"Casseurs" ? Encore une formule pour empêcher de penser. Comme « totalitarisme » ou « populisme ». Ce genre d’outil idéologique vise à cacher la vraie nature des choses. A empêcher le débat. Revenons à nos cagoulés.
Ces gens sont des militants politiques. Des militants inspirés par une pensée. Celle-ci est l’expression d’un vieux courant politique, l’anarchisme. Un courant qui ressuscite après sa défaite historique, de nature politique et idéologique, face au marxisme et au léninisme.
Pourquoi la résurgence actuelle de ce courant ? Pourquoi ce qu’il faut bien appeler une régression idéologique majeure ? Parce que le PCF actuel, en proie à la « mutation » de R. Hue puis à la « métamorphose » de P. Laurent, a déserté le marxisme et le léninisme (la formule « marxisme-léninisme » a été purgée des statuts en… 1979 !). C’est-à-dire le combat de classe, de masse, l’élaboration d’une stratégie antimonopoliste fédérant le peuple contre le grand capital pour rouvrir une perspective politique révolutionnaire.
Parce que la direction de la CGT à longtemps rejoint le syndicalisme de collaboration de classe de la CES, courtisé la CFDT et abandonné la lutte de classe et de masse au nom du « syndicalisme rassemblé ».
Le rôle de la classe ouvrière, de son rôle d’avant-garde étant nié par les directions du PCF, cela a des conséquences très graves sur la situation politique et idéologique.
Une partie de la petite bourgeoisie abandonnée à son individualisme, son libertarisme vide, son libéralisme de fait, son instabilité, son inculture théorique, son refus du prolétariat, son rejet pseudo-révolutionnaire de la nation, de sa langue* (« no borders », « kill the capitalism ! ») et de son histoire, se tourne vers l’anarchisme. Certes il existe de facon résiduelle un anarchisme poulaire mais ce sont bien les petits-bourgeois qui donnent le ton de cette mouvance.
Celle-ci s’inscrit bien dans un bain idéologique qui est viscéralement et profondément anticommuniste. De Bakounine au « Comité invisible », ce sont bien les platitudes invertébrées et la logorrhée pseudo-révolutionnaire qui règnent sur ce petit monde. Animés par une haine tenace à l’égard du communisme réel et organisé, incapables d’une analyse historique cohérente, incapables de tenir compte d’un rapport de forces, dépourvus de toute perspective politique autre qu’un nihilisme qui finit toujours comme allié objectif de la réaction, confondant trop souvent antifascisme et anticommunisme, amalgamant l’URSS de Stalingrad aux exterminateurs nazis que l’Armée rouge a écrasés au prix de mille sacrifices, ces gens sont méthodiquement instrumentalisés par les pouvoirs.
Même leur conception des grands événements révolutionnaires est marquée par cette incapacité de classe petite-bourgeoise à comprendre la Révolution française (voir le livre de Hazan sur 1789) ou la Commune. Éric Hazan se fait même l’allié des libéraux à la Furet dans sa détestation de Robespierre. Même sous le masque des "Enragés", c’est bien le vieux refrain contre-révolutionnaire qui est repris par nos petits-bourgeois plus ou moins désespérés.
La radicalité et la violence révolutionnaires n’ont rien à voir avec la provocation et l’irresponsabilité. Si certains jeunes font montre d’un réel courage physique, c’est de manière totalement contre-productive : ils permettent depuis des semaines aux média-menteurs de la bourgeoisie de détourner l’attention du refus de masse de la loi El Khomri, de son origine européenne qu’il est tabou d’évoquer sous prétexte de faux internationalisme, de la nécessité d’une manifestation nationale de combat appelant à la grève interprofessionnelle et au blocage des profits. C’est pourtant ainsi que l’on peut faire mordre la poussière à Valls. Et c’est à partir de la lutte des masses, et pour la protéger à la fois de la violence de l’Etat et de celle des provocateurs masqués que se posera tôt ou tard, non pas de manière folklorique mais en lien avec le mouvement de masse et pour permettre sa victoire, la question de la contre-violence révolutionnaire face aux gouvernants qui mettent en place un fascisant Etat policier.
Ceux qui dirigent ces mouvements, et plus encore, ceux qui les manipulent et qui dévoient la légitime colère de la jeunesse, sont de faux révolutionnaires qu’il faut démasquer.
Reste que les casseurs, les grands, les vrais casseurs, les casseurs de masse, ce sont le grand capital et son UE supranationale, cette prison des peuples où l’extrême droite s’installe peu à peu aux commandes sur fond de chasse aux sorcières et d’anticommunisme. Ce sont les pouvoirs Sarko-Hollande. C’est le MEDEF. C’est le FN qui n’est que le Pitt- bull de Gattaz.
Ce n’est qu’en renforçant les communistes, et parmi eux, le PRCF qui n’a de cesse de proposer des SOLUTIONS REALISTES pour faire grandir le mouvement populaire, que ces conséquences de la trahison réformiste des états-majors du PCF et de la CGT – que nous ne confondons pas avec les magnifiques militants lutte de classe de ce syndicat – seront surmontées et que le combat de classe et de masse contre la casse de nos acquis et de notre pays par le capitalisme pourra gagner. Et que la sortie de l’UE-OTAN par la porte à gauche ouvrira de nouveau la perspective du socialisme.
*l’inculture de l’anarchisme contemporain est telle que nombre de ces jeunes, qui trouvent « nationaliste » la défense contre le tout-anglais, semblent ignorer que le chanteur anarchiste par excellence qu’était Léo Ferré a écrit une chanson pour le dénoncer !
« Appeler un chat un chat. A propos des « casseurs ».
L’auteur fait la part belle aux « anarchistes » et à leur longue lignée. Sans être expert, je crois qu’il n’y a plus en France d’organisation « Anarchiste » capable de lancer toutes ces confrontations avec la police et les manifestants, à Paris et dans plusieurs villes de province.
Mais expérimenté par les nombreuses manifestations – émeutes de ces dernières décennies, les services du Ministère de l’Intérieur familier et capable d’organiser tous ces « casseurs ».
Dommage que cet article reste si timoré !