Comme le PRCF en France, le KKE en Grèce, le PCP au Portugal, le DKP en Allemagne, comme les dizaines de partis communistes et ouvriers européens de Initiative Cwpe, comme déjà le PCPE, le PCE se prononce pour la sortie de l’UE et de l’euro.
Ou de l’isolement croissant du PCF-PGE sur les scènes européenne et nationale.
Par Antoine Manessis, au nom du secrétariat national du PRCF
« S’il n’en reste qu’un, je serai celui-là », semble se dire Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du Parti de la Gauche Européenne. En effet il ne restera bientôt plus guère que les occupants de la Place du Colonel Fabien pour continuer, contre toute évidence, à vouloir défendre l’euro et l’UE dans leur principe. En effet, le PGE vient d’être répudié tout récemment par le PC allemand (DKP)…
- Faisant suite au combat du PCPE et d’autres groupes marxistes espagnols contre l’UE et l’euro, la décision prise au récent congrès du PC d’Espagne (PCE) d’enfin abandonner les sornettes sur la «réorientation progressiste de la construction européenne » devrait sonner le glas des illusions euroconstructives de la direction du PCF et du président du PGE, ou du moins, des capacités de cette direction euro-complaisante à « vendre » sa politique absurde à tant de militants communistes sincères… et désorientés !
La Grèce et sa terrible leçon aurait dû suffire. La fidélité au PCF de combat des années 60-70 aurait dû suffire. L’évolution de tous les PC d’Europe (DKP, KKE, PCP…) aurait dû suffire. Mais il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Et la direction de la section hexagonale du PGE, ce « parti européen » grassement subventionné par Bruxelles, ne veut voir: ni la vraie nature de classe de l’euro et de l’UE, ni les résultats catastrophiques de l’UE pour les ouvriers et pour la souveraineté des peuples d’Europe.
L’arrimage rémunérateur du PCF au PGE, et à travers lui, à la construction de l’Empire euro-atlantique, est analogue à l’arrimage du PCF à l’union de la gauche derrière le PS, comme en témoigne l’entêtement de Pierre Laurent à inscrire son parti dans des « primaires » de la « gauche » qui n’ont d’autre sens que de sur-américaniser la vie politique française tout en dissolvant d’avance ce qui subsiste du PCF dans le vote « socialiste ». En échange de quelques strapontins parlementaires opportunément concédés par le PS au moment des législatives ? Et cela au moment même où la mobilisation des travailleurs et des jeunes contre la loi El Khomri, cette transposition hexagonale d’une sommation de l’UE visant à déréguler le « marché du travail » en France à l’image du « Job Act » italien, force les « socialistes » au pouvoir à sortir leur 49-3 pour museler la contestation !
L’opportunisme, l’abandon des principes du marxisme-léninisme a privé de boussole cette direction impotente. On peut ainsi se réjouir que P. Laurent et ses suiveurs n’aient obtenu que 51% des voix des votes dans la consultation interne sur le « base commune » à amender au prochain congrès du PCF. Même si hélas, le premier « texte alternatif » à s’opposer à Laurent est celui de francs liquidateurs conduits par M.-G. Buffet et P. Cohen-Séat, le texte du réseau marxiste Faire vivre et développer le PCF obtenant un résultat honorable de 13%.
Les communistes, y compris ceux qui sont encore au sein de l’ectoplasme, auront-ils du moins la force, sinon de « remettre le PCF sur la voie du marxisme » (dont sa dérive « eurocommuniste » pluri-décennale l’a éloigné de plusieurs années-lumière), du moins d’exiger que le PCF-PGE cesse ce scandale qui va faire de lui le dernier parti franchement européiste en France aux côté des Verts, des LR et du PS, avec d’énormes nuisances pour l’orientation des luttes en France ?
Être à la remorque du PS « euro-constructif », certes le groupe Laurent l’est depuis des années. Être à la ramasse sur l’UE peut-être peut-il l’éviter ? Pas sûr du tout, mais que du moins, en condamnant le dispositif mortifère de l’euro et en appelant à en sortir par la gauche, il cesse de nuire gravement à la prise de conscience et à la mobilisation franchement euro-critique des mobilisations populaires.
En tout cas, puisque près de 20% des adhérents du PCF, dont la Fédération du Pas-de-Calais, se prononcent désormais pour la sortie de l’UE, pourquoi pas une grande manifestation communiste et progressiste à Paris, à Lille ou à Lens (pour commencer) pour les « quatre sorties », de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, comme le PRCF le propose fraternellement ? Ce serait là un bon moyen, non dans les mots mais dans l’action commune, d’éclairer les millions de travailleurs et de jeunes qui cherchent la voie d’une alternative progressiste à l’euro-casse de notre pays et à la paralysie du mouvement populaire par ces VERROUS redoutables que sont le PGE, la Confédération européenne des syndicats et la prétendue –et de plus en plus INTENABLE- « réorientation progressiste de l’euro » défendue jusqu’ici par P. Laurent.
Un premier pas pour appeler à rompre par la gauche avec l’UE avait été fait, sur proposition du PRCF et d’autres communistes (membres ou pas du PCF), le 30 mai 2015 à Paris. Et si l’heure était venue de récidiver sur des bases encore plus larges ?
