UN VENT MAUVAIS
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits, et le plus indispensable des devoirs »
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (24 juin 1793)
France nauséabonde entre leurs mains, cloaque,
Où chaque pas qu’ils font exaspère une flaque
De boue et de mensonge, illustrant un Etat
À toutes les vertus de Marianne apostat,
Et dont Clearstream résume assez les turpitudes ;
Ses juges, aux puissants, offrant leurs mansuétudes,
Ou qu’on récue, s’ils inquiètent de trop près
Les coulisses du Prince, en scrutant leurs secrets.
France qu’on ne peut plus dire des Droits de l’Homme,
Quand c’est leur contempteur cynique qu’elle nomme
A la tête d’un Ministère et d’un Parti
De Versaillais, pour eux cachant mal leur mépris.
France orpheline de ses Lumières augustes,
Quand elle ne craint pas d’emprisonner des Justes
Qui s’en réclament, pour arracher des enfants,
Ostracisés par des oukases révoltants,
Aux rafles évoquant du Vel d’Hiv l’infamie,
Remise au goût du jour par cette ignominie
Dont un Klarsfeld se fait l’auxiliaire éhonté,
Sous le prétexte d’en garantir l’équité.
France Medef, qui ne nourrit que de la haine,
Avec un histrion relayant sa rengaine,
Contre des droits sociaux empêchant le Profit
De mettre entièrement le peuple à sa merci.
France phobique, où la dérive policière
Peut amener demain, de façon mortifère,
Au Pouvoir, le doublon d’un borgne relooké,
Dont il est temps qu’il soit, pour de bon, démasqué
Comme l’agent de cette Europe libérale
N’ayant d’autre choix que d’être dictatoriale
Pour imposer le fanatisme du Marché,
Après qu’elle a deux fois au fond de l’urne échoué.
Qu’on prenne bien le pouls de toute cette errance !
La France est en péril de n’être plus la France.
22 novembre 2006