La Syrie refait la Une des médias en France. Ce n’est bien sûr pas pour parler des succès des offensives, qui depuis le début de l’intervention de la Russie, font reculer les groupes terroristes islamistes en Syrie. Mais pour mener une campagne de propagande instrumentalisant la situation dramatique de la ville de Madaya pour tenter de désigner à nouveau à l’opinion publique L’Etat syrien comme le seul ennemi à combattre.
Depuis quelques semaines, la Syrie s’était un peu effacé du paysage médiatique. Sans doute en raison de la reculade de Hollande et de son gouvernement devant modérer leur discours belliqueux vis à vis de la République laïque syrienne et leur soutien affiché aux groupes islamistes y sèment le chaos. En février 2015, juste après les attentats contre Charlie Hebdo, Hollande de déclarer « Nous ne pouvons pas intervenir [en Syrie],car nous ne voulons pas courir le risque que notre intervention puisse aider Assad ou Daech. ».
En novembre son discours avait radicalement changé affirmant que « Nous cherchons résolument, inlassablement une solution politique dans laquelle Bachar al-Assad ne peut constituer l’issue mais notre ennemi, notre ennemi en Syrie, c’est Daech. ».
Depuis les terribles attentats du 13 novembre à Paris, il n’était plus possible pour Fabius au Quai d’Orsay de clamer que « Al Nosra fait du bon boulot en Syrie » c’est à dire de soutenir les bouchers d’Al Qaida, il n’était plus possible pour un François Hollande obligé d’appeler à une grande coalition contre le terrorisme de continuer à désigner l’état syrien comme le seul ennemi tout en soutenant ouvertement l’action des terroristes au nom du « Tous sauf Bachar », alors que le gouvernement français se retrouvé isolé sur cette ligne en compagnie des seules dictatures du Golfes et de la Turquie, lâchée depuis 2013 par les Etats-Unis et par des parlementaires britanniques refusant de se laisser berner une nouvelle fois par les manipulations du Monde et d’autres médias concernant l’utilisation d’armes chimiques.
Qui est responsable de la faim à Madaya et ailleurs en Syrie ?
Mais depuis cinq ans, les médias français se sont fait une spécialité de nous « vendre » la guerre civile en Syrie, d’appeler à l’ingérence dans les affaires internes de ce pays souverain, voire de décider quel président pouvait ou ne pouvait pas siéger à Damas. Et tous les moyens sont bons pour y arriver, y compris soutenir les terroristes islamistes. Bien sûr cela ne doit jamais conduire à idéaliser Assad comme le souligne le PRCF qui a toujours soutenu le P.C. syrien lequel, tout en critiquant ce qu’il y avait lieu de critiquer dans son pays, a toujours aussi défendu les acquis du peuple syrien (laïcité, relative mixité, nationalisation du pétrole) et a toujours combattu l’ingérence étrangère (lire ici : #syrie : Assad Poutine et nous )
Aujourd’hui, le résultat de tout cela, c’est que des millions de Syriens, de Libyens, d’Irakiens, crèvent dans des camps de réfugiés, que certains risquent la mort en traversant la Méditerranée et que leur arrivée en Europe dans les pires conditions ne fait que nourrir partout, et pour commencer, en France, la xénophobie de l’extrême droite sous les surenchères de l’indécent Sarkozy. Le résultat de tout cela, c’est la destruction de la Syrie, c’est la souffrance et la misère pour des millions de Syriens. Cette guerre, alimentée et soutenue par le camps occidental et dans laquelle les gouvernements de Sarkozy puis de Hollande ont joué et jouent un rôle dramatique, c’est évidemment l’horreur et ce sont comme toujours les populations qui supportent les pires conséquences. Telles les populations des villes de Madaya à la frontière avec le Liban, occupée par des terroristes de Ahrar al-Cham et sous état de blocus, mais également les villes de Foua et à Kafraya loyales à Damas et assiégées par aïch al-Fath, une coalition de milices dont la branche d’Al-Qaïda le front al-Nosra et ses alliés d’Ahrar al-Cham.
