En violation du NON des grecs, Syriza et Tsipras sous les applaudissements de la droite ont adopté le 3e memorandum eurostéritaire. Dont les travailleurs grecs subissent désormais les effets dramatiques. Après un nouveau train de mesure d’austérité visant les travailleurs en novembre, Tsipras continue en liquidant les retraites des travailleurs grecs. C’est que Tsipras, comme Papandreou avant lui, comme Hollande en France, est un exécuteur des basses œuvres de l’Union Européenne, de la Banque Central Européenne, un zélé serviteur de la classe capitaliste.
En Grèce, comme en France, l’Union Européenne et l’Euro c’est la casse des retraites et des droits des travailleurs
Tsipras – et avec lui Pierre Laurent le président du Parti de la Gauche Européenne dont on se souvient qu’il a été faire campagne avec lui l’été dernier – prétendait en adoptant le troisième memorandum de l’UE pouvoir le rendre « plus social ». Mensonges ! L’Europe n’est pas sociale. L’Europe (l’UE et l’euro) c’est une arme de guerre des multinationales contre les travailleurs. Oui comme le dit Pierre Laurent « l’Europe protège »… les patrons, les banquiers les capitalistes pour mieux écraser les peuples.
Tsipras vient donc en ce début d’année 2016 d’envoyer un projet de plan de casse des retraites à la Troika (FMI, BCE, commission européenne) espérant obtenir 5,7 milliards d’euros de fond de sauvetage. Le parlement grec est censé se prononcer sur ce plan d’ici le début février. Déjà en novembre, Syriza a approuvé une loi éliminant les plans de retraite anticipée, relevant l’age de départ à la retraite à 67 d’ici 2022 (tient donc, 67 ans c’est également l’objectif fixé ici en France… là aussi sur ordre de la commission européenne). Là, Syriza veut mettre en œuvre des coupes encore plus dures qui vont plonger dans la misère des millions de grecs et leurs famille, mais remplir les poches de l’oligarchie capitaliste. Rappelons qu’entre 2009 et 2015, la retraite mensuelle moyenne est passée de 1350€ à 833€, et que ces retraites dans un pays où le chômage bat des records sont souvent l’unique ressource de bien des familles.
Tsipras – au nom de l’UE qui protège – se propose ainsi de réduire les pensions de retraites de près de 30%, le montant minimum étant fixé à 384€. Dans le même temps les retraites complémentaires de plus de 170€ seraient réduites de 15 à 20% ! Le montant des pensions serait calculé sur la moyenne du revenu sur l’ensemble des carrières et le taux de remplacement serait de 60%. La voilà l’Europe Sociale du parti de la gauche européenne, de tous ceux qui prétendent que rester dans l’euro, rester dans l’UE protègeraient les travailleurs !
Et si Syriza s’est déjà engagé en échange d’un plan de refinancement qui plonge le pays encore plus dans la dette à libéraliser le marché du travail, alourdir la fiscalité et casser les retraites, ce n’est pas assez pour l’UE, la BCE et le FMI. Ils veulent que Syriza accélère la baisse des retraites. Tels le commissaire européen (ex PS) Pierre Moscovici :
« Jusqu’à présent, le gouvernement grec a respecté ses promesses. Mais il doit aussi respecter ses promesses sur les retraites, il doit y avoir une véritable réforme des retraites. Nous pouvons discuter des détails, mais il y a des paramètres qui doivent être respectés. À la fin de janvier, cette réforme des retraites doit avoir été bouclée. » P Moscovici sur I Télé
Alexis Tsipras a répondu que » mon gouvernement ne saurait succomber à des exigences déraisonnables », mais qu’il « respectera l’accord. » ! Ce qui veut tout dire ! Tsipras a annoncer qu’il diminuera de 600 millions d’euros les retraites dès 2016 (un peu moins de la moitié de l’objectif de 1,5 milliards d’euros demandé par l’Europe), prétextant que le système de retrait est « au bord de l’effondrement ». Comment ne pas reconnaître ici la même chanson chanté de 2003 à 2010 en passant par 2013 aux travailleurs français ?
Comment ne pas voir que pour le progrès social, pour la démocratie, contre l’euro austérité et pour le pouvoir populaire, il faut briser les chaines de l’Union Européenne ? A Athènes comme à Paris, l’Union Européenne c’est la dictature de l’oligarchie capitaliste, y rester c’est y rester, en sortir c’est pouvoir s’en sortir ! En France, une campagne de pétition a été lancée pour que ce soit le peuple qui décide, pour un referendum sur la sortir de l’euro et de l’UE, pour faire place aux travailleurs, pour que chacun puisse faire entendre sa voix (signez en ligne en cliquant ici)
Les grecs ripostent dans la rue, avec le PAME !
Le 8 janvier, c’est par une journée de grève générale que les travailleurs ont démarré la riposte, à l’appel du Front syndical du PAME notamment.
« La nouvelle loi va s’ajouter aux brutales mesures contre les travailleurs qui ont été prises durant cet été. Le cœur de cette nouvelle loi va totalement détruire le caractère social de la Sécurité Sociale. Elle confirme toutes les mesures contre les travailleurs sur la sécurité sociale prise par les précédents gouvernements libéraux et sociaux-démocrates. En plus des 11 coupes des gouvernements précédents et de déjà 2 coupes par celui de SYRIZA ils planifient ainsi de nouvelles coupes dans les pensions.
La loi SYRIZA frappe tous les travailleurs. Elle frappe les retraités actuels et futur, aussi bien que les jeunes travailleurs, puisqu’elle transforme tous les droits à la protection sociale en des contingences faisant de la protection sociale non un droit pour tous, mais un privilège pour quelques un.
Contre ces mesures, le PAME appelle à la préparation d’une grève générale nationale au moment où la loi sera présentée au parlement. A ce jour des dizaines de syndicats ont annoncé leurs participations à cette grève.
Le vendredi 8 février les syndicats de classe ont également appelé à une protestation devant le ministère du travail. source (traduction www.initiative-communiste.fr)
Le Parti Communiste Grec a appelé à la mobilisation populaire :
« Nous avons besoin d’un soulèvement populaire, si l’on touche à la sécurité sociale. Toucher à cela est une déclaration de guerre pour la classe ouvrière, les paysans pauvres, les petits commerçants, les jeunes et les femmes des familles populaires. C’est dans la rue que se façonne la résistance à de tels projets déposés à la Chambre ». D Koutsoubas Secrétaire national du KKE
Contre les manifestants, SYRIZA réprime par la force :
Face aux manifestants réunis le 8 janvier 2016 devant le ministère du travail, pour dénoncer un « gouvernement qui légifère pour les capitalistes » et qui veut ‘ ramener – sous le slogan mensonger d’égalité – toutes les mesures que le peuple grec a bloqué les années précédentes par ses luttes et ses grèves » c’est par la violence policière que SYRIZA a répondu.
Les photos de la manifestation du PAME
Alors que la manifestation du PAME rejoignait le siège du premier ministre depuis le ministère du travail, les forces de répressions anti émeutes ont bloqué la manifestation, attaquant les manifestants avec des gaz chimiques lacrymogènes et des grenades. Les manifestants ont brisé le blocus de la police, affirmant la volonté du mouvement syndical de classe de stopper cette loi.
JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF
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