de nos structures syndicales. De ce point de vue, il ne fallait par compter sur le capital ; pour lui, moins nous en savions, mieux ça valait. La connaissance que nous avions acquise dans l’entreprise a beaucoup compté pour la démonstration que nous avons fournie de sa viabilité. Il était du coup plus difficile de la contester.
Mais nous avons aussi consacré beaucoup de temps auprès des salariés pour organiser notre stratégie avec eux. Nous tenions au moins une AG par semaine et en tous cas pour chaque décision importante. Nous avons toujours joué la carte de la transparence, même si parfois nous étions tenus à une certaine confidentialité. Quand nous avions des décisions à prendre, elles se faisaient toujours après en avoir débattu entre tous. Nous avons aussi pris de nombreuses initiatives pour entraîner avec nous la population, les travailleurs ; leur mobilisation et leur solidarité nous ont permis de gagner.
Il y a eu aussi un fort apport de militants de l’extérieur ?
Oui, il faut dire aussi que notre syndicat a toujours répondu présent aux sollicitations de l’extérieur : il s’est toujours mobilisé pour les autres. Aussi quand notre tour est venu, nous n’étions pas des inconnus et cela nous a rapidement profité en retour. Cela collait avec la culture du syndicalisme que nous avions.
Concernant l’outil politique comment vois-tu les choses ? Au début du siècle dernier les travailleurs les plus conscients disaient que le monde du travail avait besoin d’une force politique qui lui soit utile, qui les représente…
Ils avaient raison. Je suis un de ceux qui regrette l’époque où il y avait une courroie de transmission. On a beaucoup reproché l’existence de cette courroie qui existait entre la CGT et le Parti Communiste. Moi je pense qu’en la supprimant, cela a été le début de beaucoup de difficultés pour le syndicalisme. Celui-ci, contrairement aux dogmes actuels, doit s’imprégner des positions d’un parti de lutte organisé sur des valeurs de classe, d’un parti authentiquement ouvrier qui, de son côté, sache aussi s’inspirer du monde du travail et des luttes qu’il mène. Je dirai que cette courroie de transmission est une conséquence naturelle de la lutte des classes. Nous en avons besoin, car contrairement à toutes les conneries qui traînent sur l’indépendance syndicale, celle-ci n’existe pas. Je considère pour ma part que les autres organisations ont toutes leur courroie, particulièrement le MEDEF qui obéit à une ligne politique dont il sait parfaitement trouver les relais pour l’impulser.
Que penses-tu du PCF d’aujourd’hui, de sa place dans le monde du travail, de son utilité pour les luttes ?
Son utilité est pour moi incontestable. Connaissant sa culture et sa disposition naturelle à soutenir les luttes des travailleurs, nous nous sommes tout de suite tournés vers lui. Nous avons toujours eu de bonnes relations avec le PCF et je pense qu’il est bien dommage qu’il se soit autant affaibli, parce qu’il est clair que les travailleurs ont besoin de perspectives politiques, or dans le cas présent sa faiblesse nous a été préjudiciable. Je comprends que pour gagner des mairies ou des élus dans d’autres institutions représentatives de l’état, il ait besoin de passer des alliances avec d’autres forces politiques, mais il faut aussi se demander si le jeu en vaut toujours la chandelle et si au bout du compte, nous ne nous affaiblissons pas encore d’avantage en acceptant des marchés de dupe. Que le Parti Communiste perde en crédibilité, cela est regrettable parce que cela ne sert pas les luttes. Il manque une perspective politique pour permettre ce dont nous avons besoin : un changement de société
Tu veux dire : redonner de l’espoir, rendre confiance dans la lutte en lui offrant des perspectives pour mettre en œuvre les changements qu’elle porte nécessairement en elle…
Il est clair que nous pouvions compter sur les communistes. D’ailleurs les élus communistes d’ici ont beaucoup fait pour notre lutte, en influant notamment à la région pour faire voter la motion de soutien au financement de l’expertise dont nous avions besoin pour la réalisation de notre projet. Sans eux il aurait été beaucoup plus difficile de l’obtenir.
Comment est-il possible de résister à la mondialisation capitaliste ? A ton avis quel serait le cadre le plus adéquat pour le faire ? Le cadre national, le cadre européen, les institutions mondiales ?
Pour moi c’est d’abord le cadre national, c’est à ce niveau que doit et peut avoir lieu la résistance. Les autres niveaux nous entraînent dans une spirale qui favorise les pillages du grand capital. Dans notre pays, le capital pille nos richesses, nos savoir-faire, il casse notre industrie pour augmenter ses profits. On cherche à nous faire croire que ce sont les partons qui créent les richesses. Rien n’est plus faux. Ce sont les travailleurs riches de leurs savoir-faire.
A l’occasion des débats que vous avez animés autour de votre lutte, par exemple du film qui la raconte, vous avez souvent été interpellés relativement à un mot d’ordre que vous utilisiez, « Vivre et travailler au pays », pour vous faire le reproche d’avancer une revendication au contenu nationaliste. Qu’en penses-tu ?
Travailler au pays, bien sûr ! Nous vivons en France et nous voulons un emploi dans le pays où nous vivons. Or pour nous, le meilleur moyen de le conserver, c’est encore celui de se battre contre les délocalisations, contre ceux qui, pour faire toujours plus de profits, sont près à sacrifier une partie de l’industrie et nécessairement les travailleurs qui vont avec. Nous nous sommes battus pour conserver notre site industriel, nos emplois et pouvoir continuer à travailler chez nous. Cela se traduit par « Vivre et travailler au pays » ? Et bien oui. Nous voulons pouvoir travailler avec ce que l’on sait faire depuis toujours, avec nos compétences, nos savoir-faire. Nous le voulons ainsi parce que nous considérons que l’outil de travail nous appartient. D’ailleurs nous avions prévenu la direction que s’il lui prenait l’idée de partir et de fermer la boite, elle aurait fort à faire. Notre détermination venait de l’idée que l’outil de travail nous appartient, qu’il est à nous !
Votre lutte représente pour le monde ouvrier un point d’arrêt mis au mouvement des délocalisations /destructions industrielles. Il est l’avènement de ce moment dans l’histoire économique et donc de la lutte des classe où des travailleurs disent : « nous ne voulons pas de vos prime, nous ce que nous voulons c’est rester au boulot parce que nous savons que notre entreprise est viable. Elle nous appartient, nous en prenons le contrôle, nous allons la défendre et faire en sorte qu’elle reste ici. ».
Bien sûr, parce qu’avec une prime de 20.000, 50.000 ou même 100.000 €, ça ne compensera jamais un emploi. Comment retrouver du travail quand vous avez 55 ans, ou même quand vous êtes jeune et que vous n’avez connu que la galère dans la situation de crise économique actuelle ? Regardons les statistiques ! Dans cette situation, il y en a un tiers qui s’en sort et retrouve un emploi stable, un tiers qui va à l’intérim, par contre pour le troisième tiers, c’est généralement la misère assurée ! Nous, nous ne souhaitions pas connaître cela. Nous voulions tous nous en sortir en continuant à travailler où nous étions. Alors nous avons pris notre destin en main. Nous avons dit : « pas question que l’on nous mette au chômage, pas question que l’on nous fasse basculer dans la misère ; nous avons du travail, nous voulons le garder, nous savons que nous sommes rentables, il n’y a aucune raison valable de fermer notre usine ». Nous avons tout fait pour la conserver et nous y sommes arrivés.
Et vous avez gagné ! Vous avez ouvert à votre niveau une perspective… et du coup, pour d’autres aussi ?
Nous avions un projet alternatif pour continuer à faire du thé dans cette usine, nous avons réussi à l’imposer, maintenant nous allons passer à autre chose en mettant en place notre coopérative et œuvrer pour qu’elle soit pérenne. De la même manière que nous nous sommes inspirés des luttes du passé, d’autres pourront se servir de notre expérience. Il ne faut pas croire que nous avons tout inventé. Nous nous sommes inspirés de l’exemple des Lustucru, des Nestlé. Eux aussi ont ouvert des perspectives. Nous en ouvrons une de plus, mais celle là en plus elle est victorieuse. Elle va venir se rajouter à toutes les expériences passées et c’est tant mieux pour les luttes à venir.
Mais je suppose que vous avez toujours besoin d’un soutien et de débouchés politiques ?
Nous avons surtout besoin de débouchés politiques pour aller vers de vrais changements de société, parce que sans cela, nous ne ferons pas autrement que ce que font les socialistes qui prennent le pouvoir pour faire des réformes à l’opposé de ce souhaitent les gens de gauche. L’alternance droite-gauche ressemble à une bipolarisation à l’américaine où chacun son tour, ils font la même politique. Pendant ce temps, les travailleurs morflent et subissent la crise pour que quelques uns s’enrichissent encore d’avantage.
C’est dramatique. La gauche se fait élire avec un programme qu’elle n’applique pas. Au contraire elle fait une politique de droite. Cela finit par profiter au Front National, qui a tout loisir de manipuler les esprits à partir de tels résultats. Il fait croire qu’il est du côté des travailleurs alors que c’est l’inverse. Pour notre conflit, sur deux décisions politiques votées au conseil général, la première fois ils n’ont pas pris part au vote, la seconde ils ont voté contre. Ce parti se dit proche des salariés alors qu’il n’en est rien. II trompe tout le monde. Mais il est favorisé dans cette situation de crise et de difficultés économiques où il devient un recours pour le capital et où le PS l’utilise pour dévoyer le mécontentement. Ils le font monter alors qu’il n’a pas lieu d’être.
Il est le troisième fer au feu du capital…
Bien sûr, avec l’objectif de pouvoir amenuiser tout ce que nous avons acquis par nos luttes, tout ce qui a été obtenu avec le CNR, la Sécurité sociale, les retraites, ils remettent tout en cause et le FN leur permet de nous taper dessus, de tout grignoter petit à petit. Si nous n’avons pas d’autres perspectives que celle de cette fausse alternance, nous allons droit à la catastrophe. Il faut absolument relever la tête.
Mais pour mettre en œuvre cette perspective, il faut un outil…
Il faut un outil politique résolument tourné vers les travailleurs, qui sache rester auprès d’eux.
En conclusion…
Quatre années de lutte ne peuvent se résumer en une demi-heure. Une leçon : le capital ne recule devant rien. Unilver avait payé des milices pour nous empêcher d’entrer dans notre usine. Nous avons dû les affronter pour la reprendre, avec des blessés, mais nous avons bien fait parce que sinon nous n’en serions pas là, aujourd’hui. Ils ont de gros moyens, un service juridique énorme. Il faut savoir que nous avons dû négocier avec le service juridique du MEDEF, avec leurs avocats. Nous, avec notre petit avocat de Bagnolet et nos petits moyens, nous avons su résister ; et c’est grâce à cette résistance de petits moyens et de solidarité, que nous avons pu mettre en place notre coopérative.
Je pense que nous allons réussir. Nous n’avons pas le droit de perdre cette lutte, nous n’avons pas le droit non plus de gâcher la coopérative que l’on va mettre en place, donc nous réussirons ce que nous sommes en train d’entreprendre. J’espère que les consommateurs nous aideront.
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