Certains analystes superficiels – à défaut d’être responsables ! – tombent tête baissée dans le piège que leur tend l’idéologie dominante quand ils opposent à l’UMPS maastrichtienne l’idée d’un « front de libération nationale » incluant le FN (avec, bien sûr, les précautions oratoires d’usage pour « faire passer » leur appel).
La réalité politique est toute autre : le « rassemblement bleu Marine », que le FN s’efforce d’ouvrir à la « droite forte », n’est rien d’autre qu’une des deux mâchoires de l’étau politique que le Parti Maastrichtien Unique (PS, UDI, sarkoblicains, voire Europe-Ecologie) et que l’UM’ Pen en gestation resserrent sur notre peuple. Loin de représenter une alternative « patriotique », fût-ce potentielle, le FN est une pièce centrale du dispositif euro-oligarchique qui paralyse le mouvement populaire en l’obligeant à « choisir » entre l’euro-dissolution de la France des travailleurs (agrémentée de fantasmes rosâtres à la Tsipras sur l’ « Europe sociale »…) et le suicide déshonorant de la xénophobie d’Etat, des guerres intercommunautaires et de l’écrasement violent du mouvement ouvrier. Ajoutons que le Front « national » ne veut en rien sortir la France de l’UE et de l’euro (la « sortie concertée de l’euro par les 18 pays de l’eurozone » avancée par Philippot est un grossier leurre politique) et que les « patriotes » du FN ne sont pas gênés de faire groupe commun à Strasbourg avec le Vlaams Belang dont le slogan favori est « rats français, hors de Flandre indépendante ! » (laquelle inclut d’après eux, Lille et Dunkerque !)…
C’est pourquoi il faut couper court sur le champ, ce qu’a aussitôt fait le PRCF, aux tentatives émanant d’intellectuels initialement progressistes, pour banaliser le FN, discréditer l’idée de gauche populaire et patriotique, contourner les forces communistes franchement anti-UE, dialoguer avec la « droite forte » sous couvert d’un faux patriotisme. Comme l’a déclaré le PRCF, l’antifascisme est un socle inaliénable du Front patriotique et populaire qu’il faut opposer A LA FOIS au FN et au « PMU » euro-atlantique ; à l’inverse, aucun « antifascisme » ne fera le poids s’il ne prend en compte la dimension patriotique de la résistance à l’UE. Bref, il faut l’union de combat des deux drapeaux du peuple français ; pensons au Front populaire et à la Résistance FTP et FTP-MOI qui surent victorieusement marier les deux emblèmes historique du peuple français pour libérer la France du fascisme, lui rendre son indépendance et la tourner vers le progrès social.
Dans ces conditions, si le mouvement populaire veut stopper Valls-MEDEF et conjurer le risque de « doriotisation » d’une frange de la résistance populaire (qui aboutit, dans le Pas-de-Calais, au passage au FN d’ex-cadres en vue du PCF !), il faut cesser de mégoter sur l’union des deux drapeaux sans laquelle il sera impossible de remettre la classe ouvrière au centre de la nation. Il faut forger l’union combative des communistes pour les « quatre sorties », de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme et impulser sans la moindre frilosité l’unité des militants franchement communistes – où qu’ils militent ! – et des syndicalistes de classe. Car la construction d’un Front antifasciste, patriotique et populaire « FRAPPant » à la fois les deux têtes de l’hydre capitaliste pour rouvrir la voie du socialisme pour la France est objectivement la seule issue progressiste possible à la crise politique qui déprime en profondeur notre pays.
Si les forces patriotiques communistes et progressistes ne parviennent pas à faire à temps l’effort de se rendre visibles et offensives ENSEMBLE, la tenaille bleue-mariale de l’UE et bleue-marine du FN broiera notre pays. Pa conséquent, ni « RBM » ni « PMU », à l’A.R.M. (Alliance Rouge Marianne) citoyens, il est encore temps de briser la tenaille si l’on prend méthodiquement appui sur les luttes sociales qui repartent dans notre pays !