Liberté de parader pour les néonazis qui infestent l’Euro, mais interdiction de manifester pour les ouvriers de Toulouse et de toute l’Europe ?
La CGT a été contrainte d’annuler le meeting « Euro des luttes » prévu le 20 juin à Toulouse, en raison des menaces lancée par le préfet de Toulouse. Ce meeting devait se tenir à 12 heures à Jean Jaurès ce lundi 20 juin.
un meeting qui devait permettre aux syndicalistes de toutes l’Europe d’apporter leur soutien aux travailleurs français en lutte.
Des dizaines de syndicats européens ont adressé leur soutien au mouvement en cours contre le projet de loi Travail en France. Ils sont unanimes sur le fait que la France est le dernier pays de l’Union à ne pas avoir réussi à casser le droit du travail et témoignent des dégâts sociaux considérables chez eux, explique le syndicat.
Dans un courrier, la préfecture indique « qu’elle n’assurera pas la sécurité extérieure à cette manifestation.
L’argument est que le rencontre Russie /Pays de Galles du soir verra la présence de groupes « paramilitaires nationalistes dans les rues de Toulouse et recherchant l’affrontement, qui plus est avec les drapeaux rouges de la CGT »
Il est pour le moins très inquiétant qu’un préfet refuse d’assurer la sécurité des citoyens français, en particulier dans le cadre du droit élémentaire à l’expression démocratique. Les forces de police sont là pour faire respecter la loi et assurer l’ordre constitutionnel, dont la liberté d’expression. Et en la matière c’est leur rôle – et la responsabilité du préfet – que de prévenir et d’empêcher des troubles ou des attaques par des groupes néo nazsi. Plusieurs questions se posent :
- Qu’est ce donc qu’un préfet, qu’un gouvernement incapables de protéger la République de groupe néonazis menaçant des Français ?
- Comment doit-on appeler un gouvernement laissant – au prétexte de l’euro – des groupes « paramilitaires nationalistes » envahir notre pays ?
- Comment en plein état d’urgence, le gouvernement se trouve-t-il incapable de sécuriser le pays contre l’envahissement par des » groupes paramilitaires nationalistes » ?
- Si le gouvernement est incapable – en raison des matchs de l’Euro 2016 de Football d’assurer l’ordre et la sécurité publique – pourquoi n’interdit-il pas l’euro comme il prétend interdire les manifs ouvrières, pourquoi au minimum ne prend-ils les mesures (match à huit clos, délocalisations des matchs etc…) permettant de rétablir la sécurité? En aucun cas l’euro de football ne peut être un argument permettant de suspendre la liberté d’expression des travailleurs dans ce pays … tout en abandonnant la rue aux néonazis !
Une fois de plus la preuve est faite que l’Etat d’Urgence n’est dirigé et utilisé que contre le mouvement social.
Accélération de la fascisation du gouvernement Valls UE MEDEF
Bien sûr chacun a pu voir, autour de quasiment chaque match de l’euro de football, les violences et les déprédations commises. Sans que cela ne soulève la moindre remarque du gouvernement. La gestion désastreuse de la sécurité de l’euro de football est d’ailleurs pointée du doigt par l’ensemble de la presse étrangère, constatant la faillite de la gestion de la sécurité à Marseille ou ailleurs avec des incidents graves se multipliant dans tous les stades.
Pourtant c’est bien le gouvernement incapable d’assurer la sécurité de l’Euro de football qui prend ce prétexte pour interdire la liberté d’expression du mouvement social et syndical, de ses opposants politiques de gauche dans la rue. Déjà après le 13 novembre, le gouvernement avait interdit la manifestation nationale de la Libre Pensée prévue pour le 5 décembre à Paris (défense de la loi laïque de 1905) et avait laissé totalement sans protection policière le meeting en salle que la Libre Pensée avait organisé au gymnase Japy, en plein onzième arrondissement !
Car, le gouvernement Valls prend la décision et menace d’interdire des manifestations intersyndicales, bafouant les droits démocratiques élémentaires de sept confédérations et fédérations représentant des millions de jeunes et de travailleurs. Minoritaire dans son parti, minoritaire à l’assemblée, ultra-minoritaire parmi les Français, le premier ministre adopte une attitude fascisante des plus inquiétantes pendant que son ministre de l’intérieur, émule de Jules Moch, ne cesse de faire couler le sang des manifestants de Sivens à Paris, en passant par Rennes, Nantes et ailleurs, sans pour autant mettre hors d’état de nuire les provocateurs et autres vandales.
Les faits se produisant à Toulouse ne doivent pas être minimisés. Ils sont gravissimes. Un préfet de police déclare refuser d’assurer l’ordre de public et la sécurité nécessaire en utilisant ainsi la menace de milice néonazis pour attaquer des rassemblements syndicaux. Manuel Valls fait clairement le choix de la manipulation de l’extrême droite et des casseurs pseudo-anarchistes pour s’attaquer au mouvement social et démocratique. Le PRCF appelle les forces démocratiques à dénoncer ENSEMBLE la fascisation, à la nommer comme telle et à la combattre avec la même détermination que les lois de régression sociales dictées par la très dictatoriale UE du capital. Stoppons A TEMPS la valse de la fascisation !
Le préfet de Toulouse doit être sanctionné car il ne fait pas son travail qui est d’assurer la sécurité des personnes.