Si des gens meurent de faim à Madaya, Foua ou Kafraya, la responsabilité en incombe d’abord à tout ceux qui ont plongé la Syrie dans le chaos et qui y alimentent la guerre civile par leur soutien à des milices terroristes islamistes, refusant de laisser au peuple syrien, souverainement et sans ingérences étrangères le droit de trouver une solution politique pour la paix.
Madaya ou la guerre médiatique !
Mais le camp de la guerre et du chaos n’a pas désarmé. Et ses apprentis sorciers, se docteurs Folamour d’essayer d’utiliser Madaya pour relancer la propagande justifiant le soutien aux islamistes contre l’Etat Syrien. Et pour cela tous les moyens sont bons.
Deux poids deux mesures : comment ne pas s’étonner de voir la presse française faire ses gros titres pour appeler à stopper le siège de Madaya, mais ne pas faire de même pour ceux de Foua et à Kafraya ? Un enfant de ces deux villes loyales au régime mériteraient donc, lui, de mourir de faim ou sous les bombes plus qu’un de Madaya ? Quelle hypocrisie ! Et ce d’autant plus qu’un accord liant la levée du siège de Madaya et des villes de Foua et Kafraya et supervisé par l’ONU est intervenu. Le coordinateur humanitaire de l’ONU en Syrie Yacoub el Hillo réclame d’ailleurs la levée rapide des sièges des villes syriennes. De son côté, le Hezbollah indique que c’est bien le non respect du cessez-le-feu par les milices à Foua et Kafraya qui a entrainé la reprise du siège de Madaya.
De son coté, le Croissant Rouge a indiqué que des coovis humanitaires seraient bien livrés à toutes ces villes.
Manipulations : Comme d’habitude, de Timisoara au Kosova en passant par le Koweit, les médias capitalistes sont rompus aux techniques de manipulations. Notamment, il est apparu très vite que les images utilisées pour mener la campagne de propagande soi-disant humanitaire pour Madaya étaient des photos – notamment diffusées par la chaines Qatari Al Jazeera partie prenante du conflit – qui n’ont pas été prises à Madaya. C’est bien de falsification de la réalité qu’il est question
Cette campagne n’intervient pas n’importe quand, mais bien au moment où partout les forces terroristes islamistes reculent. Notamment, l’armée syrienne a annoncé avoir enregistré une nouvelle victoire significative, en reprenant la localité stratégique de Salma dans l’ouest, qui était aux mains des rebelles depuis 2012. Située dans la province de Lattaquié, cette localité était devenue le QG des rebelles islamistes et du Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.
Pour la paix, abattre Daech, mais aucun soutien politique aux impérialismes capitalistes fauteurs de guerre
S’ils sont nombreux ceux qui – éditocrates bien à l’abri dans les rédactions parisiennes – appellent sans cesse à la guerre, personne ne doit être dupe de ce qui, 100 ans après le déclenchement de la guerre de 14-18, n’est toujours que le même bourrage de crâne. Être solidaire du peuple syrien, défendre la paix, ce n’est pas soutenir au nom d’un faux prétexte humanitaire mais vraie manipulation médiatique un interventionisme belliqueux, c’est d’abord combattre l’impérialisme. Car comment ne pas voir dans quel chaos et dans quelle désolation l’impérialisme euro-atlantique et ses guerres ont plongé la Syrie, le Mali, la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan ? Comment ne pas mesurer que de l’Ukraine à la Syrie, de la Libye au Mali, l’argent qui soit disant manque tant pour payer salaires, retraites, services publics ou pour réindustrialiser la France coule à flot pour financer des guerres, soutenir des milices fascistes à Kiev, des terroristes islamistes en Libye puis en Syrie. Être solidaire du peuple syrien c’est d’abord défendre la souveraineté des nations, c’est se mobiliser pour la sortie de l’OTAN, pour la sortie de l’UE contre nos propres impérialismes.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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