GEORGES GASTAUD, Marxisme et universalisme, Delga, 2015, 27 €. Il s’agit d’une série d’articles mis en cohérence et en perspective qui font échec aux oppositions stériles entre particularisme (nationaliste, communautariste, régionaliste, individualiste…) et l’universalisme (l’idée d’une citoyenneté mondiale bousculant classes et frontières). Marxiste, c’est-à-dire matérialiste et dialecticien, l’auteur montre au contraire que la lutte des classes traverse à la fois l’universalisme et les particularismes. L’universalisme d’abord, car à côté du cosmopolitisme des financiers et du supranationalisme européen, il existe un internationalisme prolétarien qui construit l’Europe des luttes en retrouvant l’esprit de l’Internationale communiste. De même, face à l’extrême droite sarko-lepéniste qui ethnicise la nation, le patriotisme populaire et républicain promeut les conquêtes… universelles des nations existantes, par ex. celles du CNR. Il s’agit donc, pour le patriotisme républicain et pour l’internationalisme prolétarien « de seconde génération », de s’unir dans l’idée d’un large Front patriotique, antifasciste et populaire tourné contre l’UE, contre l’OTAN, contre le tout-anglais impérial, etc., en défendant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour que s’instaure une coopération internationale tous azimuts, valorisant les diversités culturelles, économiques, etc. L’auteur explicite aussi le concept d’exterminisme capitaliste en montrant les implications du juste slogan cubain « le socialisme ou la mort ! ». Enfin, G. Gastaud se penche sur les questions sociétales et montre que, pourvu que l’on n’abandonne pas le point de vue communiste du combat de classe pour une société sans classes, on peut rattache au combat social les questions que l’adversaire étiquette généralement comme « sociétales » (quid par ex., pour un marxiste, de la « discipline à l’école », de la « sécurité », de l’immigration, voire du « mariage pour tous » et de la G.P.A. ?).