Journée classée rouge à la SNCF aujourd’hui avec une grève massivement suivie. Moins d’un TGV sur deux et moins d’un train sur 3 partout en France selon la direction de la SNCF.
La totalité des syndicats de la SNCF ont appelé à la grève pour dénoncer la casse des droits des cheminots avec la réécriture de la convention collective du secteur ferroviaire.
Le responsable ? l’Union Européenne du capital car tout cela est le résultat des ordres de Bruxelles (quatrième paquet ferroviaire). En 2014, la Commission de Bruxelles a donné un nouveau coup d’accélérateur à la privatisation du rail et la dérégulation et concurrence, sans entrave, sur tous les réseaux de transports publics du continent.
Le 19 avril, les négociateurs européens ont d’ores et déjà annoncé que les lignes TGV devront s’ouvrir à la concurrence à partir de 2020 et TER/Intercités à compter de 2023. La privatisation de la SNCF et la libéralisation du rail c’est maintenant.
En effet, la volonté de dérèglementation et de privatisation l’Union européenne est sans limite quand il s’agit de casser les monopoles d’Etat – en clair les services publics bien commun de la Nation –pour leur substituer les chasseurs de profits des monopoles capitalistes privés sur tous les marchés des biens et services du continent. L’objectif de l’UE est de fragiliser les monopoles publics avant de les rendre illégaux et de les livrer aux appétits du grand capital privé : tant pis pour le service rendu au public, tant pis pour les statuts des cheminots et les droits des travailleurs, tant pis pour le produire en France, tant pis pour l’héritage du front populaire et du CNR, tant pis pour les énormes gâchis qu’occasionne le redécoupage aberrant de la SNCF ou le saccage d’EDF GDF … Vive le dumping social, le dumping fiscal, vive le chômage, vive la dictature du marché, en un mot vive l’Union Européenne !
En 2014, les Cheminots s’étaient d’ailleurs mobilisés massivement contre la réforme ferroviaire ainsi que l’abrogation de contre-réforme désastreuse dite « Réforme Ferroviaire » qui a découplé le rail de l’exploitation des lignes avec à la clé, d’énormes gaspillages et un service très dégradés pour les usagers devenus « clients » La CFDT syndicat de collaboration de classe, avait pris ses distances avec l’action engagée, estimant qu’il valait mieux négocier des aménagements à la réforme, plutôt que jouer le rapport de force… On voit le résultat aujourd’hui.
Alors que les médias vilipendent une nouvelle fois les cheminots (sans rien dire de leurs dures conditions de travail), le PRCF soutient les cheminots en luttes :
Le PRCF soutient les cheminots en lutte avec leur intersyndicale contre la libéralisation du rail
Les travailleurs de la SNCF en s’opposant au démantèlement de la SNCF, en s’opposant à la poursuite de la libéralisation / privatisation du transport ferroviaire défendent ce qui nous appartient à tous : le service public du chemin de fer. Contre un gouvernement qui une nouvelle fois tombe le masque pour tenir le même discours que les patrons du MEDEF, que la droite et l’extrême droite.De fait, la soit disant réforme ferroviaire se traduit par la poursuite de la dégradation des conditions de service et même de sécurité : ce n’est que la poursuite de la liquidation de la SNCF, la déclinaison zélée des directives de l’Union Européenne.
Les cheminots en lutte de la SNCF défendent le bien commun des travailleurs de ce pays. Alors avec eux, et en brisant les chaines de l’Union Européenne, il faut dire oui à un grand service public des chemins de fer pour notre pays. C’est un impératif économique, social et écologique.
La renégociation de l’accord temps de travail motif de la grève du 26 avril.
La réforme du ferroviaire de 2014 directement issu du 4e paquet de directives européennes sur la libéralisation dur rail imposait une renégociation de l’accord temps de travail (appelé RH 77 en interne à la SNCF) en 2016. Nous y sommes. Qu’on ne s’y trompe pas, les 35h et les RTTs n’en sont pas les sujets principaux, loin s’en faut.
A la SNCF, beaucoup de salariés travaillent en horaire décalés, en 3*8 ou 7/7, le sujet « temps de travail », c’est surtout celui des mesures compensatoires pour le travail de nuit, le week-end, les jours fériés, pour les périodes d’astreintes ; ainsi que des heures supplémentaires. En application de la loi dite de « réforme ferroviaire » contre laquelle les cheminots se sont durement battus en 2014, le gouvernement a pris un décret dit décret socle, applicable à l’ensemble des travailleurs du ferroviaire, qu’il relève de l’entreprise publique SNCF ou de ses concurrents. Ce décret à déjà été légèrement amendé suite à la grève du 9 mars. Mais il correspond toujours à une très nette dégradation des conditions de travail des cheminots. C’est pourtant sur cette base que l’organisation patronale et les syndicats (y compris la CGT) négocient un accord de branche, là encore applicable aux salariés publics comme privés. La négociation est en cours. lors de la dernière réunion le 13 avril 2016, les cheminots ont envahi la salle pour refuser la dégradations de leurs droits, provocant la colère de organisations patronales (CFDT comprise bien entendu). En clair, la négociation vise à déterminer combien de dimanches, combien de nuits etc les cheminots devront travailler sans compensations complémentaires, puisqu’il ne s’agit pas de transposer pour l’ensemble des cheminots la règle en vigueur actuellement à la SNCF pour toutes les entreprises. C’est ensuite sur cette base pourrie que pourra s’ouvrir « la négociation » sur l’accord d’entreprise interne à la SNCF. Les cheminots de la SNCF auront alors à faire face au chantage à la concurrence, en clair au dumping social. merci qui ? merci l’Union Européenne du Capital ! merci aussi aux pseudo syndicalistes de la Confédération Européenne des Syndicats qui partout répandent les « bénéfices » de l’Europe Sociale !