Le XXème congrès du PCE adopte la rupture avec l’UE et l’Euro
Le Parti Communiste d’Espagne ( PCE ) a tenu le 9 Avril son XXème congrès à Madrid, cette date coïncidant avec le 39ème anniversaire de sa légalisation. Le but de ce congrès « est de répondre aux défis que le Parti communiste dans l’État espagnol dans ce siècle, aux défis qui nécessitent l’élaboration d’un Manifeste programmatique pour avancer vers le socialisme et le communisme ». (les documents en ligne sur le site du PCE)
Révolution démocratique pour construire un nouveau pays
La construction d’un nouveau pays passe pour le PCE passe par la défaite du bloc politique responsable de la crise actuelle (PP et PSOE). Sans la défaite de ce bloc au pouvoir est impossible de construire un nouveau pays. La proposition de PCE est incompatible avec le projet de « réforme constitutionnelle », car le PCE va mener un programme de révolution démocratique.
Les communistes, suite aux résultats du 20-D (législatives) estiment que les projets de réforme sont impossibles, puisque la simple continuation du système semble impossible. Il est donc nécessaire de provoquer une rupture. Il est essentiel de prendre en compte les problèmes profonds de la société actuelle, fondée sur l’insécurité et l’inégalité comme réalité structurelle.
Dans ce sens, le PCE estime que, pour gagner des positions dans la confrontation entre les partisans de la réforme et ceux de la rupture, de développer les activités dans la rue, dans les conflits, dans la lutte quotidienne des gens et à partir de là, construire un processus d’unité populaire autour d’un projet de rupture et de révolution démocratique, sociale. Bref d’exprimer l’idée d’une deuxième transition démocratique.
Il est impossible de mener une politique de justice sociale, de répartition équitable des richesses dans un cadre qui ouvertement fait la place au seul néolibéralisme. Ce cadre doit permettre aux Etats-Unis, grâce à un accord de libre-échange (TAFTA) mettre définitivement fin à la possibilité de construire un espace social en Europe.
Souveraineté et rupture avec l’Euro et l’Union Européenne
PCE confirme ses thèses adoptées lors de son XIXème congrès (2013). Le Parti Communiste d’Espagne explique (Thèse n°15) clairement que toute sortie sociale, anticapitaliste, à la crise est impossible dans le cadre des institutions de l’Union européenne et de l’euro.
« L’expérience grecque du gouvernement SYRIZA démontre que la détermination de la Troïka empèche toute sorte de dissonance ou rébellion contre les diktats de l’UE. Le système ne peut pas être transformé, de sorte que tout désir et projet transformation passe inévitablement par une politique de rupture vers l’Union européenne et sa monnaie commune, Ce sont des outils brutaux de la domination de l’impérialiste économique. » déclare le document du PCE.
« Il est impossible d’élever un processus constitutionnel de caractère républicain, socialiste et souverain sans rompre avec l’UE, nous avons besoin d’une route et d’une proposition de confrontation politique, économique et sociale avec le modèle actuel… Nous ne tomberons pas dans le folklore du débat en faveur des positions du KKE contre SYRIZA ».
Dans la thèse numéro 16, le PCE veut combattre le « consensus idéologique sur les vertus du régime de l’UE qui commence à se fissurer ». Le PCE entend mener une véritable politique révolutionnaire pour casser « l’Europe des dynamitages » et pose la question tactique du que faire :
– Sortie unilatérale
– Exclusion de l’Union européenne et de la zone euro
– Lancement d’une alliance du type ALBA
Face aux représailles des institutions européennes (coupe des liquidités par la Banque Centrale Européenne, dévaluation de la monnaie, etc.) il est fort probable que l’économie soit mise à genou et que la première des conséquences serait une baisse du niveau de vie. Les communistes espagnols estiment « qu’il est nécessaire de passer une semaine sans eau, que de se soumettre aux diktats de l’austérité de l’UE. »
Pour cela, les communistes estiment qu’il faut « établir des alliances stratégiques avec les partis frères, en particulier en Europe du Sud. Il faut construire une alliance des pays périphérique pour aider à la reconstruction révolutionnaire de la gauche européenne sur des piliers idéologiques clair : L’affirmation de la souveraineté nationale des peuples d’Europe, et le caractère internationaliste. »
Selon le texte, il faut briser cette Europe de l’euro et construire avec d’autres forces alternatives une intégration européenne nouvelle, basée sur la solidarité et la justice sociale. Les ressources de l’Europe doivent être mise au service de la réalisation sociale, économique, doit permettre la prise du pouvoir à la classe ouvrière et populaires. Il faut construire une Europe des peuples.
Les Partis communistes qui veulent sortir de l’U.E ont raison si lis veulent faire une politique autre que l’austérité, le PCF quand à lui est sur une mauvaise approche politique on l’a vu avec la Grèce il soutient A.Tsipras et Syrisa alors que ceux-ci se sont couchés devant Merkel et l’euro, les grecs en sont rendus à vendre les ports , les aéroports et les aérodromes tout ça pour endetter encore plus le pays. Il faut sortir de l’euro de cette Europe libérale et nationaliser les grands groupes capitalistes en Grèce et imposer le clergé.