Au Portugal, pour accéder au pouvoir le Parti Socialiste a du faire des concessions et supprimer quelques mesures d’austérité imposée par Bruxelles. Le Parti Communiste Portugais durant la campagne électorale n’a cessé d’expliquer qu’entre l’Union Européenne et son austérité d’une part, et une politique au service des intérêts populaire, des travailleurs il fallait choisir. Et c’est pourquoi le PCP propose une politique patriotique de gauche, la sortie de l’UE et de l’Euro.
Et les faits lui donne raison : la commission européenne s’apprête à frapper le Portugal. Lisons ce que Romaric Godain très bien informé sur les coulisses de l’UE écrit dans la Tribune :
Selon les informations publiées sur les sites bruxellois Euractiv et Politico et dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, l’Espagne et le Portugal devraient faire face à de nouvelles exigences de Bruxelles sur le plan budgétaire. Le collège des commissaires mardi 10 mai se serait mis d’accord sur ce principe. Les budgets espagnols et portugais avaient été validés avec des réserves lors du semestre européen et la Commission estime désormais que les deux pays n’ont pas fait suffisamment d’efforts pour réduire leur déficit et le ramener dans les clous du « pacte de croissance et de stabilité » qui prévoit un déficit public inférieur à 3 % du PIB.
En théorie, Bruxelles pourrait proposer d’infliger aux deux pays des sanctions pécuniaires allant jusqu’à 0,2 % du PIB. Mais elle pourrait aussi décider de nouvelles mesures de correction, en donnant « une dernière chance » aux États concernés. Apparemment, la Commission n’a pas encore décidé de la voie à suivre. Mais une chose est certaine : selon les nouvelles règles européennes, le Conseil européen doit, pour « casser » la décision de la Commission disposer d’une majorité qualifiée deux deux tiers, ce qui donne beaucoup de poids à Bruxelles.
A l’issu des élections de novembre, pour être investit au parlement, le nouveau gouvernement PS a du proposer un budget supprimant quelques mesures d’austérité et augmenter légèrement le salaire minimum. Dès février, la Commission Européenne a combattu ce budget, en prétextant de doutes sur les prévisions de croissance de l’économie portugaise, avant de valider provisoirement le budget en ayant réussi à faire reculer le gouvernement PS qui ajoutait à nouveau des mesures supplémentaires d’austérité. Mais l’austérité – en claire faire les poches des travailleurs – ce n’est jamais assez pour l’Union Européenne du Capital. Qui a donc décider de s’attaquer au Portugal. A nouveau. Il est vrai que la validation temporaire du budget du gouvernement PS au Portugal n’était qu’un recul tactique de la Commission Européenne, afin de peser sur les élections espagnoles notamment.
Et la Commission Européenne exige également un tour de vis austéritaire supplémentaire en Espagne. Et ce avant même qu’un gouvernement ne sortent des urnes.
La preuve qu’il n’existe pas de possibilité d’une politique de gauche, aussi timide soit elle, sans briser les chaines de l’Union Européenne, sans sortir de l’UE et de l’Euro.
A méditer, alors qu’en France les travailleurs ont engagé la lutte pour le retrait de la Loi Travail. Une loi qui résulte directement des ordres de Bruxelles.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
« Se libérer de l’euro! »; les communistes portugais avancent trois axes pour sortir de la crise
La Une de l’organe central du PCP: « Avante » du 12Mai.2016 (nº 2215)
« Contrôle public des banques », « Renégociation de la dette publique », « Se libérer de la soumission à l’euro », voilà les trois axes économiques immédiats que le Parti Communiste Portugais (PCP) a défini, dans le contexte actuel d’un gouvernement social-démocrate (PSP) minoritaire soutenu à l’Assemblée de la République (Parlement) par les 15 députés PCP , les 2 écologistes (PEV) et les 19 « Bloc de Gauche » (BE). »
Le Secrétaire Général du Parti Communiste Portugais, Jeronimo de Sousa, n’a pas mâché les mots. « L’adhésion à l’euro fut un désastre » et « rester dans l’euro est un désastre encore plus grand » a affirmé le n°1 communiste lors du Colloque organisé le 10 mai à Lisbonne sur le thème « La libération du Pays de la soumission à l’euro, condition du développement et de la souveraineté nationale » auquel ont participé notamment Jeronimo de Sousa,Vasco Cardoso, membre de la Commission Politique du PCP, les députés Joao Ferreira et Paulo Sa ainsi que les économistes Joao Ferreira de Amaral et Jorge Bateira
Le Colloque de Lisbonne s’inscrit dans un cycle d’initiatives du PCP pour rompre avec « les trois grandes contraintes qui bloquent le développement souverain du Pays: la domination des banques privées, la dimension de la dette publique et la soumission à l’euro ».
L’ensemble des interventions vidéo (en portugais) et des comptes rendus sont consultables sur les sites:
http://www.pcp.pt/
http://www.avante.pt/pt/2215/pcp/140318/