Et la Loi Travail dans tout ça ? mais pourquoi une grève le 26 avril, avant le 28 ?
Et la Loi El Kohmri vient également s’ajouter à cela. D’abord parce que la Loi Travail va inverser la hiérarchie des normes. Aujourd’hui les cheminots (et l’ensemble des travailleurs) négocient d’abord un accord de branche, puis un accord d’entreprise. Et l’accord d’entreprise ne peut qu’être plus favorable aux salariés qu’un accord de branche. Si la loi travail passe, la direction de la SNCF pourra alors proposer un accord d’entreprise plus défavorable, sous certains aspects, que l’accord de branche… Ensuite parce que la Loi Travail définit par exemple l’astreinte comme un temps de repos. Dans les règles SNCF actuelles (et comme dans la plupart des entreprises), l’astreinte est logiquement compensée soit par une prime, soit par des repos supplémentaires. De la même manière, les possibilités de déroger au paiement majoré des heures supplémentaires affecteront aussi les cheminots.
Bref, les sujets ne manquent pas, de convergence entre la loi Travail et la renégociation de l’accord d’entreprise « temps de travail »à la SNCF. On comprend donc la double inquiétude des cheminots, expliquant leurs mobilisation massive.
Ce qui est moins compréhensible, c’est pourquoi les syndicats de la SNCF se sont alignés sur la CFDT (qui soutient la loi travail et soutient également les négociations imposées par l’Union Européenne) pour lancer un mouvement non reconductible le 26 avril , deux jours avant la grève générale du… 28 avril. Car il y a dans l’affaire tout à perdre – avec la division et l’isolement – et rien à gagner. C’est pourtant le tous ensemble et en même temps qui permet d’avancer et de gagner. Pas le chacun pour soit et de son coté. Les syndicalistes de SUD reprochent d’ailleurs à la CGT cheminot de s’être alignée une nouvelle fois sur la CFDT, tant par le choix de la date (imposée par la CFDT pour empêcher la convergence des luttes contre la loi travail), que dans le choix des revendications, puisque la CGT ne revendique pas l’alignement de l’accord de branche sur les règles actuelles conquises par les cheminots à la SNCF, mais seulement que les règles actuelles en vigueur à la SNCF demeure. Ce qui revient à reculer pour mieux sauter. Mais la très forte mobilisation des cheminots pourrait faire bouger les lignes !
Défense du service public, défense du code du travail, même combat contre l’UE du dumping social
En vertu des directives européennes, le fret est libéralisé depuis 2006, le système est éclaté entre la réglementation applicable aux seuls agents de la SNCF et le décret de 2010 dont relèvent les agents des entreprises privées de fret. Le rail doit être totalement ouvert à la concurrence d’ici 2019. Et c’est sous cette pression et en vertu de ce dumping social, que la convention collective des cheminots doit être re « négociée ». Le gouvernement et le patronat affiche un objectif « d’harmonisation ». On ne sait que trop bien ce que cela signifie au sein de l’UE : nivellement par le bas des droits et des salaires, dumping social et salarial.
La casse du code du travail par la loi travail, la casse du service public du rail c’est le résultat direct des dictats patronaux imposés par l’Union Européenne. Ca suffit !
C’est d’un même mouvement et pour répondre aux mêmes directives européennes, aux mêmes exigence du grand patronat et de ses marchés financiers que le gouvernement s’attaque avec la loi travail au code du travail, détruit et libéralise la SNCF.
Ce doit donc être une même riposte populaire, tous ensemble et en même temps qui doit se lever. Oui tous ensemble non seulement pour les stopper et les faire reculer, mais tous ensemble aussi pour sortir de cette dictature austéritaire des marchés financiers et des multinationales qu’est l’euro, cette prison des peuples qu’est l’Union Européenne.
Au delà des cheminots c’est bien tous le secteur des transports publics qui est dans le viseurs de la Commission européenne qui envisage aussi de revoir le règlement O.S.P. (obligations de service public) auquel est soumise la RATP depuis le 3 décembre 2009. L’OSP garantit jusqu’à présent le statut d’ÉPIC et le caractère 100 % public de la RATP. Les travailleurs du ferroviaire ont donc tout intérêt à s’épauler dans les durs conflits du travail qui s’annoncent.
De toute évidence c’est une nécessité vitale et impérieuse que lutte soit accompagnée d’un refus catégorique de la « construction » euro-atlantique, le retrait unilatéral par la voie progressiste de la France de l’Union européenne dictatoriale et de la zone euro. Loi travail, Loi Macron, Convention collective du Rail, casse d’EDF etc….il y a urgence à sortir de cette prison des peuples qu’est l’UE, néolibérale pilotée par l’axe Washington-Berlin avec l’aide des nouveaux collabos du CAC 40, appuyés par certains syndicats et partis qui préfèrent ménager ces courroies de transmission de l’UE. que sont le PS, le Parti de la gauche Européenne (PGE) et la Confédération Européenne des Syndicats (CES), plutôt que de défendre les acquis sociaux des cheminots et des citoyens.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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