Hier, aujourd’hui, demain
« JAMAIS UN GRAND PEUPLE COMME LE NÔTRE NE SERA UN PEUPLE D’ESCLAVES ! »
En juin-juillet 1940, le PCF était interdit depuis septembre 1939 et pourchassé par ceux-là même qui faisaient alors le « choix de la défaite », qui capitulaient devant Hitler, qui décrétaient « Paris ville ouverte » en ignorant les propositions du PCF clandestin pour armer la population et qui allaient bientôt remettre tout le pouvoir à Pétain pour l’aider à mettre en place sa politique de soumission à l’Allemagne nazie*.
Déjà le PCF avait lancé le premier appel à la Résistance à partir du territoire national le 17 juin sous la signature de Charles Tillon, membre du bureau politique : « le peuple français ne veut pas l’esclavage, de la misère, du fascisme », déclarait alors Tillon. En parfaite continuité avec cet appel, Thorez et Duclos déclaraient le 10 juillet 1940 : « jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ».
Aujourd’hui la situation est évidemment très différente et les luttes inlassables des communistes français pour la liberté, l’égalité, la fraternité, l’indépendance nationale, la paix, l’émancipation des peuples, n’y sont pas pour rien. Pourtant, notre pays n’est pas moins menacé de mort, fût-elle lente, qu’il ne l’était en juillet 1940.
En effet, les oligarques capitalistes qui dirigent de fait notre pays, tantôt sous le masque du « socialiste » Hollande, tantôt sous celui du « républicain » Sarkozy, font eux aussi le choix de la défaisance de la patrie. Au nom de l’intégration euro-atlantique réclamée à cor et à cris par le MEDEF et par le CAC-40, ils démolissent les acquis sociaux de 1945, œuvre des ministres communistes Maurice Thorez, Ambroise Croizat, Charles Tillon, Marcel Paul, Laurent Casanova, François Billoux ; les gouvernements successifs piétinent la souveraineté populaire en imposant la constitution européenne refusée par les Français en soumettant le pays au « Pacte de gouvernance budgétaire » et au Traité de Lisbonne qui permettent à Angela Merkel de superviser le budget français ; ils dissolvent l’armée française et l’idée même de défense nationale dans l’OTAN et ses aventures impérialistes commanditées par l’Oncle Sam ; ils encouragent les milieux dominants à substituer le tout-américain à la langue française et ils mettent en place dans le dos du peuple l’Union transatlantique qui ne laissera pas pierre sur pierre du produire en France, de la langue et de la culture nationales de notre pays. Ils substituent l’Europe des régions et des métropoles à la République une, laïque et indivisible héritée de la Révolution française ; ils multiplient les guerres et/ou les ingérences néocoloniales en Afrique et au Proche-Orient. En Syrie ils vont jusqu’à soutenir par la bande les tueurs d’Al Qaïda ; en Ukraine, ils appuient un régime pronazi qui brûle d’étendre l’OTAN aux frontières de la Russie au risque de provoquer une Troisième Guerre mondiale exterminatrice.
Face à cette casse méthodique de la Nation, qui vise à piétiner la classe ouvrière et à détruire toutes les conquêtes sociales et démocratiques de notre peuple, les vrais communistes appellent à l’action unie. Non pour poursuivre la chimère de « l’Europe sociale », tant il est indécent de prétendre « démocratiser » une UE entièrement conçue pour écraser les peuples, mais pour appeler la France à sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, lequel est uniquement porteur désormais de régression et d’inhumanité.
Dans le droit fil du 30 mai 2015, où le PRCF a appelé avec d’autres à s’unir pour ces quatre sorties sous les deux drapeaux révolutionnaires de notre peuple, le rouge et le tricolore, les militants franchement communistes soutiennent les syndicalistes de lutte qui rejettent la dictature euro-atlantique et sa courroie de transmission dans le mouvement syndical, la Confédération Européenne des Syndicats. Le PRCF s’adresse aussi aux patriotes antifascistes qui veulent briser l’étau mortel que resserrent sur notre pays le rassemblement bleu marine et le Parti Maastrichtien Unique formé du P. « S. » et des « Républicains », dont les noms ne sont qu’usurpation. A l’échelle internationale, solidarité des peuples contre l’euro, l’UE et l’OTAN, pour l’Europe des luttes, l’indépendance des nations et leur coopération à égalité.
Décidément, il est plus que jamais nécessaire de proclamer qu’ « un grand peuple comme le nôtre ne sera jamais un peuple d’esclaves » ! Pour tenir cette promesse au présent, rejoignez le PRCF ; c’est nécessaire pour que se développe un large Front Antifasciste, Patriotique et Populaire s’inspirant, dans les conditions de notre temps, des principes inaliénables du Conseil National de la Résistance. C’est la voie la plus efficace pour que notre peuple se rassemble majoritairement autour de la classe ouvrière et contre le grand capital afin de rouvrir à notre pays, non pas dans les mots mais dans la pratique, la voie du socialisme libérateur.
* Rappelons qu’après le crime de l’Accord de Munich en 1938, où Daladier et Chamberlain capitulèrent devant Hitler, les gouvernements de la France et de l’Angleterre torpillèrent en 1939 la possibilité d’une alliance militaire avec l’URSS, ce qui permit à Hitler de déclencher la Seconde Guerre Mondiale. Aux environs du 25 mai 1940, Arthur Ramette, membre de la direction du PCF, arrivant à Moscou, provoqua le débat qui conduisit aux modifications politiques prises par l’Internationale communiste découlant de l’installation du fascisme en France.
Signataires :
Léon Landini, ancien officier FTP-MOI, grand Mutilé de guerre, officier de la Légion d’honneur, président du PRCF, Pierre Pranchère, ancien FTPF, ancien député de Tulle, ancien membre du comité central du PCF, vice-président du PRCF, Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, vice-président du PRCF, Georges Gastaud, Fils de Résistant, secrétaire national du PRCF, Antoine Manessis, fils de Résistants, responsable international du PRCF, Jany Sanfelieu, fille de combattant républicain espagnol antifasciste, secrétaire à l’organisation du PRCF ; Annette Mateu-Casado, fille de Républicains espagnols communistes et résistants, trésorière nationale du PRCF ; Annie Lacroix-Riz, petite-fille de déporté, historienne, auteur du livre « Le choix de la Défaite » ; Vincent Flament, rédacteur en chef d’Initiative Communiste, Benoît Foucambert, syndicaliste, Jo Hernandez, syndicaliste, secrétaire du secteur Luttes et entreprises
TEXTE DE L’APPEL DU 10 JUILLET 1940 :
Peuple de France Appel du 10 Juillet 1940 de Jacques DUCLOS et Maurice THOREZ
VIDÉO : COMMÉMORATION DE L’APPEL DU 10 JUILLET 1940
Des images de la cérémonie de commémoration de l’appel du 10 juillet 1940 organisée boulevard Mortier à Paris 20ème le 10 juillet 1977, avec notamment le discours de Gaston Plissonnier.
Les conditions de tournage ont entraîné dans ce film deux coupures d’images, sans pour autant porter atteinte à la continuité du discours.
Contre le devoir d’amnésie : quelques textes oubliés du PCF…..
Appel au « Peuple de France ! » de juillet 1940
http://pcf-1939-1941.blogspot.fr/2013/12/appel-au-peuple-de-france-de-juillet.html