Cette semaine s’ouvre le procès de l’affaire Luxleaks au Luxembourg. Non pas le procès de l’optimisation ou de l’évasion fiscale – procédé et pratique au cœur même de l’Union Européenne du Capital ; l’ex premier ministre du Luxembourg JC Juncker n’est il pas désormais le président de la Commission Européenne – mais bien le procès des lanceurs d’alerte, des journalistes qui ont dévoilé une parti du pot aux roses. De ces milliards mis à l’abri de l’impôt c’est à dire volé aux pauvres, aux travailleurs, à ceux qui ont le plus besoin de cette sécurité sociale, de cette éducation nationale, de ces infrastructures etc. impossible à financer en raison des centaines de milliards d’euros qui s’évadent tous les ans sur les comptes des paradis fiscaux avec la bénédiction de l’Union Européenne. La liberté de circulation des capitaux c’est la clé de l’Europe du Capital. Pas les droits de l’Homme.
Le procès de Antoine Deltour – le lanceur d’alerte travaillant chez PricewaterhouseCooper au Luxembourg et qui a révélé à la presse et au grand public des centaines d’actes fiscaux entre l’administration fiscale luxembourgeoise et des multinationales – ou du journaliste Edouard Perrin de la très regardé émission de reportage Cash Investigation – ne sont d’ailleurs pas les premiers procès. Comment ne pas citer Denis Robert et l’affaire clearstream révélant les mécanismes scandaleux des chambres de compensions ?
Force est de constater – qu’avec le soutien de la droite (PS ou LR) et de l’extrême droite (FN) – l’Union Européenne veut encore plus criminaliser les journalistes et les lanceurs d’alerte. Par une écrasante majorité, les « députés » européen viennent de voter pour la scandaleuse directive renforçant le secret des affaires rédigée par la Commission Européenne. Ce bras législatif armé de l’oligarchie capitaliste espère ainsi bâillonner un peu plus les peuples ! (Le FN et Marine Le Pen votent pour la directive européenne secret des affaires ! Bas les masques ! Lire ici)
La question est bien de savoir si les citoyens, les travailleurs vont se laisser faire – eux qui ont signé par centaines de milliers des pétitions contre cette directive – ou s’ils vont se réunir et s’organiser pour sortir de cette prison totalitaire qu’est l’Union Européenne, briser les chaines de l’Union Européenne.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Clearstream, Luxleaks : quand le capitalisme attaque les journalistes qui lèvent le voile l’évasion fiscale organisée par l’UE #vidéo
Il est de bon ton, chez les chiens de garde du Système que de prétendre que la liberté de la presse est sacrée en Europe. Ce serait même une des valeurs du capitalisme, des démocraties occidentales, régulièrement mise en scène. Peu importante que la totalité des grands médias soient détenus par les monopoles capitalistes (lire ici) et chacun sait que qui paye les musiciens choisit la musique, les journalistes y seraient libres. Vraiment ? deux affaires récentes, démontrent que ce n’est pas le cas. De fait, en Europe, les très rares journalistes qui osent mettre sur la place publique le fonctionnement réel du système capitaliste sont pourchassés par la justice.
Après Denis Robert, dont l’enquête sur Clearstream – loin des bisbilles sordides internes à l’UMP entre De Villepin et Sarkozy – dévoilait surtout le fonctionnement des mécanismes des chambres de compensations ces instruments indispensables à la « libre » circulation des capitaux , mécanisme au cœur du capitalisme financier lui a valu plus de soixante procédures judiciaires, c’est le journaliste de Cash Investigation Edouard Perrin qui est maintenant attaqué par la justice Luxembourgeoise pour avoir dévoilé en partie le mécanisme d’optimisation fiscale conduit par le Luxembourg dans un reportage diffusé à la télévision. Révéler que le Luxembourg et l’Union Européenne sont les outils de la mise en place d’une véritable autoroute permettant au Capitalistes et leurs multinationales de soustraire leurs profits à l’impôts, c’est bien sûr là une limite très claire à la liberté de la presse au sein de l’UE.
Chacun pourra constater combien ont été enterrées rapidement les révélations de tout premier plan de Perrin et Robert. Car à l’heure où le gouvernement prétend devoir serrer toujours plus la ceinture des travailleurs pour réduire le déficit de l’Etat et faire face à la dette, à l’heure où le premier ministre dans un discours plein de morgue au congrès d’un parti qui n’a plus rien de socialiste expliquent que le gouvernement va accroitre les milliards versés sans conditions aux entreprises, comment comprendre que les révélations qui montrent comment – chaque années – des sommes supérieures à plusieurs fois le déficit de la sécurité sociale que devraient verser ces multinationales échappent à l’impôts ?