Invité au petit-déjeuner/débat organisé par le think tank patronal En Temps réel. M. Macron s’exprime devant plusieurs dizaines de personnes, parmi lesquelles des hauts fonctionnaires et des chefs d’entreprises. Mais bien sûr, point de syndicaliste, de travailleurs… Respectant la règle de l’entre soit de la classe capitaliste.
Sont également présents Vincent Beaufils, directeur de la rédaction de Challenges, et Ghislaine Ottenheimer, rédactrice en chef de l’hebdomadaire. Répondant à une question de ces journaliste, le ministre affirme que le statut des fonctionnaires n’est plus « adéquat » et qu’il faudrait le réformer.
« Je ne vois pas ce qui justifie que certains cadres de mon ministère bénéficient d’un emploi garanti à vie, et pas le responsable de la cybersécurité d’une entreprise », insiste M Macron.
Alors bien sûr, là règle implicite de ce genre de sauterie entre belle personne et que les plans de l’oligarchie capitaliste ne soient pas divulgués à la populace, au sans dents comme dirait M Hollande !
Pas de bol, sans aucun doute soucieux d’un mauvais coup contre le gouvernement valls pour aider la reconquète du pouvoir de la droite la plus dure, les journalistes ont laché le morceaux.Ghislaine Ottenheimer rédige un article qui est mis en ligne sur le site Internet de Challenges peu après 13 heures. La suite c’est le journal Le Monde qui le raconte :
Découvrant ces informations, Le Monde contacte le cabinet de M. Macron, vers 14 h 40, pour en savoir plus. Première réponse, par SMS, de l’entourage du ministre : « Je ne vois pas de quoi vous parlez. » Nous insistons en envoyant à notre interlocutrice un lien vers l’article. Deuxième réponse : « L’article a été retiré. Il s’agissait d’une rencontre triple off. Je vous demande de ne pas le reprendre en conséquence. » S’ensuivent deux autres SMS comminatoires.Le Monde ne tient pas compte des remarques de Bercy mais constate qu’il n’est effectivement plus possible d’accéder à l’article incriminé. Coup de fil à Ghislaine Ottenheimer afin d’obtenir des éclaircissements. Notre consœur explique le contexte dans lequel les propos de M. Macron ont été recueillis puis rapportés. Elle ajoute avoir eu conscience dès le départ « de tordre les règles de confiance » qui sont censées prévaloir à l’occasion de ces conférences-débats. Selon elle, En Temps réel a contacté un responsable de la rédaction – mais pas elle – pour que l’article cesse d’être en ligne sur Challenges.fr. L’hebdomadaire accepte. « On avait un tout petit peu franchi la ligne jaune », justifie Ghislaine Ottenheimer.
Intervention du cabinet d’Emmanuel Macron
Coup de théâtre peu après 15 heures : l’article réapparaît sur le site Internet de Challenges. Ghislaine Ottenheimer rappelle Le Monde pour le lui signaler : cela n’aurait eu aucun sens, explique-t-elle en substance, d’escamoter ce papier qui avait commencé à tourner sur la Toile et à être reproduit sur les réseaux sociaux.Est-ce que le cabinet de M. Macron est intervenu au cours de cet épisode ? Oui, auprès d’En Temps réel. Quelle a été la teneur de la discussion ? Elle portait sur les règles encadrant les prises de parole dans ce type de débat, indique-t-on à Bercy, sans plus de précision….
S’il le fallait encore, cette histoire prouve deux choses :
- le système capitaliste est bel est bien un totalitarisme. Comment croire que l’information est libre quand le pouvoir peut tenir un discours public fait de mensonges et de communication permanent à l’attention du bas peuple et un discours privé contradictoire 100% dévoué à l’oligarchie capitaliste qui n’est jamais répercuté par ce média unique aux titres et visages multiples qu’est l’appareil médiatique détenu et controlé en quasi totalité par l’oligarchie capitaliste. On se paye la tête des travailleurs. De fait, sous des aspects pour le moment doux et inoffensif la nature profondément totalitaire et dictatoriale du capitalisme n’est jamais loin de la surface, et il suffit qu’un journaliste brise la censure implicite que s’auto applique les chiens de garde pour que la censure officielle se mette en marche.
- Le gouvernement de M Valls, E Macron en tête, est un gouvernement de combat, un gouvernement de combat de classe, au service de la classe capitaliste, de l’exploitation des travailleurs et du renforcement de l’euro-dictature des patrons et des banquiers. Ils appliquent avec zèle les directives européennes et les ordres du MEDEF.
Le preuve plus que jamais que les travailleurs pour se défendre ne doivent pas compter sur la social-démocratie qui derrière ces belles paroles toujours sert ses maîtres de la classe capitaliste. Non, ils doivent s’organiser eux-meme en reconstruisant un parti communiste. C’est bien ce que chacun peut faire en rejoignant le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF).