Jimmy’s Hall, mise en scène de Ken Loach, scénario de Donald O’Kelly, 2014
Ce n’est pas un film tout récent, mais qu’importe : tout communiste qui a l’occasion de le voir doit saisir l’opportunité et entraîner ses amis. Pas seulement parce que Ken Loach est un vrai réaliste socialiste – en entendant par là un analyste sensible, et souvent plein d’humour, de l’humanité en lutte et des solutions qu’elle invente – mais parce que ce film donne accès aux luttes du peuple irlandais et à la noblesse des pionniers communistes qui se sont battus pour lui dans la tradition du marxiste James Connolly (rien à voir avec le romancier cité plus haut). Pour revoir sa vieille maman, Jimmy revient donc des Etats-Unis où l’avait chassé la persécution anticommuniste de l’Eglise catholique. Il est bien décidé à ne plus militer mais… toute la population et toute la jeunesse du coin l’attend et lui demande de rouvrir l’ancien dancing (en fait, une sorte de maison de la culture) qu’il animait avant son exil. Les paysans sans terre vont retrouver la joie de danser et de s’instruire sans la tutelle de l’Eglise et des propriétaires fonciers et ceux-ci vont, à nouveau, tenter de faire payer cher son audace à l’insolent.
A signaler une scène magnifique : on y voit Jimmy danser une dernière fois, sans musique et EN SILENCE, avec la femme de sa vie, qu’il avait dû abandonner quand il avait fui l’Eire natale : car avant son retour, elle s’est mariée avec un ami de Jim qui est aussi son camarade de lutte…