Le 13 mai dernier, par courrier le Commissaire Européen Pierre Moscovici dressait le programme du gouvernement Hollande. (cliquez ici pour lire : Les diktats de l’UE voila le cap de Hollande ! Analyse des recommandations 2015 de la commission européenne pour la France !)
Les ordres de l’Union Européenne sont clairs pour ce qui concerne la Santé et la protection sociale. Jugez plutot : la commission européenne – qui a le pouvoir de censurer le budget du gouvernement – ordonne de :
« ralentir considérablement la croissance des dépenses de sécurité sociale, qui ont représenté 26% du PIB en 2014, soit près de la moitié des dépenses totales du secteur public. Des économies de 11milliards d’EUR sur les dépenses de santé sont prévues pour 2015-2017, mais des efforts supplémentaires seront nécessaires pour limiter les hausses de dépenses dans ce domaine »
De façon logique, malades et personnels de santé doivent partout supporter l’impact de ces nouvelles coupes budgétaires. La réforme territoriale (issues là aussi des dicktats de la Commission !) et la la Lois Santé ne sont que la déclinaison pratique de ce à quoi doit se soumettre la France en restant dans l’UE, en restant dans l’Euro.
Euro-austérité dans les hopitaux : on remercie qui ? l’UE !
le résultat concret du diktat de Bruxelles, c’est le transferts de prises en charge financières de la Sécurité sociale aux assurances privées dites « complémentaires », avec pour conséquence d’aggraver les inégalités sociales de santé. C’est la réduction du budget hospitalier. C’est ainsi que le gouvernement a annulé le versement aux hôpitaux de 250 millions d’euros de la dotation votée par l’Assemblée nationale Résultat c’est le « creusement de leur déficit en 2014 » selon les mots meme de la Cour des comptes. Et c’est l’euro-austérité pour le budget des hôpitaux, qui devient ainsi très inférieure à la progression du montant de leurs charges aboutissant à des difficits structurels détruisant les équilibres de fonctionnement des hopitaux publics, servant ensuite cyniquement à justifier de la fermeture de nombreux établissements éloignant chaque jour un peu plus les malades de leurs hopitaux. Par exemple, en 2016, si la progression des charges est estimé à 3 %, la progression du budget ne sera que de 1,75 %.
Cyniquement Marisol Touraine, ministre de la Santé (PS), ne propose comme solution aux directions des hopitaux que « de mieux s’organiser » grâce notamment à des » regroupements hospitaliers ». Les « restructurations » ayant des limites déjà largement dépassées, le résultat de l’euro-austérité c’est la réduction des investissements (dont le montant était de 4,6 milliards d’euros en 2014, contre 6,5 milliards en 2009) au risque d’aggraver le sous-équipement dramatique de la France dans certains domaines, comme l’IRM. Et, surtout des suppressions massives d’emplois. Hypocrite la ministre dit : « Je ne supprime pas d’emplois », mais il faut comprendre : « Je laisse le soin aux directeurs de le faire. ». Ou de dégrader les conditions de travail des personnels hospitaliers. A l’image du très « social » ancien ministre de Sarkozy M Hirsh nommé à la tête de l’AP HP, proposant d’augmenter purement et simplement le temps de travail des personnels, provoquant la révolte des personnels.
Entre les besoins du peuple et l’euro, entre la démocratie souveraine des travailleurs et la dictature des marchés exercée par l’Union Européenne, il faut choisir !
Il ne suffit pas de s’opposer aux symptômes, il faut également corriger les causes. Changer le système pour faire cesser l’exploitation des travailleurs qui voit la richesse produite par les travailleurs non pas servir à leurs salaires, à financer la satisfaction de leurs besoins (éducation, santé, transports, loisirs…) mais à enrichir une petite minorité possédant l’essentiel des moyens de productions.
Pour qui veut refuser l’euro-austérité pour les travailleurs et l’augmentation des profits pour l’oligarchie capitalistes, pour qui veut stopper la casse des services publics, la suppression des conquètes sociales et démocratiques, il est plus que jamais urgent de briser les chaînes de l’Union Européenne. Pour qui en douterait, la situation de la Grèce démontre qu’il n’est pas d’alternative populaire possible, qu’il n’y a pas d’autre chemin que l’euro-austérité capitaliste en restant prisonnier de cette dictature qu’est l’UE, en demeurant sous le joug de l’Euro.
Rejoignez les militants du PRCF dans le combat pour faire réellement et concrètement place au peuple, pour tous ensemble et en même temps constituer un front du peuple, résolument progressiste et antifasciste, pour impulser une vraie alternative politique populaire, dirigée par les travailleurs pour les travailleurs.
Communiqué de la Fédération CGT de la Santé et de l’action sociale
Préfigurant les futurs regroupements hospitaliers, les Directions et les ARS anticipent la future loi Santé et la fermeture définitive de certains services par des mesures de réduction d’accès aux soins.
Ainsi, à Firminy dans la Loire, à Dreux en Eure et Loir, ou à St Vallier dans la Drôme, les Directions, sous couvert des Agences Régionales de Santé, ont décidé de fermer partiellement leurs services d’urgences et, fait exceptionnel, ont imposé une fermeture totale d’une semaine (à minima) au CH de Valognes dans la Manche…
Alors que les difficultés sont pointées et dénoncées par les professionnels et la CGT depuis de nombreux mois, voire plusieurs années, pour chacune de ces situations le motif est le même : un manque de plus en plus important de médecins urgentistes qui, pour nombre d’entre eux, ne supportent plus le manque de reconnaissance professionnelle et les conditions de travail extrêmement dégradées à l’hôpital.
Au-delà de l’émotion que suscitent ces situations parmi les professionnels et les usagers, de plus en plus nombreux sont ceux qui mesurent l’ampleur et la gravité des restructurations initiées ces dernières années par la mise en place de la loi HPST (dite « Bachelot »), parce que toujours plus nombreux à être personnellement confrontés à la réduction d’accès aux soins de proximité.
Pour notre organisation, il est évident que la reconnaissance de la profession et des conditions de travail des médecins urgentistes, issue de l’action unitaire de décembre 2014, est de nature à améliorer l’attractivité du métier et doit être immédiatement mise en œuvre.
Cependant, la problématique de l’hôpital ne peut être réduite aux seuls services d’urgences, ni aux seuls médecins.
C’est pourquoi la Fédération CGT Santé et Action Sociale est engagée depuis plusieurs années et porte de vraies propositions pour la reconquête d’un grand service public de santé et d’action sociale intégrant la fin du numerus clausus pour les médecins, l’embauche et la formation de personnels médicaux et non médicaux qualifiés.
Ces propositions ont pour objet de garantir un accès à la santé pour toutes et tous, qui nécessitent :
- l’arrêt de la gestion purement financière des hôpitaux et par conséquent, l’abandon des mesures de la loi HPST et du projet de loi « Santé » du gouvernement ;
- un véritable débat démocratique et citoyen sur les enjeux de santé publique ainsi que de leurs financements, libérés des contraintes financières et spéculatives et de la pression des lobbies pharmaceutiques ;
La Fédération CGT Santé et Action Sociale appelle tous les professionnels de santé, médicaux et non médicaux, à s’engager dès la rentrée pour construire unitairement les mobilisations nécessaires à l’élaboration d’un Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale garant de cette reconquête d’un grand service public de santé et d’action sociale, pour une Sécurité Sociale véritablement solidaire.
Montreuil, le 13 août 2015