Déclaration du P.R.C.F. du 19 octobre 2015
Non au projet ruineux et antipopulaire des Jeux Olympiques à Paris.
Pour la relance d’une réflexion marxiste et communiste sur le sport et pour l’E.P.S. en France !
En hommage posthume à Geo Hage, président d’honneur du PRCF, a. international universitaire de handball, a. dirigeant du SNEP, chargé durant des décennies par le PCF défendre l’EPS et le mouvement sportif à l’Assemblée nationale.
Tandis que les institutions mondiales du sport s’engluent dans les « affaires » à répétition (dopage, accusations de corruption, gains scandaleux des dirigeants, « pipolisation » des champions… », que les « compétitions » entre clubs sportifs et même entre « nations » perdent toute espèce de signification (les capitaux circulent sans cesse, les joueurs-mercenaires changent de club en cours de saison, les équipes émanant de villes ouvrières perdent toute chance de gagner, voire de participer, les clubs de supporteurs « locaux », « Tigers », « Yankees », etc., se dénomment tous en anglais et… que le plus riche gagne !), Anne Hidalgo – soutenue par les élus parisiens du PCF et, bien entendu, par la droite ! – promeut le projet coûteux et socialement dangereux des J.O. à Paris.
A la clé, c’est :
- la ruine assurée du contribuable local, l’augmentation des impôts alors que les grandes sociétés capitalistes bénéficiaires de l’opération obtiendront à coup sûr d’être défiscalisées
- la précarisation galopante des emplois encouragée par le Comité International néolibéral,
- Transformation de l’ex-couronne rouge en quartier pour bobos et sa désindustrialisation
- d’énormes transferts de l’argent public vers le profit privé,
- le bond en avant programmé du tout-anglais transatlantique au mépris de la Charte olympique
- le dopage, la marchandisation des corps et des esprits, l’étalage impudique de l’argent-roi alors que dans notre pays et dans toute l’Europe, les capitalistes, l’UE et les gouvernements complices compriment les salaires, liquident les acquis sociaux, les retraites et les services publics, notamment l’école, la recherche et la santé publiques, abandonnent à leur sort six millions de chômeurs et près de 9 millions de Français vivant au-dessous du seuil de pauvreté.
Nous rêvons de tout autre chose pour le mouvement sportif
- des moyens pour l’Education physique et sportive à l’école,
- la revalorisation du sport scolaire, universitaire et travailliste, plus de soutien et de reconnaissance sociale pour la Fédération Sportive et Gymnique du Travail
- des équipements sportifs ouverts à tous, notamment dans les villes et dans les quartiers populaires, avec du personnel de formation qualifié,
- des enceintes sportives accessibles à tous, en mettant fin aux privilèges exorbitants dont bénéficient les multinationales et autres « invités de renom » et au coût inflationniste des prix des places qui empêchent des millions de travailleurs d’assister aux plus grandes compétitions et entraînent leur éviction des stades, gymnases et autres lieux de compétition par la bourgeoisie hédoniste-sécuritaire
- redonner aux CREPS leur rôle de formation (jeunes, arbitres, entraîneurs, perfectionnement)
- la renaissance de l’esprit olympique véritable pour lequel participer est aussi important que gagner, où le respect de l’autre compte plus que la victoire, où le dépassement de soi et le développement des capacités personnelles importent plus que le spectacle médiatique, que le chauvinisme dégradant et que l’appât du gain, où la compétition sportive est toujours subordonnée au respect de l’adversaire.
Le sport professionnel en pays capitaliste joue, de plus en plus, le rôle d’un opium du peuple mondial, usurpant les « valeurs » de progrès, d’égalité des chances, de respect des règles communes. Mimant jusqu’à la caricature le fonctionnement du « marché » capitaliste mondial, anticipant par ses méthodes l’instauration d’un nouveau marché aux esclaves où tous les moyens sont bons pour « se vendre », ce sport professionnel et PSEUDO-olympique, est devenu aussi hypocrite et violent que la « démocratie » bourgeoise de plus en plus falsifiée et en voie de fascisation. Comment ne pas penser à la période où la République romaine s’est dénaturée en devenant l’Empire romain pendant que les petits producteurs italiens méthodiquement ruinés, étaient remplacés par des esclaves, que les richesses affluaient des colonies romaines pillées et que la « plèbe » romaine vouée au chômage et au clientélisme était idéologiquement dégradée et contrôlée au moyen du fameux, cruel et méprisant « Panem et circenses » (« du pain et des jeux ! ») ?
Le mouvement sportif naissant a largement eu partie liée avec l’essor du mouvement ouvrier, avec l’émergence des pays socialistes (cf les « Spartakiades »), avec l’effort constant du PCF, quand il était encore communiste, pour promouvoir une approche scientifique et une pratique humaniste du sport et de l’E.P.S., tout cela à travers l’action des municipalités ouvrières, du sport travailliste, du syndicalisme EPS, de la mise en place d’une Education Sportive et Physique à la française, sans oublier les publications de qualité telles que « Miroir Sprint » (cyclisme) ou « Miroir du football », qui tenaient alors la dragée haute à la grande presse bourgeoise tournée vers le chauvinisme, le vedettariat et le culte de l’exploit à tout prix.
C’est aussi pour relancer la réflexion marxiste et civique sur le sport et sur l’EPS, que nous appelons à combattre le projet de J.O. à Paris comme a été mis en échec hier, avec la contribution décisive de nos camarades savoyards, le ruineux et très anti-environnemental projet des J.O. d’hiver à Annecy.
Les populations précarisées, l’E.P.S., la jeunesse, le mouvement sportif et ses innombrables bénévoles, ont besoin d’autre chose que d’un vedettariat marchandisé, que d’un nationalisme creux et outré (alors même que l’UE, le MEDEF, les droites et le parti de Mme Hidalgo démantèlent la France issue de la Révolution française, du Front populaire et du CNR !) : d’une résistance populaire large, d’une véritable renaissance communiste, d’une reprise de l’avancée historique vers le socialisme, y compris dans sa dimension sportive inséparable de l’émancipation solidaire de tous les individus.
POUR LE POLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE
- Pour le secrétariat national : Georges Gastaud, secrétaire national
- Pour la Commission scolaire : Fadi Kassem
Auxquels s’associent les militants sportifs ou issus du milieu sportif suivants :
Denise Desaigle, ancienne responsable toulousaine du SNEP, Odile Hage, conseillère municipale de Douai, ancien professeur d’EPS ; Monique Nivet, PRCF-59, ancien professeur d’EPS ; Annie Crovisier, ancien prof d’EPS (62) ; Daniel Béraud, ancien prof d’EPS (06) ; Daniel Lorléac’h, militant sportif (22) ; Bernard Guillaumin, ancien professeur d’EPS (78) ; Benoît Foucambert, membre de la FSGT-81; Daniel Nicolas, ancien international junior d’athlétisme; Jean-Pierre SIENKIEWICZ, enseignant, footballeur amateur; Laurent Nardi, Président d’un club de football de 2006 à juin 2015, Conseiller municipal de Passy (74).